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Les sources au travail - Bricolage et contrecultures à l'ère de la reproductibilité technique (Centre Pompidou Paris)

Les sources au travail - Bricolage et contrecultures à l'ère de la reproductibilité technique (Centre Pompidou Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mica Gherghescu)

Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky

Du 23 juin - 2 juillet 2016

Centre Pompidou (Paris)

Les sources au travail - Bricolage et contrecultures à l'ère de la reproductibilité technique, 1950-1970

 

L’Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky est un programme du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou qui se déroule dans l’espace public de présentation des collections permanentes. Elle a pour objet les sources de l’art moderne et contemporain : archives, documentation écrite, photographique ou filmique, témoignages, mais aussi d’autres formes d’appropriation artistique et de production documentaire. Format interdisciplinaire, l’Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky réunit des jeunes chercheurs : historiens et historiens de l’art, anthropologues et sociologues, artistes, critiques, commissaires d’expositions, qui s’engagent pendant dix jours dans un travail collectif sur les sources avec des professionnels de l’art et des universitaires. Implantée dans l’espace du musée, la table-vitrine autour de laquelle s’assemble l’Université d'été est l’instrument de ses débats et l’outil du déploiement de la documentation qui les inspire. Elle recueille des sources archivistiques et des documents (manuscrits, imprimés, photographiques, cinématographiques) proposés ou évoqués au cours des séances, des fac-similés, ou des reproductions. Plusieurs ateliers d’écriture, de traduction et des séances de lecture rythmeront cet été le parcours de l’Université d’été. Pour son troisième numéro, la production éditoriale de ces échanges, le "Journal de l'Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky", sera tout à la fois un recueil de sources et une création graphique expérimentale qui reflètera les débats dont auront résonnés les séances de travail.

 

Dans toute leur pluralité et malgré leur hétérogénéité, les choix politiques, théoriques et artistiques des contre-cultures se manifestent dans l’urgence à produire des modes de création, de vie et des comportements nouveaux.

En écho immédiat avec l’exposition du Centre Pompidou sur la Beat Generation, l’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky prolongera la proposition expographique par un débat critique, tout en élargissant le propos aux paysages des contre-cultures et aux laboratoires intellectuels et artistiques qui les ont suscitées. Beats, Angry Young Men, Situs ou Provos, pratiques alternatives et scènes underground, nous reviendrons donc sur une génération contestataire, tenace à la fois dans la poétique et la politique de la provocation.

Pour les lectures critiques récentes appliquées aux phénomènes alternatifs des années 1960, aux « global sixties » et aux « modernités hippie », la contre-culture s’avère un défi historiographique insolent. Phénomène polyphonique, sans l’homogénéité d’un grand récit, ni la facilité des taxinomies historiques préétablies, les contre-cultures relèvent d’un autre régime d’analyse ancré dans le micro-événementiel, dans les biographies contextuelles, dans les langages et dans la culture matérielle du quotidien. Quelles pratiques de documentation et quelles méthodes d’analyse appliquer alors à un objet fuyant, constamment en évolution et en décalage avec les régimes d’historicité conventionnels ? Comment restituer au niveau discursif et de l’expérience artistique elle-même, les récits de la contre-culture ?

C’est à l’aune de la culture matérielle et de ses « modes techniques d’existence » que de nouvelles analyses de la pratique contre-culturelle peuvent surgir. Il s’agit d’interroger différentes formes de l’imagination et de l’inventivité technique à l’œuvre, allant des pratiques d’autogestion à l’époque du bricolage, de l’assemblage  et du do-it-yourself, des communautés de création et de la conscience collective. Il s’agit aussi de revenir sur cette ambivalence fondamentale que les contre-cultures entretiennent avec les technologies, tiraillées entre la dénonciation de l’autorité technocratique et l’avènement d’une nouvelle société de l’information, explorateurs d’une synthèse complexe entre pensée mystique et prospection cybernétique.

Selon son principe de travail structurant, l’Université d’été mettra à disposition des participants un ensemble de ressources documentaires – pour une grande partie inédites. Elle invitera les participants à enrichir le débat en apportant, à leur tour, les sources de travail qui ont déclenché leurs propres recherches et interrogations, et à poursuivre les opérations historiographiques sur un mode de lecture critique et d’écriture inventive.

Les sources au travail, mais l’imagination au pouvoir !

Les axes thématiques sur lesquelles devront porter les propositions de candidature sont:

- formes de vie alternatives, idéaux communautaires, travail collectif, réseaux transnationaux de la contre-culture, pratiques alternatives de production et diffusion, biographies exceptionnelles ;

- procédés expérimentaux (visuels, sonores et textuels), « mauvais genres » esthétiques, intermédialité, techniques analogiques, montages et véhicules de la représentation ; expérimentations technologiques ;

- formes d’engagement politique, soulèvement des jeunesses, territoires de la contestation, frontières de la marginalité, économies souterraines et produits dérivés de la contreculture, registres de l’événement ;

- géographies imaginaires, dérives urbaines et itin-errances extatiques, lieux du voyage et cartographies de la fuite. Une prolongation de ces géographies prendra forme à travers des visites et dérives urbaines, dont le parcours sera établi ultérieurement.

« Pour exorciser l’esprit de la catastrophe » (et reprendre le titre d’un happening célèbre acté par Jean-Jacques Lebel, en 1962 à la Galerie Raymond Cordier), l’ensemble des échanges et le résultat du travail collectif sera documenté par la production éditoriale du troisième numéro du « Journal de l’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky». Réalisation visuelle expérimentale et production documentaire conçue sur la forme d’un fanzine, elle associera le concours des graphistes et des participants-mêmes, et sera réalisée pendant les ateliers d’écriture de l’Université d’été.

 

PROCEDURE DE CANDIDATURE

L’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky s’adresse à un public transversal de jeunes historiens, historiens d’art, anthropologues, sociologues, étudiants conservateurs, artistes et vétérans !

Les étudiants de troisième cycle (doctorants et post-doctorants) ainsi que les artistes qui souhaitent participer sont priés de soumettre une proposition de communication et une lettre de motivation accompagnée d’un CV et d’une liste de publications, tout en précisant les langues étrangères maîtrisées. Il est nécessaire pour concourir de maîtriser l’anglais et le français.

Les propositions ne doivent pas dépasser plus de 4 500 signes ou 700 mots et peuvent être rédigées en anglais ou en français. Elles doivent être soumises dans un document de format PDF et doivent comporter le nom du candidat, ses adresses (électronique et postale), l’établissement et le pays.

Les participants devront apporter un choix de sources qui servira de support à la présentation de leur travail.

Les propositions de communication sont à adresser avant le 20 mars 2016 à l’adresse électronique : bibliotheque.kandinsky@centrepompidou.fr

 La ligne « sujet » du mail doit préciser le nom du candidat précédé de la mention Université d’été.

Les propositions seront examinées par le Comité de pilotage qui se chargera d’établir le programme définitif de l’Université d’été. Le Comité de pilotage retiendra 25 candidatures. Tous les candidats, qu’ils soient ou non retenus, seront contactés individuellement avant le 27 mars 2016.

Une contribution d’inscription de 100 € sera demandée aux participants qui bénéficieront de l’enseignement de l’Université d’été. Cette contribution couvrira un certain nombre de frais – transport vers des lieux visités, éventuels droits d’entrée dans des institutions, etc.

 A l’attention des candidats qui en feront la demande, le Centre Pompidou émettra toutes attestations utiles leur permettant d’obtenir toutes bourses ou aide de financement qu’ils pourraient requérir auprès de fondations, de musées ou d’institutions universitaires ou de recherche.

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COMITE DE PILOTAGE

Didier Schulmann, conservateur, Bibliothèque Kandinsky, MNAM/Centre Pompidou

Philippe-Alain Michaud, conservateur, MNAM/Centre Pompidou

Mica Gherghescu, historienne de l’art, Bibliothèque Kandinsky, MNAM/Centre Pompidou

Enrico Camporesi, attaché de conservation, MNAM/Centre Pompidou

 

Vous pouvez adresser vos demandes de renseignements à l’adresse:

bibliotheque.kandinsky@centrepompidou.fr

Tel : +33 (0)1 44 78 46 65