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Une esthétique de l'absence

Une esthétique de l'absence

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Antonio Viselli)

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Texte en anglais à suivre:

Une esthétique del'absence

L'Université de Toronto,du 8 au 10 mars 2012

Invités d'honneur :J. Hillis Miller (Université de Californie à Irvine)

et Rebecca Comay(Université de Toronto)

Le 23e colloque annuel du Centre de Littérature Comparée del'Université de Toronto aura lieu du 8 au 10 mars 2012 et il se proposed'explorer la notion d'« Absence » : l'esthétique, l'éthique etla politique de ce qui n'est pas présent. Faisant suite au  22e colloque du Centre surla notion d' « Iconoclasme », nous souhaitons davantage analyser non pasce qui est brisé, mais ce qui est simplement – et profondément – absent.

Ce colloque se donne comme but d'explorer la représentation etla sensation de l'absence, absence d'objets, d'idées, de texte ou de langage,ainsi que les conséquences épistémologiques de cogiter sur ce qui n'est pas oun'est plus présent. Notre conception du terme « absence » se colored'ambigüité sémantique : plutôt que simple synonyme de la notion de perte, demanque, d'insuffisance et de pénurie, nous le considérons comme contiguà, et parfois même en contradiction avec, ces concepts. Nous souhaitons doncexaminer la fonction de l'absence comme une esthétique qui stimule lasensibilité et le sentiment, ainsi que son revers antithétique, ce qui rendinsensible : le côté anesthésique ou anti-esthétique de l'absence.

Maints proverbes ont rapproché l'absence et l'amour, et bien quel'on puisse adhérer au dicton « loin des yeux, loin du coeur » ou «loin des yeux, près du coeur », l'absence d'un être, le livre perdu etl'aliénation du lieu aimé ou de la personne chérie a indéniablement laissé satrace dans l'art et la littérature, de l'histoire d'Orphée et Eurydice à Dante,jusqu'aux Romantiques, entre autres. Chez tant d'auteurs à travers les âges, cequi occupe la place du vide, ce sont des vers, des images, des évocationssynesthésiques d'un moi ou d'un autre désormais inexistant : des vestiges,des traces ou des représentations d'une absence qui exige une reconnaissance.Nombre d'auteurs, de philosophes et théoriciens se sont interrogés sur lespropos de l'absence et sur la notion de manque, ciblant l'idée de perte, de cequi est en ruine ou irréparablement démantelé.

Nous souhaitons examiner la « négation déterminée » del'absence selon le cadre le plus ample possible, ciblant les sources, lescontextes et les sens multiples qui permettront d'élucider les enjeux d'un telthème. La notion d'in absentia, par exemple est une conventionpolitique, éthique et sociale puissante. Que pourrions-nous donc dire au sujetde la capacité d'agir face à l'absence ? Selon les tendancesstructuralistes à privilégier le binarisme, l'absence fait-elle nécessairementappel aussi à une présence ? Ou, pour poser la question dans les termes deDerrida, la « trace », se réduit-elle toujours au « simulacred'une présence » ? Voici quelques pistes de réflexions que nous vousproposons et qui pourraient faire l'objet de débats passionnants à notreprochain colloque. Vous êtes cordialement invité(e)s à soumettre uneproposition de communication sur les sujets ci-dessous (et, bien entendu, surdes sujets présents malgré leur absence) :

·      L'éthique, la politique et la moralité de l'absence

·     Les signifiants absents ; les textesabsents

·     L'anti-esthétique de l'absence

·     La mort de l'auteur, l'exil, inabsentia

·     Dieu(x), auteurs, voix absentes

·     Musique/silence/mutisme

·      L'absence ou la perte de sensibilité et de compétences physiques(« Disability studies »)

·      La trace et l'absence (Derrida)

·      L'absence de conscience ; conscience de l'absence

·     Jouer l'absence : l'absence commeperformance

·    Absence d'une réalité : simulation etsimulacre

Nous faisons appel à tous les chercheurs etécrivains intéressés par le thème proposé de participer à ce colloque et denous soumettre leur résumé de 250 mots pour une communication de 20 minutes,ainsi qu'une courte biographie de moins d'une cinquantaine de mots avant le 30septembre 2011 au site web suivant : conference.complit.utoronto.ca/Absence/Submissions.html.

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(An)Aesthetic of Absence

University of Toronto,March 8-10, 2012

Keynote Addresses by J.Hillis Miller (University of California, Irvine)

and Rebecca Comay(University of Toronto)

The 23rd annual conference of the Centre for Comparative Literature atthe University of Toronto will be held from March 8-10, 2012, and will focus onthe concept of “Absence”: the aesthetics, ethics, and politics of that which isnot present. Following from last year's conference, “Iconoclasm,” we nowconsider not that which has been broken, but that which is simply—and yetprofoundly—absent.

This year's conference invites explorations of therepresentation and sensation of absence, be it the absence of things, of ideas,of text or of language, and the epistemological consequences of theorizing whatis not, or no longer, there. Our interrogation of absence is a broad one, onethat includes notions of loss, lack, and scarcity, but which also stands incontradistinction to them. Furthermore, we wish to investigate the function ofabsence as an aesthetic that stimulates sense and sentiment and also as an anaesthetic,which negates the former, which numbs and desensitizes.

Absence may cause the heart to wander or grow fonder; the absentbeloved, a lost book, or alienation from a desired place or person has plaguedliterary and artistic representation throughout centuries, from Orpheus andEurydice to Dante, the Romantics, and beyond. Presence is replaced by verses, images,and synaesthetic evocations of a once-present self or thing: all remnants,traces, or representations of an absence that demands recognition. Authors andartists, as well as literary and cultural theorists, have dealt significantlywith questions of absence and lack, focusing on that which is lost, missing, inruins, and irreparably dismantled.

We wish to examine the “determinate negation” of absence in awide a range of sources, contexts, and meanings, in order to understand what isat stake in absence. The notion of in absentia is a powerful political,ethical, and social convention; what is the connection between agency andabsence? In accordance with the structuralist impulse to binary, does absencenecessarily imply a kind of presence? Or, to speak in Derridean terms, is thetrace always a “simulacrum of presence”? These are some of the many questionsthat are of interest to us.

We welcome scholarly papers across chronological periods andgenres on topics which include but are in no way limited to:

·     The ethics, politics, morality of absence

·     Absent signifiers, absent texts

·     The anti-aesthetics of absence

·     Authorship in death, in exile, in absentia

·     Absent God(s), authors, voices

·     Music/Silence/Mutism

·     Absent senses and questions of ability/disability

·     Trace and absence (Derrida)

·     Absence of consciousness; consciousness of absence

·     Numbness, lack of feeling (momentary or permanent)

·     Absence of reality: simulation and simulacra

·     Performing absence

We call upon scholars, intellectuals, and creative writers tosubmit proposals of no more than 250 words for a 20-minute talk, as well as abrief biographical statement of no more than 50 words, by September 30, 2011via our website at conference.complit.utoronto.ca/Absence/Submissions.html.