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Stendhal et l'énergie

Stendhal et l'énergie

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Michel Arrous)

 

COLLOQUE INTERNATIONAL, 30-31 MARS 2012

 

                                           Université de Paris IV-Sorbonne

                                             STENDHAL ET L’ÉNERGIE

   Ce colloque se propose d’explorer la configuration de l’énergie chez Stendhal. Force de l’âme et qualité du moi profond, à la fois principe et impératif de l’idéologie et de l’esthétique, faculté de sentir et de vouloir, l’énergie est dans la mouvance du sublime. Parfois hors de toute espèce de morale, elle est la loi du plus grand plaisir. Sans la « tempête des passions », l’âme est impuissante. Ce mot-clé qui marque l’excès, la transgression ou la révolte renvoie toujours à une forme de triomphe du Moi, d’affirmation ou d’accroissement de l’être dans des situations extrêmes. Qu’il s’agisse des tyrans des républiques italiennes, des grands artistes de la Renaissance, des brigands de Calabre, de la canaille du Trastevere ou des héros des Chroniques, le médiévisme de Stendhal est sous le signe de l’énergie, comme son napoléonisme qu’illustre le rôle énergétique du Mémorial dans Le Rouge et le Noir.

   Si, dans le psychisme stendhalien, elle est la volonté ou plutôt le vouloir tel que l’a défini Tracy et, selon l’acception nietzschéenne, l’affirmation de soi contre l’étiolement de la vie sociale, dans l’esthétique de la tension inspirée de Diderot et d’Helvétius, elle est aussi à l’origine de l’acte créatif : qu’on pense à son rôle dans la création du « beau idéal moderne » exposé dans l’Histoire de la peinture, ou, après la Révolution et Moscou, à la régénération de la littérature par les hommes qui, nés après 1780, ont reçu une « éducation énergique ».

   L’énergie stendhalienne prend bien des formes dans les âmes exaltables, de celle qui est nécessaire aux « grandes actions » à celle qu’impliquent les « passions tendres et profondes », de l’énergie féminine incarnée par « la divine Madame Roland » à l’énergie passionnelle de « l’Italienne », celle de l’éros et celle de l’agapè. Il y a aussi l’énergie ou plutôt la passion religieuse que l’athée Stendhal intègre à son système.

   On s’interrogera sur l’auto-dépassement de l’homme énergique selon Stendhal, sur les qualités de l’énergie comme dynamique ou élément de l’héroïsme romanesque, sur son rôle dans le discours – il ya une énergie rhétorique  ̶ , sur ses rapports avec la force, la générosité, le progrès – Stendhal déplore une civilisation « trop raffinée où chacun répugne à séduire ou à être séduit par l’énergie » ̶ et donc sur ses déviations ou sa déperdition dans le monde moderne.

Propositions de communication à adresser, avant le 31 janvier 20912, à :

Michel Crouzet   : mj.crouzet@wanadoo.fr

Michel Arrous     : michelarrous@club-internet.fr

Didier Philippot :  philippot.didier@wanadoo.fr