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Journée d'études :

Journée d'études : "Traduire le vécu, Hommage à Bernoussi Saltani" (Taza, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Younès EZ-ZOUAINE)

TRADUIRE LE VECU

HOMMAGE A BERNOUSSI SALTANI

 

Le 17 avril 2019

La Faculté Polydisciplinaire de Taza

Université Mohammed Ben Abdellah- Fès (Maroc)

 

PRÉSENTATION

Traduire, comme l’avance George Steiner dans After Babel, est une affaire avant tout d’interprétation. Traduire donc c’est, essentiellement, comprendre, interpréter et, le tour d’esprit steinerien oblige, vice versa. Cercle vicieux ou vertueux ? Motus et bouche cousue…!

Rappelons, d’emblée, une lapalissade : la traduction participe de nos actes aussi bien anodins que glorieux. Et quoi de plus oscillant et vacillant que le vécu lui-même? S’en emparer est affaire de sensibilité et d’éveil. Mais est-ce suffisant ?

Les Grecs anciens pensaient leur rapport au sens (donc, ici, au vécu) via le mythe du Kairos. Ce petit dieu ailé, symbole de l’insaisissabilité de la vie et de la fuite du temps, se prend, en effet, par la seule touffe de cheveux qu’il a sur sa tête. S’en saisir ne serait-il pas, dans ce contexte, le traduire ? Le poète, le nouvelliste, le conteur, le chroniqueur, le peintre, l’homme tout court…sont à son affût. Traduire le vécu est-ce saisir le Kairos par la touffe des cheveux ? Par les pieds ? L’’humour est de rigueur…

Le Karios donc et non ce fameux fleuve d’Héraclite dans lequel on ne se baigne jamais deux fois, ce signe de la grandeur et de la majesté de la Vie ! Il s’agit de saisir le vécu, « ses faits-précipices », « ses moments-glissades » ; de laisser de côté « la porte cavalière » et d’emprunter, humblement, « la porte piétonne », selon Breton dans Nadja. Coucher sur papier, ou par tout autre moyen d’expression littéraire ou artistique, un état, un sentiment, bref un magma d’idées et de visions : le vécu serait toujours ce que nous captons de notre vie au moment de son jaillissement.

Nonobstant transférer vers une autre langue, « faire comprendre des choses inconnues au moyen de choses connues » (Katarina REISS) sera aussi  le sujet de cette journée d’étude. Mais traduire l’infime, l’ébauché, l’esquissé, le décousu, l’intermittent, l’inachevé, le sous-entendu, le non-dit, le prêt-à-être dit ou encore l’indicible et l’ineffable. Autrement dit, approcher du point de vue de leur traduction les textes qui ne prétendent pas (faut-il approfondir encore cette prétention ?) saisir les mouvements amples de la vie, mais se contente seulement (fausse modestie ? prétention masquée ?) de saisir ses soubresauts, ses à-coups, ses intermittences. En un mot, le vécu en tant qu’il est écoulement décousu du fleuve de la vie.

La journée d’étude qui sera consacrée à la traduction (aux deux sens du terme) du vécu se tiendra en hommage à Bernoussi Saltani, le conteur et le poète. Elle s’accompagnera d’un récital poétique où des poètes et traducteurs diront les poèmes de Bernoussi Saltani entre autres dans trois langues : l’arabe, le français et l’amazigh. Enfin, trois ateliers d’écriture et de traduction destinés aux étudiants de la licence et du master (Analyse du discours) se tiendront parallèlement aux activités scientifiques.

Axes de réflexion possibles (liste non-exhaustive):

  • Interpréter, comprendre, traduire ;
  • L’écriture du vécu dans Homère de Bab Ftouh de Saltani Bernoussi ;
  • Le souffle épique dans les poèmes et récits de Saltani Bernoussi ;
  • Traduire Bernoussi Saltani ;
  • Ecrire le vécu ;
  • Traduire le récit de vie ;
  • Traduire la poésie.

Calendrier :

Date limite des propositions de communication : 30 février 2019

Réponse du comité de lecture : 10 mars 2019

La journée se tiendra à la Faculté Polydisciplinaire de Taza le 17 avril 2019

Adresses de contact :

younes.ezzouaine@usmba.ac.ma

codm_m@yahoo.fr

 

Coordinateurs de la journée :

Younès EZ-ZOUAINE - Mustapha ELOUIZI

 

URL DE RÉFÉRENCE

http://fpt.usmba.ac.ma/

 

ADRESSE

La Faculté Polydisciplinaire de Taza (Fès/Maroc)