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Traces de spiritualités chrétiennes dans les récits contemporains destinés à la jeunesse

Traces de spiritualités chrétiennes dans les récits contemporains destinés à la jeunesse

Publié le par Camille Esmein (Source : Danièle Henky)

Appel à communications

Traces de spiritualités chrétiennes dans les récits contemporains destinés à la jeunesse

3 - 4 avril 2007
Université Laval, Québec (Canada)

Groupe d'études et de recherches en esthétique et théologie de l'Université Laval, Québec (Canada)
Centre de recherche Écritures de l'Université Paul Verlaine, Metz (France)

Coordination : Danièle Henky, Robert Hurley

Qui peut ignorer la liberté que l'on adopte aujourd'hui en Occident vis-à-vis du christianisme, et celle qui s'est instaurée face aux autorités religieuses catholique ou protestante et à leurs doctrines ? Il apparaît, cependant, que les populations occidentales (post)modernes ont conservé une attitude globalement positive à l'égard de la spiritualité, affranchie des Églises. De ce fait, le rejet des institutions traditionnelles n'entraîne pas forcément la mort de toute forme de spiritualité judéo-chrétienne.
Pour Gordon Wakefield, la spiritualité désigne ces attitudes, croyances et pratiques qui animent la vie des gens et les aident à discerner des réalités qui ne sont pas accessibles aux sens. Cependant, il est plus facile de proposer une définition théorique de la spiritualité que d'en trouver des signes dans la nouvelle donne socioreligieuse. En fait, les définitions de la spiritualité sont légion mais elles offrent peu d'indications concrètes qui permettent d'en discerner les formes dans le langage, dans les activités quotidiennes et plus globalement dans la culture d'aujourd'hui.
Dans une récente étude consacrée à la spiritualité des enfants (The Spirit of the Child, 1999), David Hay et Rebecca Nye ont remarqué qu'il subsiste encore, dans un contexte postchrétien et en passe de se séculariser, des traces de spiritualité implicite dans le langage quotidien des jeunes Anglais de 7 à 12 ans. Dans leurs conclusions, Hay et Nye parlent d'une conscience relationnelle, qui serait une nouvelle expression de la spiritualité contemporaine. Celle-ci se manifesterait, d'après leurs recherches, dans les rapports que l'enfant entretient avec les autres, avec le monde et parfois explicitement avec Dieu. Leur hypothèse se fonde sur une interprétation des discours de leurs sujets de recherche et s'exprimerait indirectement dans le langage de tous les jours. On peut se demander si l'on ne pourrait pas, de la même façon, repérer les marques de cette spiritualité dans la littérature contemporaine destinée à la jeunesse.
Convaincus que, dans la conjoncture actuelle, la littérature et les films représentent des moyens d'expression du spirituel, nous proposons un colloque sur la spiritualité telle qu'elle se laisse appréhender dans les livres et par extension dans les films aujourd'hui destinés aux enfants. En essayant de tenir compte de la reconfiguration des espaces dévolus à la religion et à la spiritualité dans des contextes postchrétiens, nous nous demandons s'il ne serait pas possible d'identifier une littérature de jeunesse auxiliaire des éducateurs et des parents lorsque ceux-ci désirent ouvrir les enfants aux valeurs spirituelles. De la même façon, ne peut-on envisager que les enfants, alors qu'ils essaient de se construire et de se doter d'une weltanschauung, parviennent à appréhender, par l'intermédiaire de la littérature et du cinéma notamment, une conception de la vie qui ne se limite pas aux valeurs matérialistes.
Les auteurs de la Bible, ayant très bien compris que cette dimension transcendante de l'existence ne se communique pas directement, eurent recours aux artifices littéraires les plus variés (la fiction historicisée, l'histoire fictionnalisée, la poésie, la parabole, etc.). La mise en intrigue ou la trame narrative que certains de ces auteurs bibliques nouent de façon symbolique et indirecte (et même peut-être inconsciente), leur permet de suggérer à leurs lecteurs une piste de lecture capable de les faire appréhender cette dimension spécifique. La Bible, selon la thèse de Northrop Frye, serait le grand code qui permet de déchiffrer la littérature occidentale : source de nombreux schémas narratifs, de figures métaphoriques et du langage symbolique. La littérature de jeunesse ne fait pas exception à cette règle. Les stratégies littéraires qui s'y déploient impliquent souvent la transformation symbolique du temps et de l'espace, par exemple. Ainsi, elle produit des effets semblables à ceux des récits bibliques (cf. le récit de la Création, Gn 1-2; la transfiguration de Jésus, Mt 17, 1-9 ; les disciples d'Emmaüs, Lc 24, 13-35, etc.) en jouant sur la perception du temps et de l'espace.
Certes, on peut interpréter un récit symbolique de multiples façons, parfois contradictoires. Dans le cadre de ce colloque, nous nous intéresserons plutôt à la description des moyens stylistiques, sémantiques, métaphoriques, etc., déployés dans une littérature et une filmographie destinées à la jeunesse et propres à favoriser l'émergence d'effets spirituels et transcendants.
Quelles sont les voies empruntées par les sociétés pluralistes pour véhiculer la sagesse spirituelle (chrétienne) de l'Occident ? Comment trouver les traces d'une spiritualité marquée par l'héritage culturel judéo-chrétien dans la littérature de jeunesse et dans le cinéma qui lui sont destinés ? Existe-t-il actuellement une nouvelle forme de spiritualité en émergence dans les récits proposés aux enfants d'âge scolaire depuis que les ouvrages contrôlés par l'Église (religion) ou par l'État (patriotisme, valeurs civiques...) sont en voie de disparition ?

Les propositions de communications, [court résumé avec nom du contributeur, titre de l'article, argumentaire et corpus étudié] sont à envoyer avant le 30 septembre 2006 à daniele.henky@wanadoo.fr ou à Robert.Hurley@ftsr.ulaval.ca. Les communications seront d'une durée de 30 minutes suivies de 10 minutes de discussion.
Le colloque aura lieu à l'Université Laval, Québec, Canada.
La réponse pour l'acceptation des articles sera donnée le 31 octobre 2006. Les articles définitifs sont à remettre au plus tard le 15 juillet 2007. Une publication sous forme de livre est prévue.
Montant de l'inscription 25 euros ou 35 dollars canadiens.