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Traduction et politique(s) (Toronto)

Traduction et politique(s) (Toronto)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Chantal Gagnon)

XXXe congrès de l’Association canadienne de traductologie

 

Traduction et politique(s)

Ryerson University (Toronto, Ontario)

29 au 31 mai 2017

 

Préambule

Selon le politologue François Houle et le sociologue Joseph-Yvon Thériault (2001: 66), la politique se définit par «la capacité d'une société (une communauté politique) à s’interroger, à formuler des réponses chaque fois temporaires, à inventer des articulations toujours insatisfaisantes pour faire tenir ensemble les différents pôles du peuple». À bien des égards, il s’agit donc d’une forme de médiation idéologique entre différents acteurs d’une communauté ou d’une société. Cette médiation, elle ne peut se concevoir sans le langage : comme le rappellent Chilton et Schäffner (2002), le langage est au cœur de l’activité politique. Et même, en cette époque de mondialisation, comment traiter les questions politiques sans évoquer celles de la traduction?

La traduction politique dépasse nécessairement le cadre strict de l’allocution politique traduite. En effet, la traductologie a bien montré à quel point les facettes politiques de la traduction sont multiples, et ce, qu’il s’agisse de traduction littéraire, institutionnelle, économique, scientifique, et plus récemment, de la traduction dans le monde numérique. On peut penser, évidemment, à la traduction politique dans ses manifestations textuelles (par ex., écart de traduction, manipulation, réécriture), contextuelle (par ex., l’histoire de la traduction politique) mais aussi paratextuelle (par ex., la résonnance politique des images et des titres entourant un texte).

Par ailleurs, les politiques de traduction et les questions linguistiques ne se limitent pas, elles non plus, à une seule sphère d’activité : toutes deux touchent à la fois au secteur public et au secteur privé et elles contribuent grandement à la façon dont les cultures et les communautés se perçoivent et perçoivent les autres. La diplomatie culturelle (von Flotow et Nischik 2007), les programmes de subvention, les lois et les normes professionnelles influencent le choix des textes à traduire, les formes que prendront ces traductions et les langues et points de vue représentés à domicile et à l’étranger. Comme le suggère Brian Mossop (1990), nous avons besoin de poser des questions éthiques et politiques à propos des politiques de traduction. Par exemple : Quels sont les objectifs d’une institution donnée? Ces objectifs sont-ils louables? De qui les politiques de traduction servent-elles les intérêts ?

L’Association canadienne de traductologie vous convie à son trentième congrès qui portera sur les enjeux politiques de la traduction. Le thème se veut volontairement large, ceci afin d’ouvrir la discussion sur les dimensions politiques associées à la traduction. Par ailleurs, puisque 2017 marque le 150e anniversaire de la Confédération au Canada, une session du congrès portera sur les dimensions politiques de la traduction au Canada depuis 1867.

 

CHILTON, Paul et SCHÄFFNER, Christina (2002) « Introduction: Themes and principles in the analysis of political discourse », Paul Chilton et Christina Schäffner, dirs, Politics as text and talk: analytic approaches to political discourse, Amsterdam, John Benjamins, p. 1‑44.

HOULE, François et THÉRIAULT, Joseph-Yvon (2001) « La société des individus et la solidarité », Guy Giroux, dir, L’État, la société civile et l’économie, Ste-Foy, Les Presses de l’Université Laval, p. 47-76.

MOSSOP, Brian (1990) « Translating Institutions and “Idiomatic” Translation » Meta 35 (2): 342-355.

VON FLOTOW, Luise et NISCHIK, Reingard M., dir. (2007) Translating Canada. Ottawa: Presses de l’Université d’Ottawa.

 

Axes de réflexion possibles (liste non exhaustive)

Manipulations, réécriture et censure

  • La manipulation textuelle : d’hier à aujourd’hui
  • Entre écart de traduction et manipulation
  • Contexte(s) de réécriture

Rôle politique de la traduction

  • Institutions et états multilingues : politiques linguistiques ou politiques de traduction?
  • Formation des traducteurs et institution(s)
  • Réception des textes politiques en traduction
  • Activisme et traduction

Traduction et espaces numériques

  • La traduction politique dans les blogues et les médias sociaux
  • Les politiques de traduction dans les plateformes collaboratives en ligne (Wikipédia, Twitter, Facebook, etc.)
  • Les politiques de localisation et d’externalisation ouverte

Idéologie et traduction

  • Aspects théoriques de la lutte de pouvoir en traduction
  • La prise de position du chercheur en traductologie

Traduction politique au Canada : de 1867 à aujourd’hui

  • Traduction et langues officielles
  • Les langues non officielles et les politiques canadiennes de traduction
  • Traduction et langues aborigènes au Canada
  • Histoire de la traduction politique au Canada
  • Aspects politiques de la traduction littéraire au Canada

 

Les communications devront se limiter à 20 minutes. Votre proposition (en français, en anglais ou en espagnol) devra contenir les deux documents suivants :

 

  • Un résumé en format Word de 300 mots, qui sera inclus dans le programme du colloque.
  • Un formulaire dûment rempli, accessible sur le site de l'ACT. Les renseignements du formulaire ne serviront pas à évaluer la qualité de votre proposition; ils seront inclus dans la demande de subvention que l’ACT présentera au Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH)

 

Veuillez envoyer votre proposition aux organisateurs, Chantal Gagnon et Julie McDonough Dolmaya, à l’adresse suivante : act.cats2017@gmail.com, d’ici le 23 septembre 2016.