Essai
Nouvelle parution
V. Michelet Jacquod, Le Roman symboliste : un art de

V. Michelet Jacquod, Le Roman symboliste : un art de "l'extrême conscience"

Publié le par Matthieu Vernet

Valérie Michelet Jacquod, Le Roman symboliste : un art de l' "extrême conscience" : EdouardDujardin, André Gide, Remy de Gourmont, Marcel Schwob, Genève : Droz, coll. "Histoire des idées et critiques littéraires", 2008, 512 p.


EAN 978-2-600-01238-6
53.13 €


Présentation de l'éditeur :

Entre1887 et 1895 paraît une série d'oeuvres romanesques qui relèvent del'esthétique symboliste. Or, depuis son apparition, la notion de «romansymboliste» a été critiquée, voire rejetée. Roman, celui-ci demeure eneffet tributaire du modèle réaliste, alors que, symboliste, il repoussele récit au nom de l'immédiateté et de la pureté du langage sollicité.Le genre apparaît ainsi comme ambigu dans la mesure où il vit d'unetension entre une prose ouverte sur le monde et l'autoréférentialitéproclamée du verbe poétique. Pour en rétablir tout l'intérêt, ValérieMichelet Jacquod propose de reconnaître au roman symboliste son statutparadoxal et de l'aborder dans ses contradictions.
Si quelquesartistes ont cherché à résoudre cette tension en élaborant une synthèseentre le roman et la poésie (Rodenbach, Poictevin ou Retté), d'autrescomme Dujardin, Gide, Gourmont et Schwob choisissent de faire oeuvredes contradictions exposées en les transformant en sujet littéraire. Cefaisant, ils illustrent l'une des attitudes les plus représentatives dusymbolisme, celle de l'“extrême conscience”. De Dujardin à Gide, cesont donc les fondements de l'esthétique attribuée à la poésiesymboliste, et plus particulièrement l'idéalisme, l'autonomie dulangage, sa capacité à exprimer la pensée immédiate et l'élection d'unemorale esthétique, qui se trouvent discutés au coeur de ces romansautocritiques. Enfin, paradoxe ultime pour une oeuvre qui n'a cessé depenser ses limites, le roman de l'«extrême conscience» se révèle unmaillon capital au renouvellement du genre.