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Appels à contributions
Universités Francophones et Diversité Linguistique

Universités Francophones et Diversité Linguistique

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Zachée Denis BITJAA KODY)

APPEL À COMMUNICATIONS

I - Contexte et justification du colloque

L'usage des langues dans les universités (des pays) francophones se caractérise par sa diversité. Si l'on distingue entre les activités d'enseignement, de production et de diffusion de la recherche, le choix, la place et le rôle des langues (hors les départements spécialisés), sont l'objet de pratiques variables pour un nombre limité.

Dans celles du Nord, si en France le français reste dominant dans les cours (hormis les départements spécialisés et certaines Grandes écoles), il relève soit d'une contrainte, soit d'un choix dans les universités des pays où coexistent plusieurs langues, officielles ou non. Pour la production et la diffusion de la recherche, la situation est plus complexe. Pour être reconnus et validés au niveau européen et mondial, on peut estimer que les travaux doivent être rédigés, exposés et publiés en anglais, les instances de validation favorisant les travaux en langue anglaise. Mais la langue n'est pas le seul vecteur de validation, la reconnaissance du support (revue, colloque) est aussi déterminante (le passage au tout anglais d'une revue publiée en roumain, ne garantirait pas sa reconnaissance internationale, pas plus que ne sont mises en valeur aux Etats-Unis, les revues des universités du Nigeria ou du Ghana), et la convergence entre langue dominante et supports dominants provoque une concentration des lieux de référence.

Dans les universités des pays francophones du Sud, le français reste le principal vecteur des enseignements ; quelques unes expérimentent l'enseignement de grandes langues africaines transfrontalières comme matières et examinent la possibilité de leur utilisation comme vecteur de l'enseignement dans certaines disciplines. Ailleurs en Afrique, les autres langues européennes sont dans une situation relativement comparable. Ailleurs dans le monde francophone on assiste à la fois à une coexistence réglementée (entre le français et l'arabe dans les pays du Maghreb, entre et le français et l'anglais dans certains pays d'Afrique sub-saharienne, de l'Océan indien et d'Océanie), et à une coexistence influencée par le marché et les instruments de coopération.

Si la pression de l'anglo-américain est ressentie dans les universités africaines avec moins d'acuité par la valorisation que représente la publication dans une revue francophone du Nord, la rareté, voire l'absence de supports locaux de référence internationale, tend à renvoyer la diffusion de la recherche vers le marché global du Nord où l'anglais domine.

Cette situation, qui rencontre cependant quelques niches de variété résistantes, particulièrement en Francophonie, mérite un examen approfondi de la part des enseignants-chercheurs de toutes les disciplines.

Pourquoi l'Université de Yaoundé I ?

On pourrait bien se demander pourquoi une université du Sud, en l'occurrence l'Université de Yaoundé I, se place aux avant-postes de ce combat universel.

La première explication de l'engagement de l'Université de Yaoundé I dans la modération du présent conflit linguistique international est que l'Université de Yaoundé I est bilingue (français – anglais), l'anglais et le français étant les deux langues officielles du Cameroun. L'Université de Yaoundé I est fière de son image et souhaite préserver ce principe fondateur de son existence. L'exclusion de la langue française des cercles de validation des travaux scientifiques et la non considération internationale des travaux scientifiques publiés en français la videraient de sa nature bilingue.

D'autre part, l'Afrique étant incontestablement un réservoir de la langue française dans le monde (selon certaines estimations, en 2025, deux tiers des locuteurs du français seront Africains ou Africains d'origine), un désastre scientifique se produirait pour les Africains, si le français venait à perdre totalement sa fonction internationale de langue de savoir et si les enseignants et chercheurs africains n'avaient plus d'autre choix que de rédiger et à faire valider désormais leurs travaux en anglais. Les intellectuels africains francophones ont donc tout intérêt à se battre pour le maintien du français comme langue des publications scientifiques à l'échelle planétaire. Pou cela, une langue française forte en Europe est le gage de son utilisation pérenne en Afrique et l'Université de Yaoundé I se sent pleinement investie de la mission de sauvegarde de la diversité linguistique au sein des universités francophones.

Ce faisant, l'Université de Yaoundé I, elle-même située au coeur de la diversité linguistique africaine, n'exclut pas qu'une réflexion soit engagée pour une coexistence des langues africaines et des langues occidentales dans l'enseignement supérieur, certaines langues africaines outillées méritant pleinement leur enseignement dans les universités francophones aux côtés du français et de l'anglais, soit comme matière, soit comme vecteurs des enseignements.

II - Objectifs du Colloque

Le colloque qu'organisent conjointement le Département de Langues Africaines et Linguistique et le Département de Français de l'Université de Yaoundé I intéresse les enseignants-chercheurs de toutes les disciplines qui, à l'examen de l'évolution de la situation mondiale, analysent les réglages linguistiques nécessaires dans les universités francophones et proposent des stratégies et des actions concertées nécessaires pour assurer la sauvegarde de la diversité linguistique dans tous les secteurs de la connaissance. Ce colloque leur offre l'opportunité de réfléchir sur :

- les stratégies, les actions politiques et sociolinguistiques à mettre en oeuvre à l'effet de renverser la perte de vitalité constatée et de redonner au français une place de choix sur l'échiquier des langues scientifiques du monde ;
- les stratégies et les actions concertées permettant d'intégrer certaines langues africaines fortes dans les universités francophones afin de préserver la diversité linguistique dans les pays africains francophones ;
- les stratégies et les actions concertées permettant les publications multilingues dans un ensemble de langues européennes d'Afrique (anglais, français, portugais …)

III - Axes du colloque

Les intervenants potentiels sont invités à cadrer leurs contributions avec l'un des trois axes suivants :

- Diversité linguistique dans les universités francophones du Nord
- Diversité linguistique dans les universités francophones du Sud
- Préservation de la diversité linguistique et culturelle en Francophonie

La durée de chaque présentation sera de 20 minutes, 10 minutes seront ensuite réservées à la discussion.

IV - Format des résumés

Les résumés seront soumis en format Word (.doc ou .rtf) en fichier attaché à l'adresse électronique du colloque : ufdl_2008@yahoo.fr. Ils ne doivent pas excéder une page y compris les références. Le fichier attaché portant le résumé doit être anonyme. Il contient uniquement l'intitulé, le résumé de la contribution et éventuellement, les références.

V - Dates importantes

Publication de l'appel à communications : 30 mars 2007
Date limite de recevabilité des résumés : 30 juillet 2007
Date de notification de l'acceptation des résumés : 30 août 2007
Publication du programme définitif : 30 septembre 2007
Dates du Colloque : 27 juin 2008 – 29 juin 2008

VI – Organisation

Le colloque est conjointement organisé par le Département de Français et le Département de Langues Africaines et Linguistique de l'Université de Yaoundé I, Cameroun.

VII - Comité d'organisation local

Zachée Denis BITJAA KODY, Maître de Conférences, Université de Yaoundé I, Coordonnateur du projet UFDL 08
Richard Laurent OMGBA, Professeur, Université de Yaoundé I, Chef du Département de Français
Edmond BILOA, Professeur, Université de Yaoundé I, Chef du Département de Langues Africaines et Linguistique
Gérard-Marie NOUMSSI, Chargé de Cours, Université de Yaoundé I
Ladislas NZESSE, Chargé de Cours, Université de Dschang

VIII - Comité scientifique

Jean-Pierre ASSELIN de BEAUVILLE, Professeur, Université François Rabelais (Tours), Vice – Recteur aux Programmes à l'AUF
Ahmed BOUKOUS, Professeur, Université Mohamed V
Louis-Jean CALVET, Professeur, Université René Descartes
Patrick CHARDENET, Maître de conférences, Université de Franche-Comté (Besançon), Chef de projet du Programme «Langue française, diversité culturelle et linguistique» (AUF)
Robert CHAUDENSON, Professeur émérite, Université de Provence, Institut de la Francophonie
Beban Sammy CHUMBOW, Professeur, Université de Yaoundé I
Pierre DUMONT, Professeur, Université des Antilles et de la Guyane, Directeur de l'ISEF
Jacques FAME NDONGO, Professeur, Université de Yaoundé I, Ministre de l'Enseignement Supérieur
Béatrice GIBLIN, Professeur, Université de Paris 8, Directrice de l'Institut Français de Géopolitique
François GRIN, Professeur, Université de Genève
Enrique HAMEL, Professeur, Université de Mexico
Normand LABRIE, Professeur titulaire, Université de Toronto (OISE)
Gervais MENDO ZÉ, Professeur, Université de Yaoundé I, Ministre Délégué auprès du Ministère de la Communication
Aloyse Raymond NDIAYE, Professeur, Université Cheikh Anta Diop, Ancien Vice Recteur à la Régionalisation (AUF)
Claude POIRIER, Professeur, Université Laval, Directeur du Trésor de la Langue Française au Québec (TLFQ)
Ambroise QUEFFELEC, Professeur, Université de Provence, Coordonnateur du Réseau EFF
Jean TABI MANGA, Professeur, Université de Yaoundé I, Recteur de l'Université de Yaoundé II
Maurice TADADJEU, Professeur, Université de Yaoundé I
Rada TIRVASSEN, Professeur, Université de Maurice

IX – Secrétariat du colloque

Zachée Denis BITJAA KODY, Maître de Conférences, Université de Yaoundé I, Coordonnateur du projet UFDL 08
Léonie METANGMO, Chargée de Cours, Université de Ngaoundéré
Marie Désirée SOL, Doctorante, Département de Français, Université de Yaoundé I
Emmanuel EBONGUE, Doctorant, Département de Français, Université de Yaoundé I
Roger NDJONMBOG, Doctorant, DLAL, Université de Yaoundé I
Julia MESSINA ETHE, Doctorante, DLAL, Université de Yaoundé I
Marie – Lucie NGAYABENA, Doctorante, DLAL, Université de Yaoundé I
Raihanatou YADJI ABDOU, Doctorante, DLAL, Université de Yaoundé I
Venant ELOUNDOU E., Doctorant, Département de Français, Université de Yaoundé I.
Cyrille ONDOUA ENGON, Doctorant, Département de Linguistique, Université de Yaoundé I