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Séminaire Récit(s) –Sujet(s). Programme 2009-2010

Séminaire Récit(s) –Sujet(s). Programme 2009-2010

Publié le par Florian Pennanech (Source : Solen Cozic)

Dans le cadre du séminaire interdisciplinaire du CIRCPLES, nousproposons de travailler sur le thème Récit(s), sujet(s) ; le choix dupluriel éventuel se justifiant par les croisements interdisciplinairesauxquels cet intitulé invite.
En effet, l'usage des termes dans nosdisciplines ne recouvre pas toujours la même chose, selon que l'on seplace du point de vue des objets, du concept ou de la productionépistémologique.
Le récit, concept récurrent en LSHS, englobe une multiplicité d'objetsempiriques qui sont au centre des recherches menées dans différentessciences. Le récit littéraire intéresse particulièrement lanarratologie bien qu'elle n'en fasse pas une exclusivité, le témoignageoral issu de l'enquête sera le terrain privilégié de l'ethnologue, pourqui le récit articule le social, le culturel et l'individuel.
Cependant, le récit est aussi au coeur de pratiques épistémologiques.L'enquête ethnographique aboutit à un ordonnancement et une explicationdu terrain d'ordre narratif, elle devient un « récit ethnographique ».Il y a cependant une différence majeure avec la littérature (bien queles frontières ne soient pas toujours strictement établies) :l'ethnologie met en récit du « réel factuel », la littérature du « réelfictionnel ». En psychanalyse, le récit de cure se constitue souventcomme un récit au second degré, à moins qu'il ne soit, selon le pointde vue qu'une « mise en récit » d'éléments que le patient n'a pas pu oupas su narrativiser. On pourrait aussi considérer que certains grandsparadigmes de la psychanalyse freudienne sont-eux mêmes des récitsfondateurs, empruntés à la culture (complexe dOedipe, narcissisme...).
Comme le récit, le sujet renvoie à un concept largement partagé, touten recouvrant cependant une multiplicité de disciplines et d'objetsdifférents. Si pour la psychanalyse, les choses sont claires - pas desujet en dehors du sujet de l'inconscient - les contours semblent plusindéterminés en narratologie ou en ethnologie.
Dans les sciences littéraires (qui englobent la narratologie), le termede sujet est souvent double. D'une part, c'est un objet assimilable ausujet grammatical, comme par exemple dans la sémiotique narrative etdiscursive. Il s'agit dans ce cas d'identifier une grammaire du récit,à l'intérieur d'un texte narratif. D'autre part, depuis ledéveloppement des théories de la production et de la réception, lesujet est à la fois dans le récit et hors du récit. De ce point de vue,on pourrait dire que la narratologie s'intéresse aussi au sujetproducteur du récit - assimilable au sujet de la connaissance tel quele définit la philosophie - et aux marques qu'il laisse dans le récitproduit tout comme aux modalités et au contexte de production de cemême récit. L'ethnologie, sur ce point, possède quelques contiguïtésavec le fait littéraire. Le « terrain » ethnologique est un espace dedialogue, d'interlocution, au sens linguistique et culturel. Ce qui est« dit » dans ce dialogue, dans cette interlocution, les notes deterrain, se transforme en texte, en écriture, en une traduction d'uncontexte d'énonciation, d'une situation d'enquête, articulant lanécessité de conserver l'altérité, c'est-à-dire « la saveur du vécu »qui caractérise la personne et la nécessité de reconstruire, d'enproduire une intelligibilité. La narration ethnologique, organisent leréel en l'interprétant pour le rendre accessible et le transmettre àdes lecteurs. Dans cette perspective, la notion de sujet possède unedouble dimension : c'est à la fois le sujet parlé (le terrain) et lesujet parlant (l'ethnologue).
Le séminaire nous invite donc à une réflexion interdisciplinaire quipourrait permettre de préciser les contours des objets, des concepts etdes pratiques épistémologiques de nos propres disciplines. Lesinterventions pourront insister sur :

puce.gif  La définition, l'usage et l'intérêt des termes dans une discipline.
puce.gif  La mise en pratique des concepts sur le terrain.
puce.gif  L'analyse historique de l'usage des termes, dans une perspective épistémologique
puce.gif  L'usage et l'apport interdisciplinaire autour de ces termes dans une discipline.

Dates:

 19 octobre : Gilles Bourlot (Psychologue Clinicien Hôpital Lenval, Doctorant CIRCPLES –
UNSA) : « La théorie freudienne du récit ».
23 novembre : Jean-Michel Vives (Professeur de Psychologie Clinique et Pathologique –
UNSA) : « Le théâtre des psychanalystes ou la catharsis d'Aristote à Lacan en passant par
Freud. ».

7 décembre : Serge Lesourd (Professeur de Psychologie Clinique et Pathologique Université
de Strasbourg) : « Du blabla au récit : subjectivation et transfert ».
11 janvier : Claude Miollan (Professeur émérite de Psychologie Clinique et Pathologique
Université de Nice) : « Perspectives cliniques sur le dessin d'enfant ».
1° février : Christine Di Benedetto (Maître de conférence, Espagnol - UNSA) : « Je comme
sujet : l'introspection dans la littérature espagnole de femmes »
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8 mars : Ines Catao (Pédopsychiatre - Psychanalyste, Professeur associé Université de
Médecine de Brasilia, Docteur en Psychologie de l'Université de Coimbra, Post-Doctorante
CIRCPLES – UNSA) : « Voix, parole, langage: la clinique psychanalytique de ceux qui ne
parlent pas »
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19 avril : Anne Juranville (Professeur de Psychologie Clinique et Pathologique – UNSA)
« Quelques approches du féminin à partir de productions contemporaines (littérature,
cinéma) »
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17 mai : Frédéric Vinot (Maître de Conférences en Psychologie clinique et Pathologique –
UNSA) : « La chose de Perec : entre Jazz et littérature ».
7 juin : Jean-Pierre Klein (Psychiatre honoraire des hôpitaux – HDR en Psychologie –
Directeur de l'Institut National d'Expression, de Création, d'Art et de Thérapie –
Paris/Barcelone) : « L'art-thérapie : accompagner la symbolisation sans l'interpréter ».