Questions de société

"V. Pécresse annonce un bon cru pour les universités" (S. Huet, blog Sciences2, 18/09/09) - Conf. de presse de V. Pécresse du 17/09/09

Publié le par Bérenger Boulay

Lire aussi: SLR répond à V. Pécresse: "Un exercice d'autosatisfaction dans un climat délétère" (18/09/09)

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 Sylvestre Huet, blog Sciences2, 18/09/09:

Valérie Pécresse annonce un bon cru pour les universités

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/09/val%C3%A9rie-p%C3%A9cresse-annonce-un-bon-cru-pour-les-universit%C3%A9s.html

Hier, Valérie Pécresse a tenu une conférence de presse pour la rentrée universitaire.Elle a insisté sur le presque arrêt de la baisse des inscriptions enpremière année à l'université. Et présenté des chiffres quasimirobolants sur le financement de l'enseignement supérieur.

D'après la ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche : «Au regard des prévisions d'inscriptions enpremière année à la date d'aujourd'hui, les chiffres montrent que nosuniversités résistent à la baisse tendancielle du nombre des étudiants dans notrepays : alors que les inscrits à l'université ont baissé de 10% sur les 5 dernièresannées, cette baisse semble se stabiliser cette année à – 0.5%.Après le mouvement qui a perturbé un certain nombre d'établissements auprintemps dernier, il n'y pas eu d'évitement des universités par les bacheliers.Les jeunes français continuent de croire en l'université.»A cette stabilisation des premières inscriptions à l'université, ilfaut ajouté les légères hausses de celles en IUT (plus 1%) et enclasses préparatoires aux grandes écoles (+2,5%).

Cette annonce est à prendre avec un peu de précaution, il s'agit eneffet non des inscriptions définitives, toujours en cours, mais despré-inscriptions réalisées avec la plate-forme internet Admission PostBac. Ce système, qui ne peut être totalement exempt de bugs ou erreursa manifestement joué un rôle positif. Les chiffres annoncés par laministre sont les suivants :

► plus de 133 000 conseils apportés aux futurs étudiants par les universités ;

► plus de 11 millions de connexions au total de la part des candidats, que ce soitpour des demandes de conseils, les préinscriptions, les inscriptions, le suivi dudossier

► 5 voeux en moyenne formulés par étudiant, soit un de plus que l'an dernier ;

► et à quinze jours de la fermeture de la procédure complémentaire, uneaffectation proposée à la quasi-totalité des candidats passés par la procédure,puisque moins de 1% des dossiers, sur plus de 680 000, sont encore en cours detraitement, et ce plus rapidement que l'an dernier.

Laministre a par ailleurs décrit un paysage universitaire en pleinerestructuration, avec le passage à l'autonomie de 60% des universités,la formation de 15 PRES - poles de recherche et d'enseignement supérieur -, la sélection des 12 campus quibénéfieront du financement issus de la vente des actions d'EDF. A cetégard il faut noter que la ministre a de nouveau réaffirmé que la sommepromise de 5 milliards sera atteinte, alors que la vente n'a rapporté que 3,5 milliards...mais sans donner d'informations solides sur la manière dont l'écartserait comblé. La dernière dotation à accorder sera pour Parisintramuros, de 700 millions d'euros... par déduction de celles déjà accordées.

Pour Valérie Pécresse, la remontée du financement des universités serait spectaculaire avec une «dépense moyenne par étudiant ainsi passée de 7210 euros en 2006 à 9132euros en 2009, une augmentation de 1922 euros depuis 2006.»

Voici le texte de son discours [reproduit ci-dessous]. Et ici l'intégralité du dossier distribué aux journalistes.

Lors des questions réponses, celle sur la mastérisation posée par ma consoeur Véronique Soulé a donné lieu à un discours assez lénifiant sur le thème de l'apaisement... alors que Valérie Pécresse a soigneusement évité le principal sujet de discorde : le calendrier du concours de recrutement.La position de sa première phase d'admissibilité en fin de M1 ou durantl'année de M2 constitue manifestement le point de conflit majeur sil'on en croit les rapports (Maurois et Filâtre) publiés cet été.

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Sur le site de SLU:

"Rentrée 2009 : l'université avance" - Conférence de presse de Valérie Pécresse, 17 septembre 2009

Lors de laconférence de presse de rentrée universitaire, qui s'est tenue le 17septembre, Valérie Pécresse a présenté les avancées 2009-2010 en faveurdes étudiants, des personnels et des universités. Après une premièreannée de refondation, une deuxième année de construction, la rentrée2009 marque le temps de la consolidation.

Pour lire ce discours sur le site du MESR

Mesdames, Messieurs,

Je suis heureuse de vous accueillir à l'occasion de ma troisième rentrée universitaire.

Vous le savez, la rentrée d'un ministre de l'enseignement supérieurse fait au rythme de celle des étudiants, et c'est avec la mêmedétermination de continuer à travailler pour eux, avec leursprofesseurs, que j'aborde cette rentrée 2009.

Cette rentrée marque une nouvelle étape dans la vie universitairefrançaise. Après une première année de refondation, une deuxième annéede construction, voici venu le temps de la consolidation et del'ambition retrouvée.

L'ambition d'une communauté d'enseignants, de chercheurs,d'étudiants, qui placent les valeurs du progrès de la connaissance, dupartage du savoir, de la réussite individuelle et collective au coeurde leur projet commun.

Notre université est aujourd'hui une université qui avance, uneuniversité qui ose, une université qui répond aux défis qui sont lessiens, et qui sont aussi les miens.

Et d'abord celui de l'attractivité et de l'équité.

L'Université est forte de ses étudiants, de leur nombre bien sûr,mais aussi de leurs talents et de leur motivation. Au regard desprévisions d'inscriptions en première année à la date d'aujourd'hui,les chiffres montrent que nos universités résistent à la baissetendancielle du nombre des étudiants dans notre pays : alors que lesinscrits à l'université ont baissé de 10% sur les 5 dernières années,cette baisse semble se stabiliser cette année à - 0.5%.

Après le mouvement qui a perturbé un certain nombre d'établissementsau printemps dernier, il n'y pas eu d'évitement des universités par lesbacheliers.

Les jeunes français continuent de croire en l'université.

L'enjeu pour nos universités aujourd'hui c'est de renforcer encorece capital de confiance. Car pour beaucoup de familles, l'excellence del'enseignement que l'on y délivre reste un idéal auquel ellessouhaitent voir leurs enfants accéder.

C'est pourquoi il était si important de se mobiliser avec forcecontre l'échec massif du premier cycle. Le plan réussir en licence està l'oeuvre. Les universités se sont mobilisées et les expériencesinnovantes fondées sur un meilleur accompagnement des étudiants, unepersonnalisation des parcours, un enrichissement des compétences et desconnaissances, se multiplient.

Et contrairement à l'idée reçue, le taux d'encadrement des étudiantss'est considérablement amélioré en 10 ans : il y a aujourd'hui unenseignant pour 20 étudiants contre un pour 25 il y a 10 ans, ce quipermet aux universités de mener une vraie politique de formation.

J'ai demandé au comité licence du CNESER de procéder cette année àun suivi du plan réussir en licence. Nous aurons à la fin de cetteannée un premier bilan d'étape.

Les filières universitaires qui souffrent aujourd'hui d'un défautd'attractivité, au-delà même des effets de contexte liés aux mouvementsde l'année dernière, sont les filières de sciences, sciences humaines,mais aussi expérimentales.

Des filières d'excellence pourtant ! Des filières dont nous avonsbesoin, des formations dont la qualité académique doit absolument êtredéfendue, mais des formations qui doivent aujourd'hui gagner envisibilité et en clarté en termes de parcours et de qualification.

Concernant les sciences humaines et sociales, c'est d'ailleurs undes axes de réflexion que j'ai proposé au conseil présidé parMarie-Claude Maurel que j'ai installé le 2 septembre dernier.

Si le succès des filières sélectives qu'elles soient universitairesou pas, ne se dément pas en revanche (+1% pour les IUT, + 2,5% pour lesCPGE et une stabilité des effectifs en STS), c'est précisément parcequ'elles conjuguent des perspectives d'étude claires avec une véritablequalité pédagogique.

Aujourd'hui, l'ensemble de notre système de formation doit s'animerd'une culture pédagogique forte et de possibilités de réorientationouvertes à tous les paliers de qualification. C'est la conditionindispensable pour que nous atteignions l'objectif de 50% d'une classed'âge titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur.

Cette culture de la cohérence, de la synergie, de l'ouverture denotre système de formation, nous sommes en train de la construire.

Et cela commence par une présentation de l'ensemble de l'offre deformation accessible aux bacheliers grâce à une information lisible surles enjeux, sur les exigences et sur les possibilités d'insertion dechacune des filières.

C'est précisément l'objectif de la plateforme interactived'information, de conseil et de préinscription Admission Post Bac qui,pour la première fois, a fonctionné cette année dans toutes lesacadémies.

Grâce à cet outil, l'accès à l'enseignement supérieur français danssa diversité, sa richesse, mais aussi sa complexité est aujourd'huifavorisé, facilité, simplifié.

Admission Post-bac c'est :
puce-32883.gif plus 133 000 conseils apportés aux futurs étudiants par les universités ;
puce-32883.gif plusde 11 millions de connexions au total de la part des candidats, que cesoit pour des demandes de conseils, les préinscriptions, lesinscriptions, le suivi du dossier
puce-32883.gif 5 voeux en moyenne formulés par étudiant, soit un de plus que l'an dernier ;
puce-32883.gif età quinze jours de la fermeture de la procédure complémentaire, uneaffectation proposée à la quasi-totalité des candidats passés par laprocédure, puisque moins de 1% des dossiers, sur plus de 680000, sontencore en cours de traitement, et ce plus rapidement que l'an dernier...

En un mot, Admission Post Bac est un outil interactif, un outilperformant ! Un outil qui apporte une information complète et égale àtous les étudiants et qui lutte contre le délit d'initiés, combatl'autocensure des élèves, ouvre à chaque jeune français tous lespossibles partout sur notre territoire. Un outil qui libère lesambitions.

Sur la base du rapport que Bernard Saint-Girons m'a remis en juilletdernier, nous allons poursuivre notre travail d'explicitation de notreoffre de formation et d'accompagnement de nos jeunes dans leur entréedans l'enseignement supérieur.

Dès cette année, nous allons expérimenter dans l'académie de Nantes,le conseil anticipé à la procédure de préinscription (ce conseilformulé par les établissements d'enseignement supérieur intervientaujourd'hui après la préinscription).

Transparence et ouverture du premier cycle universitaire sont desclefs indispensables à la réussite de nos étudiants. En s'appuyant surAPB, les universités sont entrées dans une logique de clarté et deconseil, elles se mobilisent aujourd'hui pour relever le défi de lacohérence des formations.

Les Universités osent aujourd'hui l'alliance avec notre systèmesélectif pour présenter aux jeunes français des parcours enrichis etdiversifiés.

Fortes d'une identité pédagogique fondée sur la qualité de leurrecherche, elles s'ouvrent à d'autres pratiques, à d'autres enjeux.

J'ai souhaité, à l'occasion de cette rentrée, valoriser lesexpériences de mutualisation de classes préparatoires avec les cyclesuniversitaires. Même si elle est encore aujourd'hui ponctuelle etexpérimentale, cette rencontre entre deux mondes qui se regardaient enchiens de faïence depuis des décennies, est pour moi très importante.

Dans leur diversité, ces expériences de services partagés, deconventions entre lycées et universités sont le signe que lesmentalités sont en train de bouger, que les universités sont désormaissans complexe. Ouvertes à tous les bacheliers, sans sélection àl'entrée, elles choisissent l'innovation et la coopération comme clésde la réussite pour leurs étudiants.

Au sein des pôles de recherche et d'enseignement supérieur, lerapprochement Université - Grandes écoles dont on parle depuis silongtemps est en marche.

Du post-Bac jusqu'au doctorat !

Et même si le mouvement est lent, si les relations sont parfoiscomplexes, les intérêts partagés sont si forts qu'ils conduisentimmanquablement les acteurs à promouvoir au plus haut niveau une vraiepolitique scientifique et de formation commune :

Parce que c'est au bénéfice des étudiants, à qui l'on offre ainsides parcours plus riches, plus complets et une qualification pluslisible aux yeux des employeurs

Et parce que c'est au bénéfice de la performance et del'attractivité de notre système d'enseignement supérieur et derecherche tout entier.

Les Pôles de recherche et d'enseignement supérieur sont en train deprendre corps : fondés d'abord sur des coopérations scientifiques, ilsexplorent aujourd'hui la voie des formations partagées, des filièrescommunes, des diplômes uniques entre universités et grandes écoles.

La structuration de notre paysage de recherche et de formation esten marche. Déjà 15 Pôles de recherche et d'enseignement supérieur sesont structurés et 59 universités, hors Paris intra-muros, sontengagées dans cette dynamique.

Le mouvement s'amplifie. Il est porté par la formidable dynamiqueque l'opération campus apporte aux universités, écoles, grandsétablissements, d'un seul et même site, de rassembler leurs forces etde travailler ensemble.

En 18 mois nous avons sélectionné les 12 premiers campus que lePrésident de la République a voulus pour notre pays et labellisé 9campus innovants et prometteurs.

Les financements auxquels le gouvernement s'était engagé sont là : 5milliards pour les 10 campus d'excellence, 178 millions pour les deuxcampus de Lille et de Lorraine, 250 millions pour les campus innovantset prometteurs.

Après le temps des études et de la programmation, les premierstravaux, commenceront dans le courant de l'année 2012. C'est pour moiun motif de grande joie et de grande fierté.

Alors qui peut dire aujourd'hui que la France n'a pas fait le choix de l'excellence et le pari de l'Université ?

Le gouvernement s'était engagé à placer nos établissementsd'enseignement supérieur et de recherche au coeur de son projet pournotre pays.

Aujourd'hui, à peine deux ans plus tard, c'est fait.

Nos universités, sont aujourd'hui pleinement en mesure de relever le défi de l'innovation et de l'excellence.

Fortes de leur autonomie, elles s'emparent de leur liberté pours'imposer dans le paysage scientifique, économique social et culturelde notre pays.

Elles seront 51 à être autonomes dès le mois de janvier prochain, soit 60% d'entre elles !

La liberté qu'elles choisissent, les unes après les autres, d'assumer, c'est :

puce-32883.gif celle de conduire une véritable stratégie de formation et de recherche
puce-32883.gif celle de bâtir une politique de ressources humaines cohérente et ambitieuse,
puce-32883.gif celle de piloter un budget global qui impose à la fois rigueur et créativité,

Cette liberté est la première des forces de nos universités.

Et si les moyens que l'Etat investit dans son système d'enseignementsupérieur et de recherche continuent de croître de manière totalementinédite, c'est précisément parce que le gouvernement a fait le parid'universités puissantes et fortes.

Pour la seule année 2009, elles bénéficieront d'une augmentation deleurs crédits de plus de 20% en moyenne soit 320 millions d'eurossupplémentaires.

La dépense moyenne par étudiant est ainsi passée de 7210 euros en2006 à 9132 euros en 2009, une augmentation de 1922 euros depuis 2006.

* * * * *

L'université française de la rentrée 2009, c'est une université auservice de ses étudiants, une université qui ose l'autonomie et semobilise sur un vrai projet de formation et de recherche, uneuniversité à la fois pleinement inscrite dans son territoire et ouvertesur le monde.

Une université dont les Français peuvent être fiers et en laquelle ils peuvent avoir confiance.

Dans les mois qui viennent, nous allons aller plus loin dans cette action ambitieuse avec deux axes principaux :

puce-32883.gif lepremier, permettre aux étudiants de réussir pleinement, notamment entravaillant, en lien avec Luc Châtel, sur les dispositifs d'orientationbac -3/bac +3, mais aussi en allant plus loin sur la réussite enlicence, sur l'insertion professionnelle ;
puce-32883.gif ledeuxième axe, tisser les alliances entre universités, organismes derecherche et grandes écoles, autour des grands Pôles de recherche etd'enseignement supérieur visibles à l'international qui structurerontle territoire.

Mesdames, Messieurs,

Si l'Université de la rentrée 2008 était une université quichangeait, l'Université de cette rentrée 2009 est résolument uneuniversité qui avance, et que nous allons accompagner dans cetteavancée.

Je vous remercie.

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