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Série de conférences de Delphine Kolesnik-Antoine: la réception matérialiste de Descartes

Série de conférences de Delphine Kolesnik-Antoine: la réception matérialiste de Descartes

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Alexandra Torero-Ibad)

Le département de philosophie de l'UQAM,
la Chaire UNESCO de philosophie au Canada,
et le Centre d'Études en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées (ENS-LSH Lyon)
avec le soutien du centre Jacques Cartier

sont heureux de vous inviter à une série de conférences à l'UQAM

données par Delphine KOLESNIK-ANTOINE
(Maître de conférences à l'ENS-LSH Lyon)


LA RÉCEPTION MATÉRIALISTE DE DESCARTES


1. Le mardi 20 octobre 2009, de 18 h à 20 h, salle W-5305 :
Dans le cadre du Séminaire interuniversitaire de Montréal en Histoire de la Philosophie

En quoi le traité de L'Homme de Descartes peut-il être lu comme un texte matérialiste ? Variations sur l'édition de 1664.

2. Le vendredi 23 octobre 2009, de 9 h 30 à 12 h 30, salle N-M350 :

La politique des passions dans la correspondance entre Descartes et Elisabeth. Exemples et enjeux.

3. Le vendredi 23 octobre 2009, de 15 h à 17 h, salle W-5215 :
Dans le cadre des conférences départementales du département de philosophie de l'UQAM

Les enjeux de la querelle entre Descartes et Regius.


PROGRAMME :

1/ Le mardi 20 octobre 2009, de 18 h à 20 h, salle W-5305, UQAM (Pavillon Thérèse-Casgrain (W), 455, Boulevard René-Lévesque Est, 5e étage, Montréal)

Dans le cadre du Séminaire interuniversitaire de Montréal en Histoire de la Philosophie

En quoi le traité de L'Homme de Descartes peut-il être lu comme un texte matérialiste ? Variations sur l'édition de 1664

Le traité de L'Homme, rédigé au début des années 1630, n'a été publié qu'en 1664, soit une quinzaine d'années après la mort du philosophe. Nous souhaitons montrer en quoi et pourquoi la préface de Claude Clerselier, la traduction de la préface à l'édition latine de Florent Schuyl et les Remarques de Louis de La Forge, qui accompagnent cette édition posthume, visent essentiellement à endiguer toute tentation de lire L'Homme comme un manifeste matérialiste. Il s'agit donc d'interroger le texte de Descartes à la lumière de l'histoire de sa réception, pour en tirer enseignement sur Descartes lui-même. Nous proposerons à la discussion les premiers éléments d'une préface à une nouvelle édition française de L'Homme, à paraître chez Garnier-Flammarion.

2/ Le vendredi 23 octobre 2009, de 9h30 à 12h30, salle N-M350, UQAM (Pavillon de l'éducation (N), 1205, rue Saint-Denis, Niveau Métro, Montréal)

La politique des passions dans la correspondance entre Descartes et Elisabeth. Exemples et enjeux.

« […] on a rarement à traiter avec des personnes parfaitement raisonnables, ainsi que tous les hommes devraient être, afin qu'on pût juger de ce qu'ils feront par la seule considération de ce qu'ils devraient faire ; et souvent les meilleurs conseils ne sont pas les plus heureux » (A Elisabeth, mai 1646, AT IV, 411-412). La correspondance entre Descartes et la princesse Elisabeth s'ouvre sur la délicate question de savoir comment le parcours métaphysique antérieurement développé dans les écrits publiés peut se concilier avec l'expérience très certaine et très évidente que nous faisons, au quotidien, de notre incarnation et de la vie en commun avec les autres hommes. Pour répondre aux questions pressantes de son « affectionnée amie », Descartes a donc la lourde tâche de lui expliquer comment il est possible de tenir ensemble ce qui pourtant se « contrarie », lorsqu'on essaie de le penser « en même temps » : la distinction et l'union de l'âme et du corps. Cette correspondance, c'est chose notoire, donne à voir la patiente et aride gestation du traité des Passions de l'âme. Nous aborderons pour notre part la franche installation de Descartes sur le terrain de l'expérience à la lumière de deux exemples : l'étude des types de remèdes qu'il propose à Elisabeth, pour soigner sa mélancolie, et l'examen des conseils de prudence politique qu'il lui prodigue, pour se comporter à la cour. L'enjeu sera de repenser, à la lumière de ces échanges, les relations complexes liant l'anthropologie mécaniste à la théorie de la liberté, dans le cartésianisme.

3/ Le vendredi 23 octobre 2009, de 15h à 17h, salle W-5215, UQAM (Pavillon Thérèse-Casgrain (W), 455, Boulevard René-Lévesque Est, 5e étage, Montréal)

Dans le cadre des conférences départementales du département de philosophie de l'UQAM

Les enjeux de la querelle entre Descartes et Regius

Les récentes études sur l'épais dossier de la querelle d'Utrecht ont mis au jour le caractère tumultueux des relations entre Descartes et celui qu'il a pourtant, jusqu'à la brouille définitive entérinée par la préface à l'édition française des Principes de la philosophie, considéré comme son disciple. Nous souhaitons aborder cette relation à la lumière de l'interrogation suivante : en quoi Descartes est-il contraint, pour se préserver des assimilations fâcheuses entre l'oeuvre de Regius et la sienne, de préciser ce qu'il considère comme étant authentiquement sien ? Comment, a contrario, est-il amené à construire une « figure » de Regius ne correspondant pas rigoureusement à ce que les textes de ce dernier sont susceptibles de nous révéler ? Il s'agira en somme de se demander pourquoi Regius désigne à la fois le chef d'une école cartésienne matérialiste dissidente (cf la généalogie dressée par Marx, à la suite de Renouvier, dans La Sainte famille) et celui que bon nombre de cartésiens (à commencer par Clerselier lui-même) continuent de considérer comme le plus apte à poursuivre l'oeuvre de Descartes.