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TDC, 1071, mars 2014:

TDC, 1071, mars 2014: "Le goût au siècle des Lumières"

Publié le par Marc Escola (Source : G. Belzane)

Le goût au Siècle des Lumières
TDC N°1071 - 1er MARS 2014


Au XVIIIe siècle se mettent en place de nouvelles formes de sociabilité. Oeuvres et objets d'art circulent et s'exposent pour le plaisir d'un public éclairé qui tend à s'élargir et dont le goût s'impose à l'Europe entière.

La réouverture prochaine au musée du Louvre des salles des objets d’art
de Louis XIV à la Révolution nous offre l’occasion d’un parcours passionnant
(et peut-être un brin nostalgique) au coeur de ce XVIIIe siècle où « l’Europe parlait
français » (Marc Fumaroli). Pour une fois, on délaissera donc – même s’ils ne sont pas
très loin – les progrès des sciences, les idées des philosophes, les circumnavigations
à la découverte de l’Autre ou les mouvements économiques et sociaux au profit
des nouvelles formes de sociabilité qui s’instaurent peu à peu, et de leur interaction
avec la création, la diffusion et la réception des oeuvres et des objets d’art.

Car si la Cour, à travers ses fastes, ses fêtes et cérémonies grandioses,
ses commandes officielles, demeure un lieu central de la vie culturelle, cette place
lui est de plus en plus contestée par la « ville », où se multiplient les espaces
de rencontre entre amateurs (et « amatrices » s’empressera-t-on d’ajouter, tant
les femmes y jouent un rôle essentiel) éclairés, artistes et publics, dans un rapport
qui tend à se simplifier et à s’horizontaliser, un « entre-soi » mondain qui doit plus
aux affinités électives qu’à la stricte étiquette.

MŒurs raffinés, langue ciselée et art de la conversation, esprit de curiosité
et de tolérance, inclination pour les sciences, les arts et les lettres… Le décor est
évidemment un peu trop beau pour être tout à fait vrai, et on soupçonne qu’en
chaque aristocrate ou grand bourgeois ne résidait pas un « honnête homme » érudit
et esthète, collectionneur d’antiques et protecteur de Watteau ou Chardin. Mais,
l’histoire et la postérité ayant fait le tri, il nous reste les palais et les hôtels et, pour
les orner, des tableaux, des statues, des meubles et des objets qui témoignent
de ce que produisit – ou plutôt fit produire –, dans ses plus hautes et nobles sphères,
cette élite urbaine dont les lumières éclairèrent l’Europe.

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