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Théâtre / Roman. Les rapports entre écriture dramatique et écriture narrative

Théâtre / Roman. Les rapports entre écriture dramatique et écriture narrative

Publié le par Camille Esmein (Source : Clotilde Thouret)

G.R.A.L. (Groupe de Recherche de l'Antiquité aux Lumières – Paris IV)

 

Théâtre / Roman

 

Les rapports entre écriture dramatique et écriture narrative

 

du XVIe au XVIIIe siècle

 

Dans la Poétique d'Aristote, la tragédie et l'épopée entretiennent des liens étroits. Elles sont à la fois nettement distinguées, par leur mode d'énonciation, et fréquemment rapprochées, dans leur souci de construire l'action de manière efficace. Dans la pratique, les dramaturges ont souvent recours aux vertus du récit, qui permet de dépasser les limites de la scène, tandis que les auteurs de romans et de nouvelles exploitent l'efficacité dramatique de la prise de parole directe des personnages. Les frontières entre écriture dramatique et écriture narrative semblent donc particulièrement mouvantes : comment le théâtre et le roman affirment-ils leurs différences, au-delà des contenus et des procédés qu'ils ont en commun ? Certains de ces procédés ont-ils une couleur générique plus marquée que d'autres, décidant du « romanesque » ou de la « théâtralité » d'un texte ? Comment les éléments caractéristiques d'un genre sont-ils repris et transformés pour être mis au service des enjeux propres à l'autre genre ?

 

Nous proposons d'étudier les relations qu'entretiennent les modes de représentation mimétique et diégétique du XVIe au XVIIIe siècle, pendant la période qui voit la constitution du théâtre et du roman en genres littéraires majeurs. Nous aimerions favoriser une approche poétique et comparatiste large pour interroger les éléments communs qui circulent d'un genre à l'autre, les usages différenciés qu'en font les auteurs, ainsi que les traits ressentis comme caractéristiques d'un genre. On espère par là contribuer à éclairer le fonctionnement de ces deux régimes de la représentation, à la fois parents et concurrents.

 

Cette réflexion sera développée dans le cadre d'une ou deux journées d'études, dont la première aura lieu le 25 février (date à confirmer).

 

Les communications pourront porter sur un ou plusieurs corpus linguistiques européens. Deux directions de recherche seront privilégiées au départ :

 

1) une approche théorique des rapports entre les deux genres

 

- les réflexions des théoriciens sur les ressemblances et les différences entre les deux genres, leurs mérites respectifs, leur efficacité (comment se constitue un modèle dramatique dans la théorie du roman / comment est pensé le modèle romanesque dans la théorie du théâtre…)

 

- comment chaque genre emprunte à l'autre pour se définir et se renouveler, dans une perspective diachronique (variations chronologiques du sens des influences, du modèle dominant)

 

2) une étude des emprunts et des influences dans le domaine du mode de représentation

 

N.B. : on excluera ici le simple emprunt de thèmes ou de motifs et la question de l'adaptation d'une source narrative au théâtre pour préférer les échanges qui relèvent de l'introduction d'une forme de diegesis dans la mimesis et inversement.

 

- pratiques du discours dans le roman (part du dialogue dans le roman, roman en forme de dialogue…)

 

- pratiques du récit dans le théâtre (prologue, monologue, récit du messager / argument, didascalies…)

 

- genres hybrides (textes au statut problématique : dialogues, textes pseudo-dramatiques dans la veine de La Celestina…)

 

- essai de définition de traits distinctifs : degré de présence de l'auteur-narrateur ; modalités de la représentation de l'intériorité (le rapport au personnage, l'analyse des sentiments)

 

Organisation : François Lecercle, Véronique Lochert, Clotilde Thouret.

 

Les propositions (une page) sont à envoyer par courriel à Véronique Lochert (veronique.lochert@noos.fr) avant le 30 septembre 2005.