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Appels à contributions
Topographies romanesques

Topographies romanesques

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Audrey Camus)

Figura, Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire
Département d’études littéraires
Université du Québec à Montréal
   


Texte d’orientation

Topographies romanesques
Colloque Figura – 5 & 6 décembre 2008
organisé par Audrey Camus & Rachel Bouvet à l’UQÀM



L’espace a longtemps été le parent pauvre des études littéraires, où il n’a véritablement fait son apparition qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le domaine ayant alors été durablement investi par les analyses d’inspiration bachelardienne mais relativement délaissé par le structuralisme, c’est surtout dans le dernier quart du siècle que l’intérêt pour la représentation spatiale s’est graduellement accru. Durant cette période, le constat d’un manque en la matière est régulièrement réitéré, que les études de type régionaliste – consacrées à tel auteur, tel genre ou telle période – peinent à combler. C’est que le domaine est vaste : de la dimension spatialisante du langage à la métaphore de l’espace littéraire ; de l’étendue matérielle de la page à la perception de la lecture comme voyage ; en passant par le territoire d’origine de l’œuvre ou l’univers imaginaire de l’auteur, les liens qui unissent espace et littérature sont d’une extrême richesse.


Nous voudrions ici restreindre le champ pour consacrer ces échanges à l’étude de l’espace romanesque tel qu’il se donne à voir dans l’œuvre à travers l’ancrage géographique du récit et la configuration spatiale du monde qu’il dépeint. Dans la mesure où, de par sa nature littéraire, le monde représenté consiste uniquement en la mention et en la description de lieux – le reste ressortissant à la narration et donc essentiellement à l’action –, l’espace romanesque constitue, de fait, toute la réalité dans laquelle se meuvent les personnages : loin de fournir le seul cadre de l’intrigue, il est au fondement de l’univers fictionnel. Comment le constitue-t-il ? Quel sens donner dès lors aux notions d’espace mais aussi d’univers, de lieu ou de pays dans le cadre du roman et comment les décliner pour l’étude de la topographie fictionnelle ? Cette mise en question des relations qui unissent espace du roman et univers de la fiction conduit par ailleurs à s’interroger sur la manière dont la spatialisation conditionne la généricité du texte. Établissant la notion de chronotope comme configuration spatio-temporelle originale, Bakhtine y voyait un élément définitoire du genre du roman dont elle permet de saisir les manifestations conjoncturelles. Or, le chronotope, bien qu’il lie indissociablement espace et temps, privilégie l’approche historique. De quelle manière, peut-on se demander, les coordonnées spatiales de l’univers romanesque déterminent-elles son inscription sur la carte des genres ?


Engageant le dialogue des siècles et des disciplines autour de ces quelques pistes de réflexion pour l’étude des topographies romanesques, le colloque se tiendra les 5 & 6 décembre 2008 à l’Université du Québec à Montréal. Nous vous invitons à envoyer vos propositions de communication (300-500 mots) assorties d’une notice bio-bibliographique avant le 1er avril 2008 à l’adresse suivante : camus.audrey@uqam.ca