Spectacles Mémoires d'Hadrien et Feux, en juin, au Théâtre Molière de Paris
MEMOIRES D'HADRIEN
d'après Marguerite Yourcenar
Du 7 au 30 juin 2002 - Grande salle
Du mercredi au samedi à 21H., le dimanche à 17H.
avec Pierre Santini et en alternance L. Herson-Macarel et R. Torres
Mise en scène Michel Grobéty
Production Théâtre de la Mémoire (Lausanne)
Le spectacle
Hadrien, Le grand empereur romain, s'adresse à Marc-Aurèle. Il se révèle un homme exemplaire par son engagement pour l'Etat, son amour des arts et sa vision politique, mais aussi simplement humain, avec ses bassesses et ses lâchetés... Lacteur n'incarnera pas Hadrien; doù le projet de créer un personnage de théâtre, un archéologue découvrant la statue d'Hadrien, fournissant le matériau brut que livre l'Histoire. Parallèlement, en disant le texte de Marguerite Yourcenar, il sort de son rôle passif et propose une interprétation de sa découverte; il en devient l'inventeur, celui qui trouve, celui qui invente. « ll invente » n'est pas loin d'être synonyme de « il ment »; le relais avec le théâtre est établi ! Dans la solitude de son travail, il interprète la vie de sa découverte, comme un acteur interprète un personnage, tantôt en s'identifiant, tantôt en distanciation. Hadrien, dans les Mémoires s'adresse à Marc-Aurèle, adolescent trop jeune pour régner; dans notre spectacle, notre archéologue s'adresse à un jeune garçon qui est, peut-être, simplement un curieux, mais qui se verra investi dune mission d'importance: prendre à son compte ces mémoires et continuer le travail de passeur auprès dautres générations... Le spectacle commence aux lueurs du petit matin et se termine le soir quand, dans la nuit de son existence, l'archéologue braque une lumière sur son uvre achevée, la révélant ainsi au public et à lui-même, mettant un terme à cette relation privilégiée avec Hadrien: « Tâchons dentrer dans la mort les yeux ouverts ».
Feux (extraits)
d'après Marguerite Yourcenar
Du 29 mai au 30 juin 2002 - Petite salle
Du mercredi au samedi à 21H., le dimanche à 17H.
avec Emmanuelle Meyssignac
Son Vincent Butori
Production Les petits ruisseaux / Le Petit Vivant
Note de mise en scène
Écrit par Marguerite Yourcenar en 1935 - elle avait trente deux ans -, « Feux se présente comme un recueil de poèmes d'amour, ou si l'on préfère une série de proses lyriques reliées entre elles par une certaine notion de l'amour ». C'est ainsi que l'auteur préface son recueil en 1967 (éditions Gallimard).
Un personnage au centre de chaque poème, le plus souvent une femme sortie des mythologies ou d'un réel passé à la dimension mythique, et bouleversée par une passion dévorante. Je me suis arrêtée aux textes concernant Marie-Madeleine et Clytemnestre pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elles appartiennent plus que les autres à mes mythologies personnelles. Ensuite parce que ces deux textes sont écrits à la première personne, ce qui ne pouvait manquer d'être une tentation pour la comédienne que je suis. Enfin, ces deux textes semblaient pouvoir se répondre par la thématique présence/absence qu'ils mettent en jeu. Incandescentes l'une et l'autre, Clytemnestre parle pour tenter d'échapper à ces présences qui la hantent inexorablement, Marie-Madeleine pour conjurer le manque ravageur et l'absence, parce qu'il faut être sûre que tout "cela" vraiment a eu lieu. Deux lignes gouverneront le spectacle: Accompagner le jaillissement ininterrompu de la confidence: avant tout, une voix, une voix qui cherche la relation intime du spectateur dans un murmure à flot continu qui rende l'abondance et la richesse lyrique du récit, "l'expressionnisme baroque" dont parle Yourcenar. Donc, pas ou peu d'intervention sonore extérieure aux textes qui seront pris à peu près dans leur intégralité et dans leur compacité. Se retenir malgré le "je" d'une incarnation trop immédiate de chaque personnage: je me servirai de la lumière pour "abstraire" en quelque sorte, rendre la présence dans la confrontation au public si ce n'est moins concrète, du moins stylisée. C'est pourquoi j'imagine l'actrice dans une quasi-obscurité, avec seulement quelques trouées de lumière à la recherche de fragments de son corps comme du corps de Marie-Madeleine pour le premier récit, et en revanche, un projecteur violemment braqué sur le visage de face ou de profil pour Clytemnestre mise en demeure par ses juges imaginaires de justifier son crime.
(Emmanuelle Meyssignac)
Théâtre Molière - Maison de la Poésie
Passage Molière / 157, rue Saint-Martin
75003 PARIS
Métro Rambuteau
Renseignements / Locations
01 44 54 53 00 du mardi au samedi de 14h à 18h
reservation@maisondelapoesie-moliere.com
Informations diffusées par le Cidmy http://users.skynet.be/yourcenar
Source: programme Saison 2001-2002 Avril-Mai-Juin Théâtre Molière-Maison de la Poésie 75003 paris
Remerciements à Jacques De Decker