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Théâtre. Liberté. Scandale. Que peut le transgressif dans les arts de la scène ? (Montréal)

Théâtre. Liberté. Scandale. Que peut le transgressif dans les arts de la scène ? (Montréal)

Publié le par Marc Escola (Source : Julie Paquette)

** Appel de propositions / Colloque **

Théâtre. Liberté. Scandale. Que peut le transgressif dans les arts de la scène ?

18 et 19 mars 2016

Usine C, Centre de création et de diffusion pluridisciplinaire

DESCRIPTION / APPEL DE PROPOSITIONS

« Vingt ans de liberté », voici le thème audacieux avec lequel l’Usine C a lancé sa 20e saison. En conclusion de celle-ci, l’Usine propose une adaptation scénique de « Quills » de Doug Wright / Traduction Jean-Pierre Cloutier, qui met librement en scène les derniers moments de la vie du Marquis de Sade [interprété par Robert Lepage] à l’hospice de Charanton.

Dans le cadre des Rendez-vous art et politique, nous aimerions profiter de la présence du Marquis de Sade sur les planches montréalaises pour ouvrir une discussion autour des thèmes de la liberté et du scandale, notamment dans les arts de la scène. Ce colloque aura lieu les 18 et 19 mars 2016 dans les salles de l’Usine C et rassemblera plusieurs chercheurs et chercheuses universitaires ainsi que des artistes de Montréal et d’ailleurs.

Nous cherchons à créer un espace de réflexion pouvant accueillir la pluralité des discours émanant de l’articulation de ces étiquettes polysémiques (Théâtre. Liberté. Scandale.), voire litigieuses, en posant d’entrée de jeu la contradiction (réelle ou apparente) entre le scandale comme outils d’avancement social œuvrant comme moteur d’avant-garde, et le scandale pouvant aussi agir comme processus de légitimation de l’ordre en place. C’est que le scandale trouble, touche, fait réfléchir. Or, force est d’admettre que le scandale fait aussi vendre et que la liberté de jouir peut s’ériger en impératif de consommation. Niches de prédilection du scandaleux, les mondes artistiques ne sont-ils pas à même de consacrer, au nom de la liberté, ce double régime du transgressif-progressiste, et du scandaleux-vendeur. Dans cette brèche ouverte, nous souhaitons laisser se faire et s’entendre des discours sur ce que représente le fait de penser et de créer « librement ».

Le scandale, tel que nous le posons, est une action, une praxis, qui cherche à produire un effet de transgression d’un certain ordre, d’une certaine norme, qu’elle soit politique ou esthétique. Mais il convient de s’interroger : le scandale et la liberté doivent-ils agir comme des impératifs dans l’acte de création ? Si oui, de quelle liberté parlons-nous si cette nécessité du scandaleux se pose en impératif ? Si tout est critique, donc plus rien n’est scandale pourrait-on dire, paraphrasant Olivier Neveux[1], qui sera conférencier invité lors de cette rencontre. Seront aussi présents Gilles Maheu, co-fondateur de Carbone 14 ainsi que Robert Lepage et Jean-Pierre Cloutier, co-metteurs en scène de la pièce « Quills ».

Cette conférence se veut indisciplinaire. Nous accueillons en ce sens des propositions provenant des pratiques artistiques, de l’histoire de l’art, des sciences politiques, de la sociologie, du droit, des études théâtrales, cinématographiques et littéraires, etc. Elle se veut aussi accessible, c’est-à-dire que les divers intervenant.e.s doivent miser sur le transfert de connaissances et de compétences dans une optique de vulgarisation.

Thématiques à explorer :

Perspectives pratiques : Spécifiquement, qu’est-ce que la liberté et le scandale en scène ? Les artistes à scandale, quelles images, quel carcan ? Quelles économies symboliques du monde des arts ? Scandaliser qui ? Comment ? Et dans quel but ? La question du spectateur des arts de la scène.

Perspectives critiques : Le scandale agit-il comme moteur légitimant la pertinence sociale et artistique des œuvres ? La liberté peut-elle devenir l’alliée du pouvoir ? Le scandale est-il nécessairement vertueux, agit-il comme une plus-value ?

Perspectives symboliques : Qu’est-ce qu’être libre aujourd’hui ? L’audace est-elle synonyme de liberté ? Que nous dit notre intérêt pour le scandale ? Que peut le scandale ?

Nous invitons chercheurs et chercheuses à répondre à l’appel, mais aussi tout praticien et praticienne du milieu artistique, à soumettre une proposition de 500 mots accompagnée de votre curriculum vitae avant le 16 octobre à l’attention de Julie Paquette et de Emmanuelle Sirois à l’adresse suivante liberteetscandale@gmail.com.

Cette activité est issue d’une collaboration entre l’Usine C et l’UQAM et est co-organisée par Ève Lamoureux, professeure en Histoire de l’art à l’UQAM, et membre du CÉLAT (Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions) et du GRMC (Groupe de recherche sur la médiation culturelle) ; Julie Paquette, chargée de cours de science politique à l’UQAM et membre du CRITIC (Collectif de recherches interdisciplinaires sur les théories et les idées critiques) ainsi que Emmanuelle Sirois, doctorante en Études et pratiques des arts à l’UQAM, membre du CRILQ (Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises) et Visiting Scholard at the Martin E. Segal Theatre Center, New York.

 

[1] Olivier Neveux, Politiques du spectateur. Les enjeux du théâtre politique aujourd’hui, Paris, 2013, La Découverte, 275 pages