Questions de société

"Toujours les masters !" (AutonomeSup juin 2009)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : fédération AUTONOMESUP)


TOUJOURS LES MASTERS !

Communiqué du Syndicat Autonome Sup du 22 juin 2009

Au moment où la question des masters d'enseignement reste brûlante et pourrait conduire à un nouveau blocage à la rentrée et après la première journée parlementaire de réflexion sur l'évolution nécessaire de la loi LRU, AutonomeSup tient à rappeler fermement les conditions nécessaires pour que la mise en place de masters d'enseignement aboutisse à une véritable amélioration de la formation des enseignants sans mettre en péril les masters de recherche dans certaines disciplines.

Les nouveaux concours correspondant à une formation bac + 5, les épreuves d'admissibilité ne peuvent se situer qu'en cinquième année. Nous proposons qu'elles soient placées à la fin du troisième semestre pour permettre durant les deux premiers semestres

  • pour les masters menant au CAPES, un tronc commun avec les masters de recherche pour donner aux futurs professeurs du secondaire une véritable initiation à la recherche et donc un esprit d'innovation (organisation du master en Y avec en cinquième année une branche recherche vers la recherche et l'agrégation et une branche professionnelle vers le CAPES avec la préparation aux épreuves disciplinaires et professionnelles du concours et le stage actif) ;
  • pour le concours des professeurs des écoles, une formation pluridisciplinaire pour élargir les compétences de futurs maîtres qui ont au départ une licence monodisciplinaire mais auront un enseignement polyvalent avec une dominante français / mathématiques
  • pour les conseillers d'éducation et les PLP, une formation spécifique.

Dans tous les cas, la formation des professeurs sera complétée durant l'année de professeur stagiaire (horaire d'enseignement limité pour permettre ce complément de formation professionnelle).

Une telle organisation permettrait d'améliorer la formation disciplinaire (avec ouverture à la recherche) et professionnelle sans mettre en danger les masters de recherche. En revanche, si le concours était placé à la fin du deuxième semestre comme le recommandent certains syndicats inconséquents, outre les problèmes de reconnaissance comme concours à bac + 5, on perdrait les deux semestres de formation disciplinaire par la recherche, c'est-à-dire la part spécifiquement universitaire car ces semestres seraient totalement occupés par le stage et la préparation aux épreuves disciplinaires etprofessionnelles du concours : ce pseudomaster correspondrait en fait à un niveau licence (il y aurait tromperie sur un titre universitaire européen) et, dans les disciplines où certifiés et agrégés constituent le vivier des doctorants, quel étudiant s'inscrirait dans un master de recherche alors qu'on lui donnerait tout un master avec la seule préparation au CAPES ? Comment les titulaires d'un tel master pourraient-ils entreprendre une thèse ? Les universitaires n'accepteront pas une telle caricature de leurs formations. En écoutant certains syndicats le Gouvernement prendrait le risque de rallumer le feu dans les universités. Attaché à l'excellence des formations, AutonomeSup ne permettra pas ce mauvais coup contre l'Université.

Jean-Louis Charlet Président d'AutonomeSup

Michel Gay Secrétaire-général d'AutonomeSup