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Site web dédié à l'œuvre de Pierre Bost

Site web dédié à l'œuvre de Pierre Bost

Publié le par Romain Bionda (Source : François Ouellet)

Référence bibliographique : Site web dédié à l'œuvre de Pierre Bost, 2016.

 

Site Pierre Bost : http://www.uqac.ca/pierrebost/

 

Écrivain de renom, un des plus estimés de son temps et des plus doués de sa génération, Pierre Bost a été un acteur important de la vie littéraire entre les deux guerres mondiales. Écrivain précoce, ses premiers succès littéraires le font renoncer à préparer l’École normale supérieure pour se consacrer à l’écriture. À vingt ans, en mars 1922, il a terminé un récit d’une soixantaine de pages, À la porte ; le mois suivant, il écrit Voyage de l’esclave, récit hybride proche de l’essai. Ces textes seront publiés quelques années plus tard, une fois la réputation de l’écrivain bien établie. En octobre 1922, il écrit en trois semaines et presque sans ratures son premier roman, Homicide par imprudence, lauréat du Prix des amis des lettres françaises. L’année suivante il est accueilli par Jacques Copeau au Vieux-Colombier avec une pièce intitulée L’imbécile. On voit que ses débuts sont fulgurants. Bost va tenir ses promesses. Pendant une bonne dizaine d’années, jusqu’en 1935, se succèdent romans et recueils de nouvelles : parmi d’autres titres, Hercule et Mademoiselle (1924), Prétextat (1925), Faillite (1928), Le scandale (1931, Prix Interallié), Porte-Malheur(1932), Un grand personnage (1935). Tous ces titres sont publiés chez Gallimard, où par ailleurs Bost est lecteur. Après un long silence (mises à part quelques nouvelles publiées dans des revues), il publie trois livres en 1945 : La Haute Fourche, un récit clandestin, Un an dans le tiroir, des notes de captivité, et Monsieur Ladmiral va bientôt mourir, magnifique roman impressionniste qui peut être lu métaphoriquement comme un adieu à la littérature.

Durant cette même période, Bost mène une carrière de journaliste, multipliant sa collaboration aux journaux et revues : on le voit d’abord écrire à La Gazette du Franc et dans les quotidiens Le Soir et Paris-Soir, tenir des chroniques dans La Revue hebdomadaire, le Journal du HavreLes Nouvelle Littéraires et Gringoire, puis, dans les années 1930, publier dans Notre tempsL’Europe nouvelleJazzNouveaux CahiersLes Annales politiques et littéraires, où il tient une chronique de cinéma pendant neuf ans. Dans Marianne, il est secrétaire de rédaction, puis rédacteur en chef, où il tient des chroniques sur l’actualité littéraire et le sport. Dans Vendredi, hebdomadaire de gauche co-fondé par son ami André Chamson, il tient des chroniques sur le cinéma et le théâtre. Il sera aux côtés de Marcelle Auclair, la femme de son ami Jean Prévost, lors des débuts du magazine Marie-Claire. Bost a aussi fait des reportages en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Pologne. L’écriture du Scandale sera inspirée par les coulisses du journalisme.

En 1939, Bost écrit les dialogues de L’Héritier de Mondésir, un film d’Albert Valentin avec Fernandel. Après quelques autres films dont il écrit les dialogues, il travaille comme scénariste, cette fois-ci en collaboration avec Jean Aurenche, pour Douce (1943), de Claude Autant-Lara. Ce sera le début d’une très fructueuse collaboration pour Aurenche et Bost. En 1946, leurs adaptations de romans de Raymond Radiguet, Le Diable au corps, et d’André Gide, La Symphonie pastorale, pour des films réalisés respectivement par Claude Autant-Lara et Jean Delannoy, leur apporte la reconnaissance et les lancent véritablement. Ils seront parmi les tout premiers scénaristes de France jusqu’à la fin des années 1950. Au début des années 1970, Bertrand Tavernier redécouvre Aurenche et Bost en visionnant de nombreux films français et leur confie la scénarisation de son premier long-métrage, L’horloger de Saint-Paul. Trois ans plus tard, et quelques mois après le décès de Bost, paraît Le Juge et l’assassin, film tiré d’un scénario écrit par Aurenche et Bost après la guerre mais resté inédit. Tavernier rendra hommage à Bost en adaptant Monsieur Ladmiral va bientôt mourir, sous le titre Un dimanche à la campagne, en 1984.