Questions de société
Une enseignante menacée d'expulsion (Màj 28/05/2011)

Une enseignante menacée d'expulsion (Màj 28/05/2011)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Poolp)

Créteil : « Cette démarche d'expulsion concerne bien plus souvent des étudiants que des professeurs. »

Le Parisien - Actualités Val d'Oise (95).

Le lycée se mobilise pour sa prof menacée d'expulsion

L'établissement de Gonesse est engrève aujourd'hui pour dénoncer l'expulsion de Sandra Tarazona, uneprof d'espagnol. En fin de contrat, cette Colombienne doit quitter laFrance avant vendredi.

LAURENCE ALLEZY (avec L.H.) | Publié le 24.05.2011, 07h00

On se mobilise au lycée René-Cassin de Gonessepour sauver Sandra Tarazona. Cette Colombienne de 30 ans, professeurd'espagnol remplaçante dans l'établissement, est sous le coup d'unemesure d'expulsion. Alors que son contrat prend fin aujourd'hui, elledevrait avoir quitté la France, direction Bogota, avant vendredi. Unesituation qui scandalise ses collègues et l'administration du lycée,mais aussi ses élèves de 2de, 1re et terminale à qui elle enseignel'espagnol depuis février.Tousla soutiennent en stoppant les cours aujourd'hui et en manifestant leurcolère à 11h30 sur l'esplanade près du lycée, accompagnés également deparents.
Sandra Tarazona est arrivée en France il y asix ans dans le but de parfaire ses études. « J'ai obtenu un visad'étudiante que j'ai renouvelé tous les ans. Cela m'a permis d'obtenirune licence de sciences du langage, puis un master 1 et 2. Je suiségalement titulaire d'un autre master en texte, discours etcommunication », détaille l'enseignante, domiciliée à Ivry(Val-de-Marne). En 2009, elle décide de rester en France et d'obtenir lestatut de salariée. « Mon objectif était de devenir assistanted'éducation auprès de l'académie de Créteil », précise-t-elle. Mais,mauvais concours de circonstances, alors que le rectorat de Versaillesla convoque et lui offre un poste de professeur d'espagnol remplaçant àGonesse, la préfecture du Val-de-Marne lui aurait refusé dans la fouléeson nouveau statut. Elle commence à enseigner au lycée René-Cassin, maislaprocédure administrative est lancée.
« J'ai reçu le 7 mai l'arrêté d'expulsion datédu 28 avril, alors que mon contrat s'arrête ce mardi. Mais j'ai envie determiner l'année scolaire avec mes élèves. Je sais que le professeurtitulaire ne reviendra pas avant et il y a le baccalauréat dans quelquesjours. Ce n'est pas juste… », insiste Sandra. Elle est d'ailleurs enmesure de fournir une promesse d'embauche qui prolongera son contrat etlui permettrait d'obtenir un titre de séjour. Mais ses heures en Francesont désormais comptées, d'où l'élan qui se crée autour d'elle.
Hier matin, AlainBoissinot, le recteur de l'académie de Versailles en visite àl'université de Cergy-Pontoise avec le ministre de l'Educationnationale, Luc Chatel,était parfaitement informé de la situation. « Comme il s'agit d'uneenseignante contractuelle qui a donné toute satisfaction, nous avonssignalé la semaine dernière au préfet compétent les bons élémentsd'appréciation la concernant pour qu'il puisse en tenir compte »,rapporte-t-il. Le recteur reconnaît d'ailleurs le caractère plutôtexceptionnel de la situation : « Cette démarche d'expulsion concernebien plus souvent des étudiants que des professeurs. » Contactée, lapréfecture du Val-de-Marne, où avait lieu hier soir une manifestation desans-papiers à laquelle participait l'enseignante, n'a pas donné suite ànos appels.

Lire également sur le site de L'Humanité : "Solidarité avec Sandra Tarazona, enseignante colombienne menacée d'expulsion"

Voir aussi le reportage sur VOtv et sur France 3 Paris Île-de-France (journal du 25 mai)


Grâce à la mobilisation des élèves et des enseignants du lycée René Cassin, Sandra Tarazona sera reçue le 9 juin 2011 à la préfecture de Créteil "pour sa régularisation", selon les mots employés par la préfecture.