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Traduction et partages : que pensons-nous devoir transmettre ? (congrès de la SLFGC)

Traduction et partages : que pensons-nous devoir transmettre ? (congrès de la SLFGC)

Publié le par Alexandre Gefen

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APPEL ÀCONTRIBUTION

XXXVIIeCongrès de la SFLGC. Bordeaux. 27 - 29 octobre 2011

Traduction et partages : que pensons-nous devoirtransmettre ?

L'objectif de cecongrès est d'interroger les enjeux, pour la littérature comparée, de ce queles anglo-saxons appellent  TranslationStudies et les francophones, non sans réticences,« traductologie ». Il s'agira certes d'éprouver une théorie, unecritique ou encore une poétique de la traduction, mais aussi de convoquer despratiques et des praticiens et de réfléchir à l'opération de partage qu'est latraduction conçue comme représentation d'un texte et de ses divers codes. Onprocédera alors par comparaison avec d'autres représentations (adaptations,histoire littéraire, discours critique) qui opèrent comme des traductions :ils sont des passages dans un autre mediumlinguistique, dans un autre système de signes ou dans une autre situation decommunication.

Une grandediversité d'approches pourra donc être envisagée ; toutefois, les travauxdevront prendre en compte le constat fait par Erich Auerbach au lendemainde la Seconde Guerre Mondiale : « ce qui est certain est que notre patriephilologique est la terre ; ce ne peut plus être la nation ».

C'est qu'ils'agit de mesurer la capacité des comparatistes à promouvoir la lecture dans unespace plurilingue ; qu'ils se réfèrent aux travaux de Jean-René Ladmiral,à ceux d'Antoine Berman ou d'Henri Meschonnic ; qu'ils participent auvaste projet HTLF (Histoire des Traductions en Langue Française, sous ladirection d'Yves Chevrel et de Jean-Yves Masson, à paraître aux éditionsVerdier) ; qu'ils aient contribué à la réflexion publiée par le CRDPde Versailles en novembre 2007 Enseignerles oeuvres littéraires en traduction ; qu'ils soient eux-mêmes traducteursou qu'ils fassent acte de lecture entre les langues. A travers les pensées et les pratiques de la traduction, nous voudrionsinterroger la responsabilité, la liberté et le pouvoir des passeurs detextes : dans quelle mesure forment-ils une communauté invisible en dialogueà travers l'espace et le temps ? Comment leur travail enrichit-il outransforme-t-il la perception des arts et des savoirs ?

Des chercheurscomme Daniel Cronin en Irlande, Anthony Pym en Espagne, Lawrence Venuti ouEmily Apter aux États-Unis ont commencé à mettre en évidence les enjeuxéthiques, esthétiques et politiques de la traduction dans un espace deréception devenu mondial. En France, de plus en plus de comparatistesinscrivent leur réflexion dans ce champ mondialisé, « zone » nouvelled'appréhension du fait littéraire. Le congrès de Bordeaux voudrait interrogertout particulièrement les effets de ces changements d'échelle sur la mémoire etl'éducation littéraires. Le travail de la traduction confronte sans cesse,en effet, à une question à laquelle tout processus de partage engage àrépondre : que pensons-nous devoir transmettre ? Il confronte auxnotions complexes d'interprétation, d'équivalence, de fidélité et detransparence, lesquelles gagneront sans doute à être approchées parl'étude des rapports les plus divers non seulement entre les langues, maisaussi entre les langages des communautés savantes ou artistiques (le principedu communautarisme ou son rejet étant au coeur de la réflexion).

L'appel àcontribution se veut ouvert à toutes sortes de propositions. Troisorientations seront privilégiées toutefois :

1/ Traductionet mémoire des textes : seront accueillies dans cette optique lescontributions liées au partage des textes littéraires, interrogeant toutparticulièrement le rôle de la traduction comme laboratoire ou prolongement del'écriture poétique et le rapport entre création et mémoire. Y trouveront leurplace des travaux sur des écrivains (et poètes) traducteurs d'écrivains (etpoètes), sur des auteurs écrivant dans différentes langues, sur les entreprisesd'autotraduction, ou encore sur des textes issus de nations multilingues –comme l'Inde, par exemple – dont la premièrelangue d'existence s'apparente déjà à une traduction.

2/ Politique de la traduction :seront accueillies dans cette optique les contributions liées au partage desespaces de compréhension. Au croisement des domaines poétique etpolitique, il s'agira d'interroger ici les déplacements de frontières et leschangements d'échelle (dans une perspective postcoloniale ou un contexte de« mondialisation ») qui bouleversent les pratiques de lecture, lesdiscours critiques et les histoires littéraires. On pourra poser en particulierla question de la microlecture dont participe le travail de latraduction : mesure ou démesure de la tâche du lecteur dans le mondemoderne ? Sur un plan géopolitique, pourront être examinés (en relation,par exemple, avec la Charte de l'UNESCO sur la diversité culturelle) les enjeuxd'espaces culturels divers, multilingues ou plurinationaux : commenttraduire des textes d'une langue semblable maisculturellement hétérogènes? 

3/ Traduction,arts et sciences : seront accueillies dans cette optique lescontributions liées au partage de la recherche elle-même. On s'interrogera surles moyens dont dispose la communauté instruite pour se comprendre, et sur lafaçon dont la littérature prend en charge cette question de la rencontre et dupartage des savoirs. Sur un plan artistique, pourront être posés les enjeux de« l'intermédialité », à travers une réflexion sur les modesd'articulation et/ou de confrontation du texte et de l'image. Sur un planépistémologique, on réfléchira à ce qui peut ou doit passer d'un langagespécialisé à un autre ;  on interrogera en particulier les rapportsentre science, poésie et fiction. De façon plus générale on cherchera àéclairer la notion de « texte traduit », qui est au coeur del'ouverture disciplinaire.

Dans le cadre duCongrès de 2011 à Bordeaux, nous souhaiterions varier les situations de parolesafin de favoriser les échanges mais aussi de pouvoir évaluer la part quereprésente le thème proposé dans la recherche comparatiste en France.

Les propositions(1000 à 1500 signes) devront donc être accompagnées des précisions suivantes :

1/ Moded'intervention souhaité :

— Communication(25 minutes) : le texte devra alorsêtre impérativement communiqué le 30 juin 2011, afin que des médiateurspuissent mettre en rapport les communications et préparer les échanges danschaque séquence.

— Table ronde(intervention réduite à 10 minutes) : les participants à une table rondedevront fournir diverses informations concernant le travail qu'ilsprésentent ; celles-ci seront communiquées au reste des participants de latable ronde, afin de rendre possible la circulation de la parole.

— Atelier(10 minutes pour exposer un travail en cours, des projets ou des méthodes derecherche liés au thème du congrès, et qui feront l'objet des échanges) :un atelier se distingue d'une table ronde en ce qu'il ne repose pas sur unerecherche aboutie ; il ne comporte par ailleurs que des participants (pasde public).

Quelque soit le mode d'intervention choisi, les communications retenues par lecomité de lecture (et dont le texte ne sera définitif, pour les tables rondeset ateliers, qu'à l'issue du congrès) feront l'objet d'une publication.

2/ Degréd'implication du chercheur dans la thématique du congrès :

— Si c'est lecas, merci de préciser en quoi vos travaux de recherche concernent directementle thème du congrès

— Si ce n'estpas le cas, pouvez-vous dire dans quelle mesure le thème proposé intéresse vospropres travaux, ou inversement, dans quelle mesure vos travaux vous paraissentsusceptibles d'intéresser (voire de contester, de relativiser) la problématiquede la traduction ?

Les propositions sont à envoyer parcourrier électronique, aux adresses suivantes : Isabelle.Poulin@u-bordeaux3.fret e.de-dampierre@u-bordeaux3.fr avantle 20 décembre 2010.

Elles seront examinées par lecomité scientifique du Congrès.

Compositiondu comité scientifique :

Lucile Arnoux-Farnoux, Didier Coste,Eve de Dampierre, Muriel Detrie, Fabienne Diamond,Jean-Paul Engelibert, Marie de Gandt, Anne-Rachel Hermetet, Claudine Leblanc, Jean-Yves Masson, Anne-LaureMetzger, Vérane Partensky, Isabelle Poulin, Karl Zieger