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Appels à contributions
Dire, penser, écrire les littératures des Mascareignes – nouvelles dynamiques de recherche

Dire, penser, écrire les littératures des Mascareignes – nouvelles dynamiques de recherche

Publié le par Florian Pennanech (Source : Guilhem Armand )

Appel à contribution pour le numéro 4 (2017) de la revue TrOPICS (Université de La Réunion), sous la direction de Guilhem Armand (EA DIRE) et Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo (LCF).

Les Mascareignes ont la particularité de produire, depuis leurs trois îles (La Réunion, Maurice, Rodrigues) une littérature sous le signe du divers, notamment au niveau de la langue (le français, l’anglais, les créoles, ainsi que les diverses langues vernaculaires, qu’elles soient conservées ou que n’en subsistent que des bribes), des cultures et des formes aussi bien orales qu’écrites. D’abord envisagées par la recherche – en particulier européenne – sous l’angle des littératures de régions ultrapériphériques, de la francophonie, plus récemment de l’anglophonie, ou bien par le biais de l’étude folkloriste et anthropologique, en particulier lorsqu’il s’agit des littératures orales et.ou en créole, elles ont progressivement acquis une véritable existence et une légitimité tant dans le champ de la production éditoriale que dans celui des études universitaires. Grâce notamment aux travaux – décentrés ou recentrés, selon le point de vue - des universités mauricienne et réunionnaise, leur valeur et leur importance sont désormais admises. Ces chercheurs ont été rejoints dans leurs travaux par la recherche internationale sans laquelle ces littératures n’auraient pu obtenir de légitimité suffisamment grande pour être diffusées. C’est aussi parce qu’elles ont su intéresser des maisons d’édition, y compris canoniques, dans le monde entier qu’elles ont pu déborder le local et atteindre au global. Cette diversité des légitimations et des diffusions amène à redéfinir ce champ littéraire qui déborde les limites de l’archipel. La délimitation géographique du corpus elle-même s’avère problématique et pose la question de son unité ainsi que des différents domaines qui s’y entrecroisent.

D’un autre côté, la légitimation de ce domaine de recherche a permis de relire des textes plus anciens, des XVIIIe et XIXe siècles et de les sortir progressivement du cadre de la simple littérature exotique où l’histoire littéraire les avait rangés pour parfois mieux les oublier. Pour renouveler et approfondir l’approche des textes contemporains des Mascareignes, ce sont aussi parfois les anciens textes qu’il convient de redécouvrir, en débarrassant ce domaine d’études du préjugé colonial ou postcolonial : quel statut ont désormais ces œuvres d’un passé révolu dans le contexte d’une littérature aux modes d’émancipation ambigus?

Et d’une manière plus globale, les nouvelles approches de la critique ont-elles vraiment contribué à identifier des spécificités de ces littératures – souvent mises en avant – ou à les fondre dans des domaines plus vastes (littératures des îles, de l’océan Indien, littératures francophones, créolophones, anglophones, etc.) ?

Ce numéro de la revue TrOPICS vise à faire le point sur l’état de la recherche en réunissant des travaux qui portent sur toutes les périodes et ressortissent aux divers domaines (trop) souvent imperméables : études dix-huitiémistes, approches postcoloniales... Il s’agira alors de montrer que ces domaines scientifiques, loin d’être des isolats épistémologiques – au risque de faire perdre la perception de la cohérence et des évolutions sociales, historiques, politiques qui sous-tendent la littérature – se complètent.

 

A cette fin, nous invitons les contributeurs à proposer des articles

- établissant des ponts entre les textes, les périodes, que ce soit sur le mode de la reprise ou du contre-discours, des jeux intertextuels, dialogiques, ainsi que des jeux avec les formes – écrites ou orales, dans quelque langue que ce soit -  en somme, en observant toutes les formes de translations culturelles et littéraires qui ont pu s’opérer entre les époques, et entre les îles.

 

- analysant la pérennité de certains modes de représentation ou de réception, les liens et les ruptures selon les langues et les cultures

 

- étudiant les relations avec les courants ou les modes littéraires ou critiques, les discours dominants extra-insulaires, les formes de la réception.

 

En vue d’une publication fin 2017, les propositions de contribution sont à envoyer conjointement à Guilhem Armand (guilhem.a2@wanadoo.fr) et à Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo (magdelaine.valerie@wanadoo.fr et valerie.magdelaine@univ-reunion.fr) avant le 15 septembre 2016, pour une réponse du comité de rédaction le 30 octobre. Les articles seront alors à envoyer avant le 15 avril 2017.

Conformément aux critères de la revue, les articles seront soumis à un comité de lecture (en double aveugle) avant acceptation.