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Texte Africain Francophone & Modernité

Texte Africain Francophone & Modernité

Colloque 2010 : "Texte africain et modernité"

Université Laval, Chaire de recherche du Canada en littératures africaines et francophone (titulaire : Justin Bisanwa), 7 & 8 octobre 2010

La Chaire de recherche du Canada en littératures africaines et francophonie organise, les 7 et 8 octobre 2010, à l'Université Laval, à Québec, un colloque international consacré à la modernité du « texte » africain, qui rassemblera trente chercheurs dont les discussions prépareront un grand colloque sur « Roman francophone et modernité », qui se tiendra en mai 2011.

L'objectif de ce colloque est d'inviter les chercheurs travaillant sur différents genres (théâtre, poésie, roman, conte, épopée, essai, etc.) et différentes disciplines (musique, peinture, récit de vie,) à se rencontrer pour débattre, et à quitter ainsi les classifications diachroniques, thématiques, géographiques, culturalistes, etc. qui figent les textes africains. Les chercheurs auront l'occasion d'approfondir l'analyse des textes, afin de préciser ce sur quoi repose l'expérience de la singularité de chaque écrivain, de chaque créateur, et, à l'intérieur de son oeuvre, la situation et l'apport de chaque texte dans la cohérence de celle-ci. Les chercheurs seront attentifs aux innovations sémantiques qui surgissent des ressources du langage : ici l'intégration de la fable, ou de l'épopée, de la citation, l'usage de la métaphore ou de l'oxymore, là une nouvelle congruence de la mise-en-intrigue, pour reprendre l'expression de Ricoeur.

En somme, il s'agit de se tourner vers l'énigme de la créativité et le fonctionnement de l'imagination productrice selon des règles, à travers la construction des intrigues singulières et la constitution par sédimentation d'une typologie narrative. On sait que se joue une dialectique dans la fabrication de nouvelles intrigues singulières, entre le respect (conformité) et la transgression (déviance) par rapport aux normes inhérentes à toute typologie narrative. Ce qui est posé, c'est la question du langage romanesque (en ce qui concerne le roman, et pas seulement du roman comme genre), etc. dans l'ordre du discours africain sur le monde : son pouvoir de représentation et ses limites, sa légitimité et sa spécificité, par rapport à d'autres langages et à d'autres discours.

De plus, il s'agira de montrer, sur base des textes, que les romanciers francophones sont tous animés par une urgence et une pression de faire entendre une parole publique mais neuve, aux prises avec la langue et avec ses ressources, en prise sur la société et sur l'histoire, dans une double démarche de différenciation et de distinction.

L'analyse des textes nous permettra ainsi de saisir la modernité au-delà d'une époque, d'une culture, mais dans son sens profond et originel tel que la concevait Baudelaire qui pensait « tirer l'éternel du transitoire », capter la beauté de l'instant sans le savoir. La modernité renvoie donc à la singularité de l'oeuvre ou de son créateur dans son rapport à l'histoire et au monde contingent et en relation avec une masse d'autres textes.

Ce colloque sera suivi, les 11 et 12 octobre 2010, d'un colloque hommage à Valentin Mudimbe, qui rassemblera vingt chercheurs. Il convient précisément d'inscrire la lecture de l'oeuvre et d'analyser la singularité au regard de l'argumentation qui précède.