Questions de société
Statut des enseignants-chercheurs : le texte est (encore) réécrit (Nouvel Obs, Le Monde, AP 06.03.2009)

Statut des enseignants-chercheurs : le texte est (encore) réécrit (Nouvel Obs, Le Monde, AP 06.03.2009)

Publié le par Bérenger Boulay

Sur cette page;

- Enseignants-chercheurs : sortie de crise repoussée (Nouvel Obs 06.03.2009)

-  Universités : pas de sortie de crise en vue (Le Monde 06.03.2009)

-  Universités: la balle dans le camp de Xavier Darcos (Associated Press 06.03.2009)

Enseignants-chercheurs : sortie de crise repoussée

NOUVELOBS.COM | 06.03.2009

ValériePécresse annonce que les négociations ont permis d'obtenir "un projetde décret réécrit et équilibré" intégrant "l'ensemble des positions".Trois syndicats réfutent cette sortie de crise, estimant qu'il n'y apas d'avancée dans le dossier de la formation. La crise entre les enseignants-chercheurs et le ministère de l'Enseignement supérieur ne semble pas prête de se régler.

Valérie Pécresse a annoncé vendredi 6 mars qu'une troisième séance denégociation avec quatre syndicats consacrée au statut desenseignants-chercheurs avait permis d'obtenir "un projet de décretréécrit et équilibré" intégrant "l'ensemble des positions". Mais troissyndicats (Sgen-CFDT, Sup-recherche'Unsa, Autonomesup) ayant négociéavec Valérie Pécresse, ont affirmé immédiatement après qu'il n'y auraitpas de sortie de crise possible sans avancée dans le dossier de laformation des enseignants.

"Des garanties nouvelles"
Selon un communiqué du ministère, le texte offre "toutes les garantiesd'un statut national protecteur" en réaffirmant "l'indépendance et laliberté des enseignants-chercheurs".
Par ailleurs, "des garanties nouvelles sont apportées : par exemple, si un
enseignant-chercheur choisit de partir en détachement, sa réintégrationau retour de détachement devra être faite dans son établissementd'origine".
Ce texte "apporte également", selon le ministère, "des garanties entermes de transparence" notamment en ce qui concerne les "critèresretenus par les instances nationales et locales pour les promotions desenseignants-chercheurs, fondées sur une évaluation nationale réaliséepar des experts de la discipline, et sur la publicité des décisionsd'avancement".

Satisfaisant mais...
Pour le Sgen-CFDT, Michel Piecich a expliqué: "Pour nous le décret estentièrement réécrit: l'état actuel du décret est satisfaisant pournous. Mais il reste un contentieux important qui rend la sortie de lacrise difficile: c'est la réforme de la formation des enseignants. S'iln'y a pas de geste la semaine prochaine de Valérie Pécresse et surtoutde Xavier Darcos le mouvement risque de continuer".
Au nom de l'Unsa, Yves Markowicz a affirmé qu'"une étape a étéfranchie" mais que "la situation de l'université reste problématique àcause d'autres réformes en particulier celle de la formation desenseignants".
Autonomesup a exprimé un point de vue voisin par la bouche deJean-Louis Charlet qui a déclaré: "Nous ne pouvons pas nous opposer autexte sur le décret statutaire" mais son organisation ne l'accepteraque "si nous obtenons satisfaction" sur la formation", a-t-il dit.
Ces trois syndicats, qui avaient accepté de négocier avec la ministrede l'Enseignement supérieur ont demandé le report d'un an de la réformede la formation, qui doit normalement entrer en vigueur en 2009-2010.

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Universités : pas de sortie de crise en vue

LEMONDE.FR avec AFP | 06.03.09 |

L'annonce de Valérie Pécressesuffira-t-elle à désamorcer la grogne dans le monde universitaire ?Rien n'est moins sûr. Vendredi 6 mars, la ministre de l'enseignementsupérieur a assuré qu'une troisième séance de négociations avec quatresyndicats concernant le statut des enseignants-chercheurs avait permisd'obtenir "un projet de décret réécrit et équilibré" intégrant "l'ensemble des positions". Selon le ministère, le texte offre "toutes les garanties d'un statut national protecteur" en réaffirmant "l'indépendance et la liberté des enseignants-chercheurs".

Le ministère de l'enseignement a également déclaré : "Desgaranties nouvelles sont apportées : par exemple, si unenseignant-chercheur choisit de partir en détachement, sa réintégrationau retour de détachement devra être faite dans son établissementd'origine".

"LA SITUATION RESTE PROBLÉMATIQUE"

Ce document apporte également "des garanties en termes de transparence" notamment en ce qui concerne les "critèresretenus (...) pour les promotions des enseignants-chercheurs, fondéessur une évaluation nationale réalisée par des experts de la discipline,et sur la publicité des décisions d'avancement".

Mais l'optimisme de la ministre a été rapidement échaudé par laréaction de trois syndicats (SGEN-CFDT, Sup-Recherche UNSA,Autonomesup). Ces derniers ont travaillé avec Mme Pécresse àla réécriture du statut des enseignants-chercheurs, et ont affirmé àl'issue de la réunion qu'il n'y aurait pas de sortie de crise possiblesans avancée sur le dossier de la formation des enseignants.

Au nom de l'UNSA, Yves Markowicz a affirmé qu'"une étape a été franchie" mais que "lasituation de l'université reste problématique à cause d'autresréformes, en particulier celle de la formation des enseignants".Les syndicats ont demandé le report d'un an de la réforme de laformation, qui doit normalement entrer en vigueur en 2009-2010.

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Universités: la balle dans le camp de Xavier Darcos

Jean Marie Godard (Associated Press)

Laministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse et la plupart dessyndicats des universités ont trouvé vendredi un compromis sur larédaction du décret enseignants-chercheurs. Mais les syndicats ontimmédiatement prévenu que la contestation allait se poursuivre tant quela réforme de la formation des maîtres, dossier sur lequel le ministrede l'Education Xavier Darcos a la main, ne serait pas reportée.

MmePécresse, le syndicat Autonome, l'UNSA, le SGEN-CFDT et FO ont abouti àune nouvelle rédaction du décret contesté vendredi vers 15h30, au termede trois séances de négociation et d'une durée totale de 23 heures dediscussion. Le Syndicat national de l'enseignement supérieur(SNESUP-FSU) avait pour sa part boycotté ces séances, estimant que"toutes les revendications doivent être mises sur la table, au moinsdans un premier temps".

Le nouveau décret rappelle l'indépendancedes enseignants-chercheurs et stipule que la modulation de leur tempsde service entre enseignement, recherche et tâches administratives, nepourra se faire sans l'accord des intéressés.

Par ailleurs,l'évaluation des enseignants chercheurs sera faite par leurs pairs etleur promotion sera décidée comme aujourd'hui, à parité entreuniversités dont ils dépendent et l'échelon national de la Conférencenationale des universités (CNU).

Tous les syndicats qui étaientprésents autour de la table ont fait état d'un "compromis acceptable".Le syndicat Autonome, de son côté, a émis "une réserve" concernant lespromotions, car cette disposition fera l'objet d'un arrêté mais nefigure pas en toutes lettres dans le décret.

"Nous avons unprojet de décret réécrit, équilibré, qui prend en compte l'ensemble despositions exprimées", a salué la ministre à l'issue de la réunion."L'objectif du nouveau décret, c'est de recréer les conditions de laconfiance et de poursuivre la réforme des universités", a-t-elle ajouté.

Reste que les syndicats ont mis un énorme bémol au retour de "la confiance".

"Iln'y a plus d'opposition de front sur le décret. Reste que nous sommesface à un problème beaucoup plus large et que tant qu'il n'y aura pasde signal clair de Xavier Darcos sur la masterisation, la crise ne serapas finie", a déclaré le porte-parole de l'UNSA, Yves Markowicz. Cetteposition est partagée par tous les syndicats présents à la réunion,a-t-on constaté.

De nouvelles manifestationsd'enseignants-chercheurs et d'étudiants sont d'ailleurs prévues dès lasemaine prochaine, et notamment mercredi, jour où la FSU, la CGT etl'UNEF appellent à des rassemblements en commun avec les écoles,collèges et lycées pour dénoncer la politique du gouvernement "de lamaternelle à l'université". AP