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Thèse É. Negrel,

Thèse É. Negrel, "Théâtre et carnaval, 1680-1720. Coutume, idéologie, dramaturgie" (dir. Jean-Paul Sermain)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Éric Négrel)

Éric NÉGREL soutiendra publiquement sa thèse de doctorat de Littérature et civilisation françaises intitulée:

THÉÂTRE ET CARNAVAL, 1680-1720. COUTUME, IDÉOLOGIE, DRAMATURGIE

préparée sous la direction de Jean-Paul SERMAIN (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

le mercredi 5 décembre 2018, à 14 h, Maison de la Recherche de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, salle Athéna, 4, rue des Irlandais, 75005, Paris.

Jury:

Christelle BAHIER-PORTE, Professeure, Université Jean-Monnet – Saint-Étienne

Patrick DANDREY, Professeur, Université de la Sorbonne (Sorbonne Université)

Marc HERSANT, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Martial POIRSON, Professeur, Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis

Françoise RUBELLIN, Professeure, Université de Nantes

Jean-Paul SERMAIN, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

 

Résumé:

La rencontre du théâtre et du carnaval est aussi ancienne que le carnaval lui-même. D’une part, les cérémonies et les comportements collectifs possèdent, en propre, une dimension spectaculaire ; d’autre part, les jeux dramatiques font partie intégrante du rituel. Dans la France d’Ancien Régime, les réjouissances du carnaval sont un temps fort du calendrier, qui occupe toute la société pendant plusieurs semaines, des Rois au Carême. Les comédies créées pendant cette période, au Théâtre-Italien, à la Comédie-Française, à la Foire Saint-Germain, se rattachent explicitement à la coutume et s’insèrent dans son cycle cérémoniel. Plus largement, tirant parti de cette proximité calendaire, les dramaturges recourent au langage symbolique du carnaval, à celui du charivari, pour inventer un système de représentation du réel qui en offre un mode d’intelligibilité spécifique. Une langue pleine d’équivoques scabreuses et de saillies ordurières, des lazzis outrés et obscènes, un univers fantaisiste et bouffon, des personnages extravagants et burlesques : les modèles comiques qui se développent, de 1680 à 1720, sont à rattacher à la culture carnavalesque et à son imaginaire mythico-rituel. Les croyances et les pratiques symboliques innervent la création dramatique et participent à la construction de son sens, en lien étroit avec le contexte historique dans lequel s’inscrivent les œuvres. Il convient de restituer à ce théâtre la dimension anthropologique qui est la sienne, si l’on veut accéder à sa raison esthétique. La comédie de mœurs offre alors un nouveau visage : représentant la société contemporaine comme un monde à l’envers sur lequel règnent des souverains parodiques, elle revêt des enjeux idéologiques et possède une portée politique. Parallèlement, c’est aussi le concept critique de «carnavalesque» qui apparaît sous un jour inédit.

Mots-clés:

• Histoire du théâtre des XVIIe et XVIIIe siècles

• Comédie italienne

• Théâtre de la Foire

• Burlesque

• Comédie de mœurs

• Carnaval, carnavalesque

• Rites et coutume

• Charivari

• Théâtre et anthropologie

• Ethnologie des pratiques symboliques

• Ethnocritique de la littérature