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Traduire les Anciens en Europe (XIXe-XXe)

Traduire les Anciens en Europe (XIXe-XXe)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Claire Lechevalier)

Traduire les Anciens (Grecs et Latins) en Europe du début du XIXe siècle à nos jours.

Université de Caen, 31 mars et 1er avril 2008

Les équipes THL (Université de Caen) et EHIC (Université de Limoges) s'associent à nouveau pour organiser le second volet de leur colloque interdisciplinaire consacré à l'histoire de la traduction des Anciens (Grecs et Latins) en Europe. Le premier volet du colloque s'est tenu à Limoges du 27 au 29 mars 2006 ("Traduire les Anciens (Grecs et Latins) en Europe, du Quattrocento à la fin du XVIIIe siècle : d'une renaissance à une révolution?"). Ce second volet se tiendra à Caen, les 31 mars et 1er avril 2008. Comme le premier, il réunira des spécialistes de littérature française et de littérature comparée, de langues anciennes, de philosophie et d'histoire. Il s'agira de poursuivre la réflexion élaborée dans ce premier volet sur l'évolution de la traduction et du rapport à l'Antiquité non seulement en France, mais aussi dans les pays voisins, pour mieux en définir les formes et les enjeux, et tenter de comprendre comment se sont constitués notre connaissance et notre regard sur l'Antiquité.
Nous voudrions en effet tenter de comprendre si et comment se construit, à travers la traduction, une mémoire européenne de l'Antiquité. Dans cette perspective, notre projet n'est pas tellement d'examiner les traductions produites pendant ces deux siècles en fonction de critères d'"exactitude" ; nous voudrions davantage appréhender, par le biais d'un regard historique, les traditions et les méthodes sur lesquelles elles reposent, c'est-à-dire tenter de repérer et de reconstruire les cadres et les normes, les marges de contrainte et de liberté -entre philologie et littérature, pratique scolaire et réécriture-, dans lesquelles s'élabore toute traduction dans les différents pays européens.
Cette réflexion sur les modalités des pratiques traductrices devrait alors permettre de s'interroger sur le statut dévolu dans notre culture aux textes antiques : ceux-ci doivent-ils être considérés comme des modèles à exhumer et à mettre en lumière de façon parfaite, voire anhistorique, ou bien sont-ils des objets de connaissance qu'il s'agit de replacer dans leur époque de production avec leurs qualités et leurs défauts? Doivent-ils être traduits comme des monuments à conserver, des exemples à imiter, des originaux vers lesquels se ressourcer, dans une perspective muséographique qui ferait du texte antique le témoignage à préserver d'une culture historiquement révolue? Ou bien la traduction a-t-elle au contraire pour rôle de les faire revivre dans et par la culture et les langages modernes, l'actuel jouant avec l'ancien, voire la mémoire de l'ancien, -la distance se trouvant éventuellement thématisée comme telle dans les traductions mêmes-, pour produire du nouveau.
L'ouverture sur une perspective européenne s'impose alors d'elle-même : est-il possible d'appréhénder, pour chaque pays, une histoire autonome de la traduction, et à travers cela, un lien spécifique entre mémoire antique et présent, mémoire antique et mémoire nationale? ou bien peut-on repérer, d'un pays à l'autre, une circulation des méthodes et des concepts, une éventuelle communauté d'approche, voire dessiner les contours d'une histoire européenne de la traduction des Anciens? On voit qu'à travers ces interrogations, c'est toute la question de la réalité d'un éventuel patrimoine commun qui se trouve posée.
Les communications pourront porter sur une "traduction-événement" française ou européenne, sur tel problème théorique propre à la traduction des Anciens, sur une figure de traudcteur ou bien encore sur l'histoire de la traduction d'une oeuvre en France ou en Europe...
Ce colloque est organisé par Claire Lechevalier (THL, Caen) et Laurence Pradelle (EHIC, Limoges). Les propositions de communication sont à leur envoyer avant le 1er novembre 2007 (claire.lechevalier@free.fr, laurence.pradelle@free.fr).