Questions de société

"Un rapport pointe les limites de l'évaluation des chercheurs par les publications", La Tribune, 19/01/2011

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : SLU)

"Un rapport pointe les limites de l'évaluation des chercheurs par les publications", La Tribune, 19/01/2011


"L'Académie des sciences formule cinq recommandations pour encadrer l'usage des publications et en limiter les dérives, dans un rapport qu'elle a remis à Valérie Pécresse cette semaine.

On se rappelle les voeux de 2009 du chef de l'Etat reprochant aux chercheurs français de ne pas assez publier… L'évaluation "bibliométrique" (utilisation des citations des articles scientifiques) est aujourd'hui la règle pour évaluer chercheurs, laboratoires et universités. Son usage simple et rapide (via les bases de données informatiques) et son apparente objectivité l'ont imposée comme outil de référence face à l'évaluation plus subjective et soumise aux conflits d'intérêt par les pairs. Mais ce type d'évaluation quantitatif fait de plus en plus débat.

Erreurs

L'Académie des sciences vient d'ailleurs de remettre un rapport à la ministre de l'Enseignement supérieur qui prône un usage "rigoureux" de la bibliométrie pour évaluer individuellement les chercheurs afin qu'elle puisse aider à l'évaluation qualitative. "La bibliométrie n'est pas la panacée, estime Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences citant les indices de citation parfois "forts modestes" de certains lauréats de prix Nobel ou de médailles Fields (mathématiques) français. Le problème est sa mauvaise utilisation et son usage exclusif, indépendamment de l'évaluation qualitative par les pairs."

Cet outil "expose à des biais sérieux quand il n'est pas utilisé de façon adéquate", relève l'institution du quai Conti. Il peut ainsi conduire à des erreurs ou des classements partiels comme celui de Shanghaï. "Le rang décevant de nombreuses universités françaises dans le classement de Shanghai s'explique en partie par le fait que les publications sont attribuées à un seul établissement, par exemple, l'organisme de tutelle du chercheur (CNRS, Inserm, etc...) et non pas à l'ensemble de l'université à laquelle est rattaché le laboratoire mixte", explique Jean-François Bach. Autre faiblesse, le poids des publications varie en fonction des disciplines. Par exemple, les chercheurs en sciences humaines et sociales publient peu en anglais et par nature plus via des livres que des articles scientifiques. Enfin, l'objectif poursuivi par certains chercheur de publier à tout prix dans des revues à impact de citation élevé peut parfois altérer l'originalité de leur travail…"

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