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Nouvelle parution
V. Woolf, Flush: une biographie

V. Woolf, Flush: une biographie

Publié le par Laure Depretto

V. Woolf, Flush: une biographie

Traduit de l'anglais par Charles Mauron                            

Préface de David Garnett 

Le Bruit du temps

17 mars 2010, 200 pages

  • ISBN: 978-2-35873-015-0
  • Prix: 15 euros


Écrit en 1932, ce livrepétillant d'esprit fut en Angleterre le best-seller de Virginia Woolf.Biographie imaginaire, parodique et teintée d'humour de l'épagneulcocker de la poétesse Elizabeth Barrett Browning, Flushest une oeuvre originale d'un grand modernisme. S'appuyant sur lespoèmes qu'Elizabeth a écrit sur son chien et sur la correspondancepubliée des Browning, Virginia Woolf retrace la vie de Flush : sajeunesse à la campagne avec Mary Russell Mitford ; son adoption en 1842par Miss Barrett – atteinte d'une maladie mystérieuse qui l'oblige àrester alitée, prisonnière d'un père tyrannique – dont il partage lavie de recluse à Wimpole Street ; sa découverte de Londres où il estvictime d'un enlèvement ; sa rencontre avec Robert Browningqu'il voit longtemps comme un rival ; sa fuite vers l'Italie avec lafidèle femme de chambre Lily Wilson après le mariage secret de samaîtresse ; sa jalousie à la naissance de Pen ; enfin, sa vie paisibleà Pise puis à Florence où Elizabeth a recouvré sa santé et sa liberté,et où Flush finit ses jours, heureux et libre lui aussi, au coeur descollines toscanes.

Au contactd'Elizabeth, Flush observe et raconte, tantôt espiègle, tantôt jaloux,à la fois tendre et attentif. Ils partagent leurs émotions, leurspensées et surtout ce que la vie recèle de poésie – les odeurs sontpour Flush ce que les mots sont pour Elizabeth. Biographie de la vied'un chien, Flush est aussi une minutieuse reconstitution de la vied'Elizabeth Barrett durant les années les plus sombres et les plusbelles de son existence qui donnèrent naissance aux inoubliables Sonnets portugais.Elizabeth pourrait bien être ici la figure plus générale de la femmeécrivain, voire de Virginia Woolf elle-même qui fut également victimedes agissements tyranniques d'un père, d'une maladie mystérieuse, d'unequête désespéreée du bonheur...
À travers le regard de Flush, Woolfreprend donc les thèmes qui lui sont chers, esquissant une critique dela société victorienne et de la vie citadine, des codes qui larégissent et des conflits de classes qui l'empoisonnent, dénonçantl'oppression et la tyrannie des hommes dont les femmes peinent à selibérer. Mais surtout, et c'est sans doute sa plus belle réussite,Woolf révèle ici la richesse du flux de la vie intérieure et desinstants fugitifs qui la traversent.

Charles Mauron (1899-1966) avait traduit en 1926, à la demande de Virginia Woolf, Le Temps passe – que nous rééditons parallèlement –, publié des écrits esthétiques sous le titre The Nature of Beauty in Art and Literature à la Hogarth Press de Leonard et Virginia Woolf en 1927, et traduit Orlando en 1931.