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Appels à contributions
Topographies, architextures. Espèces d’espaces perecquiens (Cahiers Georges Perec, n° 12)

Topographies, architextures. Espèces d’espaces perecquiens (Cahiers Georges Perec, n° 12)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Christelle Reggiani)

Appel à contributions pour le numéro 12 des Cahiers Georges Perec

Topographies, architextures

Espèces d’espaces perecquiens

 

Si l’on a pu, par certains biais, définir la modernité comme le passage, dans les préoccupations des penseurs et des créateurs, de l’histoire à la géographie, alors Perec, par son souci constant de l’espace, peut apparaître là aussi comme un « contemporain capital ».

Héritier en ce domaine de pratiques et de réflexions surréalistes, situationnistes, oulipiennes, compagnon, à Cause commune, de Paul Virilio, à l’Oulipo de François Le Lionnais ou Jacques Roubaud, contemporain des recherches de Deleuze et Guattari, de Louis Marin, de Michel Butor, de multiples propositions d’artistes sur l’espace (Kurt Schwitters, Dieter Roth, Christian Boltanski, Christo, On Kawara…), de l’« anarchitecte » Gordon Matta-Clark, préfigurant à sa manière les travaux de Marc Augé, Christine Buci-Glucksman, Paul Auster, Patrick Modiano, François Bon, Thomas Clerc, Philippe Vasset, de Kenneth White et de la géopoétique ou des Oulipiens d’aujourd’hui… Perec apparaît comme un écrivain topographe, un architexteur, arpenteur inlassable des lieux, interrogeant la dimension spatiale des pratiques et des expériences de toutes les manières possibles, de l’exploration multidirectionnelle des signes et de la page à l’expérimentation urbaine, d’une fascination pour les itinéraires à l’imagination de jeux urbains, de projets de description conservatoire ou dynamique de lieux à l’élaboration de stratégies du vivre la ville en « pas de côté »…

Que l’on songe ici, par exemple et entre autres, aux « Barques », l’un de ses premiers textes, et à ses réflexions sur le « chemin », au projet urbain-joycien du Portulan, à l’appartement des Choses ou à l’espace idéal rêvé par Sylvie et Jérôme à la fin de la première partie du roman, aux dérives et itinéraires contraints d’Un homme qui dort, à la pensée d’une écriture en « épi », en « arbre », en « rhizome » dans les projets avant-gardistes de la fin des années soixante, aux recherches typographique des « poèmes d’images » (Bernard Magné), de mise en page (Alphabets, La Clôture) ou de mise en espace théâtrale (La Poche Parmentier), à la participation de Perec à l’exposition Cartes et Figures de la Terre, aux pensées « spatiales » des conférences sur les « mass-media » ou la description, aux tentatives d’épuisement de lieux parisiens, à la mémoire des lieux dans Lieux ou Lieux où j’ai dormi, à l’écriture spatialisée de La Vie mode d’emploi, à la tentative de conservatoire urbain qu’est L’Herbier des villes… et, naturellement, voire surtout, à cette « somme » de réflexions sur l’espace qu’est Espèces d’espaces, devenu livre de chevet de maints plasticiens, architectes et urbanistes contemporains, manuel d’incitation à la création dans maintes écoles de beaux-arts ou d’architecture, et qui a donné son titre à deux expositions au moins d’art contemporain.

À la suite des numéros 9 (Le Cinématographe), 10 (Perec et l’art contemporain) et 11 (Filiations perecquiennes), qui avaient permis de mesurer le rapport de Perec à diverses pratiques extra-scripturales (cinéma, arts plastiques, musique) ou sa résonance dans l’art et la littérature d’aujourd’hui, le numéro 12 des Cahiers Georges Perec souhaiterait interroger la fécondité du travail perecquien sur l’espace et la manière dont il innerve actuellement certaines parts de ce que l’on pourrait appeler les sciences et arts de l’espace (géométrie, topologie, géographie, topographie, cartographie, architecture, urbanisme, arts de la ville, typographie…) ou y trouve résonance.

            Diverses directions peuvent être envisagées :

– L’espace dans l’écriture et l’oeuvre perecquiennes : études formelles, stylistiques, thématiques… textuelles ou transtextuelles

– Les réflexions perecquiennes sur l’espace

– Perec et la ville

– Perec héritier, compagnon ou contemporain de diverses pensées ou pratiques de l’espace 

– Approches de Perec par des mathématiciens, topographes, géographes, cartographes, architectes, urbanistes…

– Résonances perecquiennes dans les arts de la ville (flâneries, dérives, expérimentations urbaines, cartographies imaginaires…) ou dans les arts de l’espace

Etc.

           

Les propositions d’articles (d’une quinzaine de lignes maximum) accompagnées d’une bio-bibliographie devront être envoyées à Danielle Constantin (constantin.danielle@hotmail.com), Jean-Luc Joly (jljoly@neuf.fr) ou Christelle Reggiani (christelle.reggiani@gmail.com) avant le 31 mai 2012 date limite impérative. Les propositions retenues fin juin 2012 par le comité éditorial feront l’objet d’articles à remettre avant la fin de l’année 2012 (clôture du sommaire au 31 décembre 2012). Le volume paraitra courant 2013.