Édition
Nouvelle parution
Théophile Gautier, Les Grotesques

Théophile Gautier, Les Grotesques

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Paule Adamy)

Référence bibliographique : Théophile Gautier, Les Grotesques, Bassac, Plein Chant, collection "Gens singuliers", 2012. EAN13 : 9782854521252.


Demande-t-on à une mouette de pondre des oeufs de caille ? À un chat de se changer en tigre ? Ce sont pourtant des images qui viennent à l’esprit du lecteur contemporain en lisant Les Grotesques, par Théophile Gautier. Il faut reconnaître que ce sentiment naît, en partie, de la composition du livre ; Théophile Gautier, après avoir écrit pour La France littéraire et la Revue des Deux Mondes diverses Exhumations littéraires portant sur des auteurs vilipendés  ou ignorés par Boileau, finit par les réunir, produisant en librairie un curieux échantillon d’histoire littéraire : Les Grotesques (Desessart, 1844), un livre intéressant toujours, discutable souvent.Ces auteurs « grotesques », poètes ou poètes et prosateurs, ayant vécu au dix-septième siècle — Villon excepté ! — était traînés dans la boue, tel le père Pierre de Saint Louis, d’autres, au contraire, se voyaient réhabilités, ou même encensés. Théophile Gautier avait ouvert des portes, car sans Les Grotesques, serait-on revenu à Scalion de Virbluneau, fût-ce pour estimer à leur juste valeur et Saclion de Virbluneau et son commentateur ? Le certain est que Théophile Gautier avait regardé tous ses exhumés d’un oeil romantique, au point que certains d’entre eux, Saint-Amant, par exemple, ou Théophile de Viau, devenaient les précurseurs des  romantiques de 1830. Il est permis de rester sceptique, mais après coup, car notre auteur est animé d’un tel désir de séduire et son écriture si efficace, que le lecteur se  trouve pris au piège. Cette lecture vivace et revigorante, on pourra la faire ou la refaire : Plein Chant (Bassac), qui avait donné, en 1993, une réimpression de l’édition 1853 de Michel Lévy, dans la collection « Gens singuliers », vient de réimprimer sa réimpression, augmentée d’une postface par Paule Adamy : « Jongleries, damasquineries, et puis après ? ».