Questions de société

"Universités : manifestations dans plusieurs villes", par Sylvestre Huet (Libéblog, Sciences², 26/2).

Publié le par Florian Pennanech

La mobilisation des universités et des laboratoires de recherche se poursuit, malgré les annonces du premier ministre François Fillon hier.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi à Paris, Rennes,Caen, Lyon ou Toulouse.A Paris, 10.000 à 12.000 personnes selon les organisateurs ont défiléde Port Royal au Panthéon où elles ont procédé à un non-enterrement del'enseignement supérieur et de la recherche.Georges Debrégeas (Sauvons la Recherche) a pris la parole pour déclarerque les annonces du premier ministre ne peuvent pas satisfaire lesmanifestants en terme d'emplois pour les universités et la recherche,comme pour la réforme de la formation des enseignants.

Les manifestants, dont nombre d'entre-eux vêtus de noir et bougie enmain, ont transporté couronnes de fleurs et cercueils. On pouvait ylire «RIP, Réformes intolérables de Pécresse» et «Riposte inébranlable Paris XI»,parodiant la formule latine «requiescat in pace».Dans la manifestation,on pouvait voir des enseignants-chercheurs et desétudiants de Paris I, XI, XII, XIII, de Jussieu. Le CNRS, l'ENSCachan,  l'Institut Cochin, l'Observatoire de Paris, l'Inalco (Institutnational des langues et civilisations orientales), entre autresétaient  représentés.

En province d'autres manifestations ont eut lieu. A Toulouse, entre 2.800 (police) et 7.000 (organisateurs)enseignants-chercheurs et étudiants.A Rennes, entre 1.500 (police) et 3.000 (FSU) personnes. Lecortège comprenait des étudiants de Rennes 1, de Rennes 2, de l'IEP deRennes et aussi des IUT.A Caen, ils étaient entre 1.200 (police) et 1.000 à 1.500(organisateurs) personnes, en majorité des étudiants. A Mulhouse,une centaine d'enseignants et d'étudiants de l'Université de HauteAlsace ont manifesté avec humour cet après-midi pour l'abrogation desdécrets Pecresse et la levée des menaces qui pèsent sur 85 postes.  AStrasbourg, Rouen, Reims, Perpignan, des rassemblements ont eu lieu.

 Les annonces de François Fillon, hier, suscitent des réactions contrastées. Le Snesup y voit un signe des «manoeuvres en recul du gouvernement face à une mobilisation exceptionnelle du monde universitaire». Sauvons l'Université y lit une «timide ouverture» (lire communiqué intégral ci dessous). L'UNEF estime qu'elles contiennent «des premiers gestes de réponse à la mobilisation mais ils ne sont pas entièrement suffisants à ce stade», tout en soulignant que «ces annonces vont dans le bon sens» et constituent «des reculs qui en appellent d'autres», notamment sur la formation des maîtres. Le syndicat étudiant appelle à manifester le 5 mars. De son côté le Sgen CFDT, assez peu présent dans l'action en cours, y discerne à l'inverse des «gestes significatifs» du gouvernement qui vont permettre à la réunion des syndicats, vendredi avec Valérie Pécresse, de se tenir «dans un climat plus serein».