Essai
Nouvelle parution
The Nothing Machine. The Fiction of Octave Mirbeau

The Nothing Machine. The Fiction of Octave Mirbeau

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Pierre MICHEL)



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Robert ZIEGLER


The Nothing Machine - The Fiction of Octave Mirbeau

 

 

Rodopi

coll. "Faux Titre", n° 298

Amsterdam/New York, NY 2007.

250 pp.

ISBN: 978-90-420-2237-9

Paper € 50,-/ US$ 68.-
Special offer: € 35,-/ US$ 47.-

In an era when reality was aestheticized as collectibles, Octave Mirbeau unleashed his fiction like a destructive machine, setting fire to stale material and discredited ideologies, burning them as fuel and expelling texts as clean emissions. In this first English-language overview of all the novels published under Mirbeau's name, this study argues that Mirbeau is unique among his fin-de-siècle peers. Unlike the Decadents, whose art was a reliquary in which dead inspiration was preserved, Mirbeau disengaged himself from the corpses of past works. Abhorring tradition and complacency, Mirbeau elaborated a kinetics of fiction that made the novel into an agent of violent transformation.
Contrasting the Decadents' aesthetic of elegant morbidity with Mirbeau's vitalistic view of fiction, this volume shows Mirbeau modeling himself on the figure of the torture artist, cutting up his finished works, building novels to disassemble them, fitting them together in revolutionary ways. Creativity for Mirbeau fertilizes un jardin des supplices, a cemetery smoldering with decomposing texts that are resolved into their constituent parts and then reemerge in different guises. In Mirbeau's writing, lives and art works are only transient aggregates of material, and creativity is immortalized through the perishing of old forms.

À une époque où l'on esthétisait la réalité comme si c'était un ensemble d'objets de collection, Octave Mirbeau a fait de son oeuvre romanesque une machine de destruction, capable de mettre le feu à des matériaux défraîchis et à des idéologies discréditées, et de s'en servir comme carburant afin de produire des textes qui cessent de polluer. Dans cette étude de l'ensemble des romans parus sous son nom – la première en langue anglaise –, il s'agit de montrer que Mirbeau est le seul de son espèce parmi les écrivains fin-de-siècle. À la différence des décadents, dont l'oeuvre était une espèce de reliquaire destiné à conserver l'inspiration défunte, Mirbeau s'est émancipé des oeuvres mortes du passé. Détestant la tradition autant que l'autosatisfaction, il a élaboré une cinétique romanesque, qui a fait du roman l'agent d'une transformation violente.
En opposant l'esthétique décadente de l'élégance morbide à la conception vitaliste que Mirbeau se fait de l'oeuvre de fiction, cette étude nous montre un romancier prenant pour modèle l'artiste-bourreau, qui dépèce ses oeuvres achevées, qui compose des romans pour mieux les décomposer, et qui procède ensuite à des collages qui révolutionnent les habitudes. Pour lui, la création artistique consiste à fertiliser un jardin des supplices, un cimetière où se consument des textes en décomposition, dont les particules renaissent ensuite sous d'autres formes. Dans les écrits de Mirbeau, la vie et l'oeuvre d'art ne sont que des assemblages provisoires de matériaux, et c'est seulement la mise à mort des formes révolues qui assure la pérennité de la créativité.