Essai
Nouvelle parution
T. Brisson, Décentrer l'Occident. Les intellectuels postcoloniaux, chinois, indiens et arabes, et la critique de la modernité

T. Brisson, Décentrer l'Occident. Les intellectuels postcoloniaux, chinois, indiens et arabes, et la critique de la modernité

Publié le par Université de Lausanne

Décentrer l'Occident. Les intellectuels postcoloniaux, chinois, indiens et arabes, et la critique de la modernité

Thomas Brisson

La Découverte, Paris

ISBN : 9782707197986

288 p.

22,00€

 

PRÉSENTATION

Comment se sont construites les pensées postcoloniales ? Quel type de critique de l’Occident produisent-elles ? Et quel universalisme alternatif proposent-elles ? C’est à répondre à ces questions, si importantes pour comprendre le monde contemporain et le décentrement en cours de l’Occident, que s’attache ce livre très original.

Bien plus qu’une simple cartographie des pensées postcoloniales, cet ouvrage propose une sociologie de leurs principaux auteurs, en montrant notamment quel fut l’effet de l’exil sur leurs travaux. Décentrer l’Occident fait ainsi l’hypothèse que l’on gagne à appréhender la pensée postcoloniale à l’aune de la notion de « déplacement » : entre deux mondes, les intellectuels postcoloniaux sont déplacés aussi bien en Occident que par rapport à leur monde d’origine. Mais c’est précisément cette position décalée qui leur permet de voir et de penser les formes du pouvoir global.

Retraçant les déplacements d’intellectuels – ceux des postcolonial studies indiennes et arabes mais aussi du nouveau confucianisme chinois – entre les anciens mondes impériaux et l’Occident, Thomas Brisson cherche ainsi à comprendre comment s’y arme la critique, entendue comme art du déplacement de ce qui va habituellement de soi.

 

L'AUTEUR

Thomas Brisson est maître de conférence au département de science politique de l'université Paris 8, chercheur au Cresppa-LabTop (CNRS paris) et chercheur associé à la Maison Franco-Japonaise (CNRS-Tokyo). Il est l'auteur de Les Intellectuels arabes en France (La Dispute, 2008).

 

TABLE DES MATIÈRES

Introduction
Occidentalisation et critique de l’Occident
Pour une sociologie des acteurs et des critiques postcoloniaux
Déplacement géographique et déplacement théorique
Déplacement(s), circulations et lieux de la critique postcoloniale
Plan et visée de l’ouvrage
I / Le nouveau confucianisme, une modernité asiatique en Amérique
1. Aux origines du confucianisme américain

Science, politique et générations du confucianisme au XXe siècle
Effondrement et reconstruction du confucianisme à l’époque moderne
En diaspora : une génération néoconfucéenne sur les terres américaines
2. Le « retour » vers l’Asie (années 1970‑1980) : confucianisme et modernité asiatique
Modernisation et changements sociaux : confucianiser Singapour
Dragons asiatiques, confucianisme et capitalisme
3. Le débat sur les droits de l’homme : le tournant politique du nouveau confucianisme
De Tiananmen à Bangkok : droits de l’homme et fin de la guerre froide en Asie
Concilier universalité des droits humains et spécificité confucéenne
Usages critiques et alternatifs de la philosophie confucéenne
II / Un nouveau regard sur les mondes non occidentaux : intellectuels arabes et indiens aux Etats-Unis
4. Continuité et rupture de la critique arabe
Edward Said et L’Orientalisme
L’Orientalisme, un héritier de la pensée tiers‑mondiste ?
5. Les « études subalternes » indiennes et le « tournant saidien »
Une trajectoire de rupture : Ranajit Guha et la naissance des études subalternes
De Gayatri Spivak à Edward Said : vers une relecture américaine du projet subalterne
Historiographies alternatives : Partha Chatterjee, Gyan Prakash, Dipesh Chakrabarty
Conclusion.

*

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Les Occidentaux et les autres", par Marc Lebiez.

"À l’heure de la mondialisation, tous les modes de pensée qui peuvent être associés à la domination des Occidentaux sont remis en cause. C’est l’occasion d’une ratatouille conceptuelle dans laquelle on jette aussi bien le cynisme impérialiste et le racisme des colons blancs que le capitalisme financier, la modernité technique, voire l’universalisme rationaliste. S’il y a peut-être lieu de « décentrer l’Occident », un tri s’impose si l’on ne veut pas ouvrir la porte à la violence irrationaliste. Thomas Brisson s’y livre avec les outils de la sociologie."