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Territoires des Langues /Territories of Languages

Territoires des Langues /Territories of Languages

Publié le par Stéphane Martelly (Source : Francomonde)

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TERRITORIES OF LANGUAGES

 

 


 ARGUMENTAIRE


« Depuis un certain temps, écrivait Abdelkébir Khatibi dans un texte présenté à loccasion de la tenue des États Généraux de la Francophonie en Décembre 1989, on ne parle plus de LA littérature française, mais DES littératures francophones. Cette opinion suppose quil y a  effectivement une pluralité et une diversité didiomes littéraires. Une pluralité qui serait active, car sans uvres constituées au sein de chacun de ces idiomes, il ny aurait pas de véritable expérience internationale et interculturelle. »


Et Khatibi précisait un peu plus loin : « On est [alors] en droit de se poser une première question : cette dénomination (« les littératures francophones ») est-elle un simple constat, ou bien désigne-t-elle une situation tout à fait nouvelle et essentielle ? Une « situation » qui
mettrait en jeu non seulement la littérature française, mais dune façon radicale (racines et diversité des racines), le français en son principe didentité ? (1) ».


Pour Khatibi et bon nombre décrivains francophones, ce quune telle perspective sur « les littératures francophones » impliquait, cest quà travers la pluralité des idiomes, il y a toujours (sous-entendu) renvoi à un « modèle de référence » qui serait justement « la littérature française en son principe didentité » -un « modèle »- par rapport à  quoi, les autres littératures seraient venues pour ainsi dire se «greffer » en tant quidiomes ! Et en ce sens, et pêle-mêle, le Wallon, le Romand, le Canadien, le Maghrébin, et bientôt tel ou tel créole, sans
oublier le Belge, le Breton, le Corse, le Catalan, le Suisse ainsi que les « idiomes » Africains se présenteraient dès lors comme autant de «boutures » qui se seraient « greffés » sur larbre français ou « pris racine » sur le sol français et qui se seraient plus ou moins bien développées!  Cest du reste cette « inquiétante étrangeté » de la langue française qui animera la plupart des écrits qui marqueront la production littéraire francophone postcoloniale après les années cinquante au Maghreb, mais aussi dans les pays dAfrique de lOuest et les Caraïbes.
Comme lavait encore une fois bien noté Khatibi un temps fut, « comme la métaphore de larbre, ces différents idiomes fleuriraient, en quelque sorte transplantés, autour de ce « modèle de référence », de ce principe didentité que le poète Yves Bonnefoy définissait en tant que « règle qui tend à identifier réalité et raison, et permet de ne pas douter que le langage lui-même, dans sa structure, reflète avec précision cet Intelligible » (Khatibi, Ibid.).
Ce que je voudrais nous inviter à faire dans ce Colloque, cest de réfléchir sur les tenants et aboutissants théoriques, politiques, idéologiques et culturels de ces « greffes » que  représentent les « idiomes » du français sur la scène contemporaine. Faut-il entériner lexistence de ces idiomes sans autre forme de procès ou faut-il plutôt, comme Jacques Derrida, parler dune « terreur dans les langues » (2)  fauteuse dun « trouble de lidentité » (ibid., p.37) ? Quelles formes de propriété, dappropriation ou, au contraire, de  désappropriation sont-elles engagées dans lentrée en langue française? Quelles formes de
territorialisation et de déterritorialisations ? Quels (nouveaux) espaces (de vie, de pensée, de luttes) lorsque, pour parler comme Daniel Sibony, lon a toujours affaire à l  « entre-deux-langues », l «entre-deux-identités », l  « entre-deux-pays » et plusieurs origines en
partage ?  (3)
On aura compris quil sagira moins de fermer la boucle ou de se donner des réponses rassurantes que de contribuer à esquisser la carte du nouveau paysage intellectuel et culturel que lon voit se dessiner dans le monde francophone à partir dune réflexion sur ce qui nous vient de la langue ou des langues que nous parlons ou de ce qui nous revient de la langue ou des langues que nous écrivons et lisons.


Notes:
1. Cf. Abdelkébir Khatibi, « Francophonie et idiomes littéraires »,
Éditions-Diffusion « Al Kalam », 8, angle Rues Moulay Abdelhafid et Oued
Zem No 2- Rabat. p.1. Pas de date de publication
2. Jacques Derrida, Le monolinguisme de lautre ou la prothèse
dorigine, Galilée, 1996, p. 45.
3. Daniel Sibony, Entre-deux, LOrigine en partage, Éditions du Seuil,
1991.

 

PROGRAMME


<?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />Saturday, April 12, 2003, Smith-Buonanno, Room 106.

Morning session

9:45 Welcoming remarks : Prof. Réda Bensmaïa.

Moderator: Lewis Seifert, Brown University

10:00 Lise Gauvin, (Université de Montréal): « Surconscience linguistique et pensée de la langue: la question des modèles. »

10:30 Emily Apter (New York University) : Creolite in Literary History.

11:00 Hafid Gafaiti (Texas-Tech University): The language of the State: National Identities and Cultural Resistance.

11:30 Discussion

12:00-14:15: Lunch Break

Afternoon session

Moderator: Virginia Krause, Brown University

2:30 Jean-Philippe Mathy, (University of Illinois): Locale, nationale, mondiale: la langue française dans tous ses états.

3:00 Lawrence R. Schehr (University of Illinois) : Albert Memmis Tricultural TIKKUN: Renewal and Transformation through Writing.

3:30 Keynote Speaker: Prof. Assia Djebar (New York University).

4:00 Discussion

4:30 Coffee Break

5:00-6:00 Round Table:
Moderators: Pierre Taminiaux (Georgetown University) and Réda Bensmaïa (Brown University).


A Conference organized by Profs. Réda Bensmaïa and Pierre Saint-Amand,
Department of French Studies, Brown University.
For information call the Department of French Studies, Brown University: (401) 863 25 67.