Web littéraire
Actualités
Th. Groensteen, Cole Closser : retour vers le passé

Th. Groensteen, Cole Closser : retour vers le passé

Publié le par Nicolas Geneix

Thierry Groensteen, Cole Closser : retour vers le passé

Article paru sur le site "neuvième art 2.0", juin 2014.

"Il se produit, depuis quelques années, un phénomène un peu différent, qui est la reprise, sur le mode du pastiche, de formes archaïques de la bande dessinée, non point tant réactivées et arrachées à leur temps que citées pour les affects nostalgiques qu’elles produisent.
C’est Olivier Schrauwen reprenant à son compte, dans Mon Fiston (L’An 2, 2006), le graphisme et la palette d’un Winsor McCay.
C’est Tony Millionaire proposant, dans Maakies et Sock Monkey, une sorte de patchwork graphique citant les formes et les styles de plusieurs veines différentes (le funny animal, le screwball, l’aventure réaliste) du newspaper strip d’antan.
C’est Chris Ware amalgamant, dans Quimby the Mouse, les références au premier Superman, celui de Siegel et Shuster, et aux films d’animation en noir et blanc des frères Fleisher ou du premier Disney.
C’est Seth allant jusqu’à inventer de toutes pièces, dans La Vie est belle malgré tout, un dessinateur canadien des années 40 et 50 qui n’a jamais existé.

À cette liste non limitative il faut maintenant ajouter le nom de Cole Closser, qui a publié fin 2013, chez Koyama Press, à Toronto, un album de 72 pages à l’italienne intitulé Little Tommy Lost : Book No.1. La maquette extérieure renvoie à celles des premiers albums de l’histoire de l’édition de bande dessinée américaine, le titre, le sujet et le graphisme faisant plus particulièrement signe vers la Little Orphan Annie d’Harold Gray.

Cole Closser est un jeune dessinateur qui a appris le métier dans le Vermont, au Center for Cartoon Studies de White River Junction. Il se déclare amoureux de l’art et de la mode du début du XXe siècle. Little Tommy Lost est son premier travail d’envergure et l’on pourrait n’y voir qu’un exercice de style. C’en est un, indiscutablement, mais il comporte suffisamment d’éléments attachants ou intrigants pour qu’on soit tenté d’y voir les prémices d’une œuvre digne d’attention. (...)"

Lire la suite