Sortir du temps : la littérature au risque du hors-temps.
Séminaire organisé par Sophie Rabau (Fabula à l’ENS) et Henri Garric (ENS-LSH, Lyon)
Echapper au temps prend du temps. Cet élémentaire paradoxe rappelle que parce que le temps est le cadre de notre expérience et de notre appréhension du monde, il n'est pas possible de d'agir, créer, penser etc. hors d'un cadre temporel. Tout hors-temps, toute négation du temps est donc en même temps confirmation de notre condition d'être dans le temps. Mais si de cette absence de temps on ne peut faire l'expérience, ne peut-on pas la concevoir, l'exprimer, voire la représenter ? Parce qu'il permet un recours à la fiction et à l'image, le texte littéraire est un des lieux privilégiés de cette expression et cette représentation des ces « achronies ». Parce que l'entreprise d'écrire peut supposer une tentative d'inscription dans une éternité ou une permanence qui transcende les limites du temps humain, parce que l'entreprise de lire et de comprendre un texte du passé suppose à la fois le constat de la distance temporelle, mais aussi la tentative de transcender cette distance, parce qu'enfin l'ordre de la bibliothèque et de la mémoire n'est pas forcément celui de la succession temporelle mais d'une rencontre des temps qui nie le principe de succession, la considération du littéraire doit peut-être prendre en considération l'achronie de son objet tout autant que son inscription dans un ou plusieurs temps. On part de la double hypothèse que la littérature figure ou tente de figurer le hors-temps, tandis qu'il est possible de la lire ou de la penser selon des modes qui excluent ou rendent impertinentes les catégories temporelles. En d'autres termes, on se demande s'il n'est pas possible de trouver dans les textes littéraires la représentation de cadres achroniques qui serviraient en retour à penser la littérature en faisant l'économie des catégories temporelles.
Une page de l'atelier Fabula est consacré aux séances de ce séminaire :
Les séances ont lieu
A l’Ecole normale supérieure, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris, de 13h à 16heures, Salle des conférences.
A l’Ecole normale supérieure lettres et Sciences humaines de Lyon, 15 parvis René Descartes, BP 7000 69342 Lyon Cedex 07, de 16h à 19h (voir affichage pour la salle)
Programme du premier semestre
16 novembre :
A l’Ecole normale supérieure lettres et Sciences humaines de Lyon, 15 parvis René Descartes, BP 7000 69342 Lyon Cedex 07, de 16h à 19h (voir affichage pour la salle)
Séance d’introduction
20 Novembre :
A l’Ecole normale supérieure, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris, de 13h à 16heures, Salle des conférences.
*Bilan de l’année passé et problématique par Henri Garric et Sophie Rabau
* Sophie Rabau « Notes sur l’Anachronie et l’Achronie chez Houdar de la Motte »
30 Novembre :
A l’Ecole normale supérieure lettres et Sciences humaines de Lyon, 15 parvis René Descartes, BP 7000 69342 Lyon Cedex 07, de 16h à 19h (voir affichage pour la salle)
« A travers les âges : achronie et montage parallèle au cinéma ». Séance de travail avec projection d’extraits de film du début du 20ème siècle et au-delà.
4 Décembre :
A l’Ecole normale supérieure, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris, de 14h à 16heures, Salle des conférences.
Christine Baron, Université de Paris 3 : « La notion d’éternité chez Kierkegaard »
7 décembre :
A l’Ecole normale supérieure lettres et Sciences humaines de Lyon, 15 parvis René Descartes, BP 7000 69342 Lyon Cedex 07, de 16h à 19h (voir affichage pour la salle)
Séance de travail animée par Henri Garric et Sophie Rabau : lectures de W. Benjamin, Thèses sur le concept d’Histoire.
22 janvier :
A l’Ecole normale supérieure, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris, de 14h à 16heures, Salle des conférences.
Hugues Marchal, Université de Paris 3 « Non omnis moriar : le topos de l'œuvre poétique comme vecteur de survie. »
5 Février :
Intervention de Carole Matheron, Université de Paris3, « Temporalités du pogrom. »