Questions de société
Trois textes des personnels mobilisés de l'université de Tours (24/05/09)

Trois textes des personnels mobilisés de l'université de Tours (24/05/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Nouvelles des universités

Trois textes des personnels mobilisés de l'université de Tours - 24 mai 2009

1) Déclaration du département d'histoire et d'archéologie, votée à la majorité

Considérant que l'obstination ministérielle ne doit en aucun cas pénaliser les étudiants, le département d'Histoire et d'Archéologie réuni le vendredi 15 mai décide d'adapter partout où la situation l'exige les modalités d'évaluation permettant le moment venu de procéder à la validation du semestre 2.

Parce que les mêmes causes sont susceptibles de produire les mêmes effets dès la rentrée universitaire et parce qu'aucun dossier à l'origine de la mobilisation n'a encore trouvé de réponse, le département d'Histoire et d'Archéologie alerte le ministère de l'urgente nécessité que s'ouvrent de véritables négociations sur la réforme des concours, sur le démantèlement des organismes de recherche et de l'emploi scientifique.

2) Appel de l'Assemblée Générale du 19 mai

L'Assemblée Générale du 19 mai a voté la fin de la grève.Elle considère que l'état d'avancement des dossiers qui sont à l'origine de la grève universitaire justifie pleinement la poursuite de la mobilisation (atteintes au statut des enseignants-chercheurs ; mise en route de la réforme de la formation des maîtres ; absence de création d'emplois statutaires ; démantèlement des organismes de recherche).

Toutefois, afin de ne pas pénaliser les étudiants, déjà victimes de l'incurie ministérielle et présidentielle, l'AG appelle les enseignants à modifier certaines formes de la mobilisation, et à amplifier toutes les actions qui permettraient d'empêcher la mise en place de ces contre-réformes :

  • Face au refus de la Présidence et du CA d'assurer la neutralisation du semestre, seule solution pédagogiquement honnête, l'AG appelle les collègues à adapter partout où la situation l'exige les modalités d'évaluation permettant le moment venu de procéder à la validation du 2ème semestre.
  • Elle appelle à lever la rétention des notes du 1er semestre afin de permettre aux étudiants de préparer dans les moins mauvaises conditions possibles leur éventuelle 2ème session.
  • Elle appelle les collègues convoqués pour présider les jurys de baccalauréat à profiter de cette occasion pour distribuer aux enseignants du secondaire des argumentaires dénonçant la réforme de la formation des maîtres et pour expliquer la mobilisation universitaire.
  • Elle appelle à confirmer les démissions administratives et à n'accepter aucune nouvelle charge à partir de septembre 2009.
  • Elle appelle à n'accepter aucune heure complémentaire à la prochaine rentrée.
  • Elle appelle à ne pas participer à l'élaboration de nouvelles maquettes de M et à empêcher leur validation. Elle appelle aussi à ne pas encadrer les stages des étudiants de M1.

Si les examens finissent par se tenir à l'Université François Rabelais, ce ne sera pas parce que les ministres en auront donné l'ordre, ni parce que Loïc Vaillant et le CA l'auront imposé, ni parce que les enseignants et les étudiants auront renoncé à leur combat, mais parce que, ayant combattu aux côtés des étudiants, les enseignants ne veulent pas leur faire payer la crise voulue par les ministres Pécresse & Darcos.

3) Déclaration des élus de la liste "Un Projet Universitaire Partagé - Une Présidence Collégiale" :

Aujourd'hui mardi 19 mai, nous, élus au conseil scientifique de la liste intersyndicale UPUP-UPC, décidons de siéger à nouveau après plus de trois mois d'une mobilisation universitaire sans précédent.Notre retrait du conseil (celui aussi d'autres élus qui ont fait le même choix) s'expliquait par le respect du vote unanime de la communauté universitaire qui, lors du congrès des trois conseils le 4 février, avait adopté, comme modalité d'action pour satisfaire des revendications unanimes (retrait de la réforme du statut des enseignants-chercheurs et retrait de la réforme des concours), la non-participation aux conseils centraux. Nous regrettons que cette modalité d'action n'ait pas été suivie par ceux-là mêmes qui l'avaient promue et que la plupart des conseils se soient tenus malgré tout : nous déplorons l'écart entre l'action d'une très large part des personnels de l'université de Tours et les délibérations des conseils de cet établissement.

Notre retour au conseil scientifique n'est ni la conséquence ni la cause de la fin de la mobilisation des universitaires, à Tours et ailleurs. En effet, les raisons de la colère demeurent entières : la réécriture du décret réformant le statut des enseignants-chercheurs n'est toujours pas acceptable y compris en ce qui concerne les nouvelles compétences des conseils scientifiques, la réforme de la formation des maîtres menace statut et stages des futurs recrutés, le démantèlement des organismes de recherche s'accélère, la question de l'emploi est de plus en plus aiguë.

Profondément enracinée dans le milieu universitaire, la riposte des personnels prendra d'autres formes. Nous poursuivrons donc la tâche qui est la nôtre : être présents avec les collègues pour porter les revendications par des moyens d'action collectifs et faire entendre la voix de ces luttes dans les conseils.