Questions de société
Tristan reprend la lutte des classes (Libération, 02/09/09)

Tristan reprend la lutte des classes (Libération, 02/09/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Tristan reprend la lutte des classes, Libération, 2 septembre 2009

http://www.liberation.fr/societe/0101588443-tristan-reprend-la-lutte-des-classes

 Le lycéen parisien, médiatisé cet été pour avoir vu son inscription enterminale soumise à chantage, lance un nouveau syndicat lycéen.

La création de Force lycéenne se veut une "impulsion nouvelle" dans la lutte contre les réformes Darcos. (FP) 

Quelques semaines de repos, et le voilà de retour. Tristan Sadeghi,lycéen fraîchement entré en terminale au lycée Ravel à Paris, reprendla lutte contre les réformes du lycée. Au sein d'une nouvelle structuresyndicale, Force Lycéenne, lancée ce mercredi lors d'une conférence depresse, devant le ministère de l'éducation nationale.

Tristan Sadeghi, c'est ce lycéen bloqueur, dont l'histoire avaitfait grand bruit, début juillet. A cause de son rôle de meneur lors dedivers blocages contre les lois Darcos, son proviseur avait demandé àTristan de s'engager par écrit à ne plus bloquer son établissement,s'il voulait être inscrit en terminale. Outré par le chantage, Tristanavait refusé, puis obtenu gain de cause. Avec à la clé une petitenotoriété, puisque Luc Chatel lui-même était intervenu pour défendre leproviseur.

Un symbole

Ce mercredi, voilà donc Tristan prêt à affronter la nouvelle annéescolaire comme il avait terminé la précédente : dans l'engagementpolitique et syndical. Sa notoriété toute entière au service d'unenouvelle structure. S'il n'est pas le président de Force lycéenne — cerôle revient à Bruno Antzenberger —, c'est bien Tristan que l'onretrouve, le plus à l'aise de la bande, devant les micros.

« Tristan est le symbole de la répression », explique Florian Khanh,représentant du syndicat Sud. Ce dernier s'affiche aux côtés de Forcelycéenne : les deux syndicats s'unissent, et annoncent dans la fouléela création d'un « front lycéen ».

Les deux formations promettent d'ailleurs une année riche enprotestations si Luc Chatel continue le travail de Xavier Darcos, partiau ministère de l'emploi. Pour autant, « on ne part pas dans la ruesans savoir ce qu'il compte faire », tempère Tristan. Mais les projetssont clairs : « on ira jusqu'au bout, jusqu'au retrait des mesuresDarcos. Il faut que le gouvernement arrête la saignée, et mette fin auxsuppressions de postes ».

Course à l'adhérent

Pour les membres de Force lycéenne, les syndicats majoritaires commel'UNL et la FIDL ne sont « pas assez efficaces ». Trop timorés, tropportés sur la course à l'adhérent. « Nous préférons avoir 100 adhérentsactifs que 10.000 qui ne font rien », résume Florian Khanh.

Voilà donc les jeunes syndicalistes dans l'attente, suspendus auxprojets de Luc Chatel. Ce dernier a déjà annoncé qu'il poursuivrait lesréformes engagées par Xavier Darcos, on peut donc imaginer que Tristanet ses camarades se retrouveront dans la rue, dans les mois quiviennent. Que la nouvelle proviseure du lycée Ravel se rassure :Tristan ne s'engagera pour Force lycéenne que sur son « temps libre ».