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Appels à contributions
Sony Labou Tansi en scène(s). Une expérience théâtrale du monde.

Sony Labou Tansi en scène(s). Une expérience théâtrale du monde.

Publié le par Florian Pennanech (Source : Xavier Ganier)

Appel à communication

Colloque international

Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique

14-15 novembre 2013

Sony Labou Tansi en scène(s)

Une expérience théâtrale du monde

« Le théâtre est peut-être la seule manière de redorer le blason de l’existence sans cesse délavé par l’institution civile — C’est un lieu de rencontre avec la vie et la mort et peut-être la seule occasion pour un être de serrer la main fortement à ces deux inconnues. En cela il me paraît être un lieu sacré. Le sacré étant pour moi ce qui permet de joindre la respiration de la chair à celle de l’idée, autorisant ainsi la cohabitation lumineuse entre la poétique du muscle et celle de l’idée […]. Nous assistons toujours à une manière d’immolation : l’acteur prête son corps, en cela il est holocauste. Le public prendra ce corps pour voguer vers des ailleurs qui tous les comptes faits sont d’ici. » [Propos de répétition]

Le théâtre est au coeur de la conception que l'écrivain congolais Sony Labou Tansi se fait de l’écriture, car comme celle-ci, mais plus directement que celle-ci, il établit un lien physique, voire érotique, entre les mots et les corps, confondus alors en « chair-mots-de-passe ». Dans sa quête d'une expérience incarnée du verbe, Sony cherchait à rendre vivante toute parole. Le Kairos de la représentation théâtrale est en ce sens la visée de toute sa démarche créatrice, l’accomplissement de la force de vie qu’il cherche à donner au verbe. Si jusque dans les romans, poésies, lettres et conférences, on trouvera une dimension dramaturgique et scénique, de « visualité », de performance, c'est peut-être au théâtre de Sony énergumène que s'allume le moteur de son énergie créatrice, que s’accomplit et s’entend pleinement sa « folie de nommer ».

Pourtant ses pièces sont aujourd'hui mal connues, peu jouées et à peine étudiées, alors qu'elles donnent d'indispensables clés pour une lecture du reste de l'oeuvre. Une importante mémoire de mises en scène risque de se perdre, notamment pour des textes qui n'ont toujours pas fait l'objet d'une publication. Sony a aussi théorisé sa pratique du théâtre ; conçu d’abord comme un moyen de « parler à plus de monde », il le voyait comme un « artisanat mondial » par lequel des hommes entraient en contact avec d'autres hommes, un théâtre monde avant la lettre. À l'horizon de l'ancrage anthropologique du théâtre (que Sony envisageait volontiers comme une forme de salut, comme une pratique rituelle de « sauvetage »), il y a une dimension politique concrète, philosophique et humaine, vécue comme résistance aux dérives idéologiques et à la misère matérielle du continent, à son silence.

Ce colloque voudrait comprendre la façon dont ce théâtre novateur a été, et peut encore être, pratiqué par des acteurs, par des metteurs en scène, par des lecteurs et par tous ceux que Sony cherchait obstinément à interpeller de pièce en pièce.

Les propositions de communication pourront se rattacher à l'un des quatre axes suivants:

- Un art de performance.

- Une pratique politique et sociale.

- L'art de « dramatiser » des fables.

- Vers un théâtre expérimental?

Les propositions de communication d’une quinzaine de lignes devront parvenir avant le 24 juin 2013, en fichier Word attaché, à : Céline Gahungu : cgahungu@hotmail.fr; Xavier Garnier : xavier.garnier@univ-paris3.fr; Nicolas Martin-Granel : yanikos@aol.com; Julie Peghini : julie.peghini@gmail.com

  • Responsable :
    Julie Peghini
  • Adresse :
    Consservatoire National Supérieur d'Art Dramatique