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Souffrance et croyance dans le roman du XIXe siècle (séminaire des Doctoriales de la SERD)

Souffrance et croyance dans le roman du XIXe siècle (séminaire des Doctoriales de la SERD)

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Manon Amandio)

Souffrance et croyance dans le roman du XIXe siècle

Séminaire des Doctoriales de la SERD

 

Le séminaire des jeunes chercheurs de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes, consacré cette année au thème « Croire », donne lieu, le 27 mai 2017, de 10h à 13h, à une séance organisée par Manon Amandio sur les rapports entre croyance et souffrance dans le roman du dix-neuvième siècle.

Si le dix-neuvième siècle multiplie les supports et les régimes de croyances, il interroge également ceux-ci dans la fiction romanesque. Ainsi, l’expression de la souffrance voit ses origines divines à la fois exaltées et interrogées, tant dans l’attention portée au corps souffrant dans les romans réalistes que par l’expression d’une intériorité mélancolique dans les romans romantiques. Quelle esthétique romanesque cette expression paradoxale de la souffrance permet-elle ? Dans quelle mesure propose-t-elle une réflexion métaphysique au sein même du roman ?

Manon Amandio, Université Paris-Nanterre : Introduction : L’écriture de la souffrance au dix-neuvième siècle, entre ferveur et scepticisme.

Marie-Agathe Tilliette, Université Paris-Nanterre : Souffrance et croyance dans les Promessi sposi d'Alessandro Manzoni : la Providence à l'œuvre ?

Dans son roman historique I promessi sposi (1827-1842), Alessandro Manzoni décrit les malheurs de deux jeunes fiancés, Renzo et Lucia, que la concupiscence d'un petit seigneur local sépare et entraîne dans de longues et douloureuses aventures. La question qui se pose tout au long du roman est alors celle de la justification des souffrances de ces deux jeunes gens innocents et pieux : pourquoi Dieu semble-t-il châtier les justes et les purs ? À de nombreuses reprises, une réponse providentialiste est apportée à cette question : la souffrance serait un chemin nécessaire du dessein divin. Cependant, cette justification de la souffrance par la croyance n'est pas aussi univoque qu'elle paraît l'être à première lecture. La peinture réaliste des souffrances subies ébranle le dogme de la Providence : l'esthétique romanesque réaliste paraît entrer en conflit avec la croyance religieuse, pourtant omniprésente, interrogeant à nouveaux frais les rapports entre croyance et souffrance, tant au niveau de l'individu qu'à celui de la société.

Amélie de Chaisemartin, Université Paris-Sorbonne : Le modèle du martyr dans l’héroïsme des personnages romantiques

Dans les romans des années romantiques, le héros n'est pas un personnage qui, comme dans les épopées, triomphe des obstacles par la ruse ou la force, mais un héros qui subit l'hostilité du monde en souffrant. La souffrance devient un signe d'élection et de supériorité dans les romans. Nous montrerons que cette valorisation inédite de la souffrance par les romanciers romantiques peut s'expliquer par l'influence du modèle du Christ sur la construction de leurs personnages. Nous étudierons la manière dont les personnages de romans de la monarchie de Juillet sont identifiés au Christ et à la figure du martyr et ce que peut signifier cette identification dans le projet esthétique et moral des romanciers.

 

Cette séance des Doctoriales de la SERD aura lieu à la Maison de la Recherche, Université Paris-Sorbonne, 28 rue Serpente, en salle D 323.

Métro ligne 4, RER B, C.

À propos du séminaire « Croire » : http://doct19serd.hypotheses.org/407

À propos des Doctoriales de la SERD : http://doct19serd.hypotheses.org/

Pour toute demande d’information : contact.doctoriales.serd@gmail.com