Questions de société

"Une grève généralisée dans tous les établissements du supérieur", Snesup-FSU (02/02/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : AFP)

Communiqué de Presse du Snesup du 2 février 2009:

Une grève généralisée dans tous les établissements du supérieur.

A 11 h, le SNESUP enregistrait, venus des 83 universités de France, une participation remarquable à la grève lancée sous forme continue depuis ce matin par le SNESUP et la coordination nationale.

De la plus grande université -Strasbourg, au centre universitaire d'Albi, tous les établissements connaissent en nombre des cours non assurés, des Assemblées générales. La grève touche également et de manière forte les centres IUFM, les IEP et plusieurs IUT.

Les revendications unitaires, balayées d'un revers de main par la ministre vendredi dernier, rassemblent maintenant également des personnels BIATOSS et des centaines d'étudiants. A côté de l'exigence de retrait tant du projet de décret sur les enseignants chercheurs que des dispositifs démembrant la formation des enseignants et les concours, l'annulation des 1030 suppressions d'emplois du budget 2009 et du démantèlement du CNRS et des organismes rassemblent la communauté universitaire et celle de la recherche.

A cette heure, le SNESUP peut affirmer qu'au moins 45 % des activités d'enseignement sont touchées par la grève. Celle-ci prolonge les dispositions de grève administrative engagée depuis plusieurs semaines, les motions votées dans les conseils centraux des établissements, dans les sections du CNU et par l'AG de la CP-CNU que la ministre se refuse à prendre en compte. C'est fort de ces premiers éléments que le SNESUP interviendra dans la deuxième coordination nationale, ce lundi, à partir de 14 h, pour amplifier encore la mobilisation dans la grève des universitaires. Il y proposera l'organisation, si possible dès le jeudi 5 février, d'une manifestation nationale à Paris.

Paris, le 2 février 2009

Snesup-FSU

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Dépêche AFP:

[Note de Fabula: contrairement à ce qu'indique ladépêche AFP ci-dessous, la grève a été votée en AG à Nice le 02février, et reconduite le lendemain lors d'une deuxième AG de la Facdes Lettres.]

La grève des enseignants-chercheurs a commencé dans certaines universités

La grève a commencé lundi dans certaines universités où les cours n'ontpas eu lieu, d'autres n'étant pas touchées, alors qu'une coordinationnationale devait lancer en soirée un appel à une grève "illimitée" pourobtenir le retrait de deux projets gouvernementaux contestés.


"Au moins 45% des activités d'enseignement"étaient touchées par des grèves d'enseignants-chercheurs, selon leSnesup-FSU, premier syndicat du supérieur.

"Il y a eu desperturbations limitées et sporadiques: dans certaines universités, pasde cours et rétention de notes", a-t-on indiqué au ministère del'Enseignement supérieur.

Ces grèves étaient organisées à l'appelde syndicats et d'associations de droite (AutonomeSup, Défense del'université) comme de gauche (Snesup), pour contester la réforme dustatut des enseignants-chercheurs, celle de la formation desenseignants.

Grève des cours d'un jour, rétention des notes,grève d'une semaine... les situations étaient diverses, d'après lesbureaux de l'AFP.

A Strasbourg, première université du pays, lesdépartements de mathématiques, lettres, espagnol, anglais, languesétrangères appliquées, géographie, histoire et droit observaient lagrève reconductible des cours, selon les organisateurs.

La grève reconductible a aussi été votée à Toulouse II, Rouen, Bordeaux-IV et à l'établissement aixois d'Aix-Marseille I.

L'IEPd'Aix-en-Provence était en grève, une première depuis sa création en1956. Au Mans, une assemblée générale a voté la grève. Lille I l'avotée pour mardi. Limoges, où le principe d'une grève a été voté,devait se réunir mardi.

A Nantes comme à Caen, certaines unitésde formation et de recherche (UFR) ont voté la grève, d'autres larétention des notes. A Mulhouse (Haut-Rhin), a été votée la grèveadministrative.

En revanche, à Montpellier I, II et III, lescours n'étaient pas perturbés, selon les directions, mais certainsprofesseurs portaient un brassard "en grève", expliquant aux étudiantsleur action mais en assurant les cours.

A Toulouse I, seuls deuxprofesseurs étaient en grève, selon la direction. A Aix-Marseille II,aucune perturbation de cours n'était notée lundi matin. A Grenoble, lemouvement de grève n'a pas été suivi après un vote à main levée en AG.A Nice, une AG en fac de lettres n'a pas voté la grève. [note Fabula: c'est faux la grève a été votée en AG à Nice le 02février, et reconduite le lendemain lors d'une deuxième AG de la Facdes Lettres]

Lamodification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurssuscite un mécontentement croissant chez nombre d'entre eux quirefusent l'arbitraire des présidents, la hausse des heuresd'enseignement et l'atteinte à leur indépendance.

La ministreValérie Pécresse a cherché vendredi à les "rassurer" en apportant deuxmodifications à son projet, mais cela n'a convaincu ni le Snesup, niAutonomeSup, ni le collectif Défense de l'université issu de Paris-IIAssas, ni Qualité de la science française.

Seuls cinq professeursde droit, dont le doyen Paul-Henri Antonmattei, ont jugé dans uncommuniqué ces modifications suffisantes.

Reste que cette réformen'est pas la seule pomme de discorde: nombre d'organisations réclamentaussi le retrait de la réforme de la formation des enseignants,notamment une coordination des personnels de 15 des 27 Instituts deformation des maîtres (IUFM) qui a rejoint samedi le mouvement.

Alorsque les examens s'achèvent ou que certains étudiants n'ont pas cours enraison de l'intersemestre, la question se pose de savoir si lesétudiants vont se joindre à la mobilisation. Selon l'Unef, 20.000étudiants se sont réunis lundi en AG, dont 3.000 à Toulouse, 2.000 àRennes-II ou Bordeaux-III