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Signe, déchiffrement, interprétation : L'épreuve de l'opacité

Signe, déchiffrement, interprétation : L'épreuve de l'opacité

Publié le par Nicolas Wanlin

SIGNE, DÉCHIFFREMENT, INTERPRÉTATION
Recherche interdisciplinaire sur le XIXe siècle

Appel à communications

ZONES D'OMBRE : L'ÉPREUVE DE L'OPACITÉ

  Le XIXe siècle a fait l'expérience de l'opacité. Il l'a faite aux lendemains des Révolutions de 1789 et 1830 - en raison du nivellement et du brouillage des catégories sociales. Il l'a faite avec la découverte de la pierre de Rosette par Champollion - en vertu cette fois d'une étrangeté des formes discursives. Ces expériences fondatrices motivent très largement l'émergence d'une culture herméneutique, en même temps qu'elles donnent lieu à des représentations de l'inintelligible, de l'impénétrable ou de l'insignifiant. La géographie de ces zones d'ombre mériterait d'être explorée et pensée comme telle. Une façon, peut-être, de prendre à rebrousse-poil le « paradigme indiciaire » (C. Ginzburg) - ce paradigme vouant les démarches interprétatives à une traversée des apparences, à la trouée du réel, à l'euphorie des élucidations.

            Le séminaire « Signe, déchiffrement, interprétation » se donnera pour tâche, au cours de l'année 2004-2005, d'explorer cette part maudite de l'herméneutique au XIXe siècle : l'opacité. Cette résistance du signe pose plusieurs problèmes conjoints, qui constitueront autant de pistes de réflexion possibles :

            Le séminaire « Signe, déchiffrement, interprétation » se donnera pour tâche, au cours de l'année 2004-2005, d'explorer cette part maudite de l'herméneutique au XIXe siècle : l'opacité. Cette résistance du signe pose plusieurs problèmes conjoints, qui constitueront autant de pistes de réflexion possibles :

            - les avatars de l'imaginaire du hiéroglyphe au XIXe siècle, dans ses relations avec les diverses formes du cryptage ou du codage des signes.

            - l'expérience des langues étrangères et de leur traduction, la question de l'argot et des idiolectes.

            - la figure de l'aveugle et le motif de l'aveuglement, l'errance et l'égarement, l'épreuve de la folie ; le brouillard, la brume, le flou.

            - le rapport entre l'opacité du monde et l'opacité du texte (comment écrire l'opacité ?), et tout particulièrement le problème de l'hermétisme.

            - la structure de l'énigme, l'imaginaire du secret.

            - l'opacité comme trop-plein, compacité, excès ; l'opacité comme vacance, trou, défaut de sens ; l'opacité comme expérience du « brut », de l'informe ; l'opacité comme ambiguïté, instabilité, réversibilité.

            - l'élaboration spécifiquement romantique de « l'indéchiffrable », des résistances au savoir et à la connaissance.

            - une réflexion sur les notions d'obscurité, l'incompréhensible, l'inconnaissable, l'impénétrable, l'illisible, l'indicible... ; le rapport à la bêtise.

            - les spécificités génériques (roman, poésie, théâtre) ; le partage des disciplines : les conceptions philosophiques, les figurations picturales, les représentations littéraires, les déterminations historiques de l'opacité.

            Le séminaire se tiendra à l'Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III. Les propositions de communication, de préférence théoriques, transversales ou comparatives, sont à adresser à Boris Lyon-Caen, 57 rue du Mont-Cenis, 75018 Paris (boris.lyoncaen@free.fr), et ce avant le 15 juin 2004.

Christèle Couleau, Andrea Del Lungo, Agathe Lechevalier, Boris Lyon-Caen, Nicolas Wanlin