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Techniques du fantastique. 9e conférence de la Gesellschaft für Fantastikforschung (Fribourg, Suisse)

Techniques du fantastique. 9e conférence de la Gesellschaft für Fantastikforschung (Fribourg, Suisse)

Publié le par Marc Escola (Source : Ralph Müller)

Techniques du fantastique / Techniques of the Fantastic / Techniken der Fantastik

Neuvième conférence annuelle de la Gesellschaft für Fantastikforschung

6 au 8 septembre 2018

à l’Université de Fribourg/Freiburg (Suisse)

 

Keynotes:

John Howe (Illustrator)

Prof. Dr. Sabine Coelsch-Foisner (Universität Salzburg)

Prof. Dr. Richard Saint-Gelais (Laval/Québec)

Prof. Dr. Hans-Harald Müller (Universität Hamburg)

 

Les techniques du fantastique sont souvent primairement associées à l’horizon du récit futuriste et de la science-fiction, dans laquelle les humains créent leur monde dans des conditions utopiques ou dystopiques. Néanmoins, le merveilleux explicable en termes techniques semble être proche du récit fantastique au sens propre, comme le souligne le terme « merveilleux instrumental » de Tzvetan Todorov. Les techniques du fantastique jouent aussi un rôle important dans la High et Urban Fantasy ainsi que dans les genres ouverts au fantastique, comme l’horreur, le gothique romantique ainsi que dans les fables et les romans d’aventures. Des techniques différentes peuvent être repérées dans de nombreux contextes fantastiques : sur le plan du motif afin de se délimiter de la magie, en tant que forme de motivation alternative du merveilleux (cf. Uwe Durst), ou bien sur le plan narratif comme méthode littéraire ou esthétique, par exemple en utilisant la technique du narrateur incertain et d’autres stratégies stylistiques ou (méta‑)fictionnelles (cf. par exemple Denis Mellier; Christine Brooke-Rose), en tant qu’aspect de l’esthétique de la production ayant pour but la création de mondes fantastiques (effets spéciaux), ou comme composante intégrale de mondes narratifs fantastiques, par exemple sous forme d’étranges automates de l’époque romantique, ou encore en tant que gadget fantastique et d’intrigue de la science-fiction.

À y regarder de plus près, le fantastique est difficilement imaginable sans ses techniques. Pour cette conférence annuelle, les cinq domaines suivants peuvent être cités en guise de guide heuristique:

(1) Tout d’abord, la technologie peut être examinée en tant que motif et objet d’œuvres fantastiques et/ou de mondes narratifs. S’inspirant de topoï romantiques comme les automates, le mesmérisme, les projections fantomatiques ou encore des motifs occultes scientifiques de la littérature gothique (Frankenstein), la technologie se révèle comme une méthode pour surpasser ce qui est humainement possible. En outre, des références peuvent être établies en ce qui concerne les technologies utilisées par les habitants des mondes narratifs fantastiques (par exemple les peuples de nains technophiles dérivés de la High Fantasy de Tolkien, ou bien celles présentes dans des jeux vidéo), mais également avec certains genres complètement dominés par un type de technologie (Cyberpunk). Une incitation à réfléchir est offerte par la relation souvent dialectique entre la technologie et la magie (p.ex. dans L’Ève future d’Auguste de Villiers-de l’Isle d’Adam ou aussi dans The Coming Race d’Edward Bulwer-Lytton). Le rapport des technologies magiques avec la High Fantasy est visible par exemple dans la dévastation industrielle de la nature par le magicien Saruman dans Le Seigneur des Anneaux, mais aussi dans les technologies de transitions entre différents mondes (comme le « Poudlard Express »). Cet aspect est d’une importance particulière pour la science-fiction, dans laquelle des techniques très variées sont utilisées, comme la distorsion ou les robots capables de penser (comme par exemple dans les œuvres d’Isaac Asimov ou Stanisław Lem), ou encore la simulation globale au niveau neuronal (cf. Matrix). Ces techniques sont présentes tant dans les narrations para-historiques (notamment dans celles marquées par la technologie, p.ex. dans les mondes narratifs contrefactuels de Christian Kracht dans Ich werde hier sein im Sonnenschein und im Schatten).

(2) Deuxièmement, un autre aspect très important est la relation culturelle et techno-historique de certains véritables développements historiques et de leur assimilation et/ou anticipation fictive.  Cette interdépendance d’inventions réelles et fictives joue un rôle décisif au niveau culturel et historique depuis la fin du 19ème siècle (cf. l’histoire des images animées ou le discours concernant le trans- et post-humanisme).

(3) Troisièmement, cette conférence annuelle se concentrera sur la « technologie » littéraire comme procédure esthétique des œuvres  fantastiques. Dans ce cadre, des questions quant aux moyens de représentation et de méthodes narratives seront traitées, comme l’utilisation d’un narrateur incertain ou de la multiperspectivité. A ce même effet, des raccourcis narratifs comme la métalepse, les romans et récits épistolaires au sein des récits fantastiques, le rapport entre le réalisme immersif de la représentation et les mondes fantastiques, et, plus récemment, la présence du méta-fantastique postmoderne-ironique, comme par exemple chez Julio Cortázar ou Kurt Vonnegut, ou encore chez Thomas Pynchon et Ulrike Draesner.

(4) En outre, tous ces thèmes se réfèrent aussi aux techniques de production utilisées, qu’elles soient médiatiques ou artistiques. Il serait donc intéressant d’examiner et de mettre en avant les égards historiques et systématiques notamment des techniques de production audiovisuelles de la création du fantastique. Des approches comparatistes entre les médias (soit concernant les effets spéciaux, la synthèse d’images ou encore la réalité augmentée) sont particulièrement les bienvenues.

(5) Finalement, les techniques culturelles sont à tenir en compte dans leur traitement réceptif avec le fantastique. Les méthodes culturelles de procédure et de traitement en confrontation avec les œuvres fantastiques en font partie. Mis à part les stratégies connues comme la lecture symbolisante du fantastique, les extensions transfictives de mondes fantastiques, la culture des fans (Cosplay), les rabbit holes de la culture de jeux en réalité alternée, pour citer que quelques exemples, y appartiennent.

Le lieu de conférence, l’Université de Fribourg (Suisse), se trouve à la frontière linguistique entre la Suisse francophone et la Suisse alémanique. La conférence est organisée par le département de philologie germanique locale en collaboration avec l’institut de littérature générale et comparée et se dédie spécialement à l’échange comparatiste. C’est pour cela que cette année des résumés et contributions seront acceptés en langue allemande, anglaise et française.

Thèmes possibles

  • La technologie en tant que motif et objet d’œuvres fantastiques
  • La technologie en tant que procédure littéraire ou esthétique du fantastique, notamment en prenant en compte les techniques narratives
  • Les moyens de représentation des genres fantastiques (approches individuelles ou considérations théoriques): horreur et gothique, utopie et dystopie, science-fiction, fantasy, réalisme magique, littérature de l’imaginaire, contes, fables, mythes, etc.
  • Les techniques de production médiatiques de la création du fantastique
  • Études comparatives des médias et de l’histoire de la technologie au sujet de l’interdépendance de la fiction et de la réalité
  • Les techniques artistiques (du traitement) du fantastique, comme la culture des fans (Cosplay) ou d’autres approches sur les techniques des structures fantastiques (Making-Ofs, expositions, interviews, etc.)
  • Les techniques spécifiques aux médias et intermédiales ou transmédiales utiles pour la réalisation de mondes fantastiques dans les films, la télévision, la littérature, les jeux vidéo etc. 

Comme d’habitude lors des conférences de la société pour la recherche sur le fantastique (GFF), il y aura un moment consacré à tous les contributions qui ne sont pas directement en lien avec la conférence. Ainsi nous sommes ouverts à d’autres propositions.

La GFF attribue deux bourses pour étudiants pour un montant de 250 euros respectivement afin de couvrir les coûts de transports dû à la participation à la conférence. Si cela vous intéresse, prière de nous en faire part lors du dépôt de votre résumé.

Le date limite de dépôt pour les résumés (en français, en anglais ou en allemand, 200 à 350 mots) et une brève biographie est le 28 février 2018. Prière d’envoyer ces documents à gff2018@unifr.ch.

Les acceptations seront envoyées avant 31 mars.

Inscription dès le 1er avril (taxe d’inscription réduite jusqu’au 30 mai :

65 CHF/ 40 CHF pour membres de la GfF/ 30 CHF pour étudiant-e-s).