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Séminaire Politiques des sciences: Sciences et société, un impératif démocratique?

Séminaire Politiques des sciences: Sciences et société, un impératif démocratique?

Publié le par Marielle Macé

[ Calendrier/Agenda militant - mai 2011 ]

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École des Hautes Études en Sciences Sociales
Séminaire « Politiques des sciences » 2010-2011Onzième séance: Sciences et société : un impératif démocratique ?
Vendredi 06 mai 2011, de 17h à 20h, Dijon, Université de Bourgogne, IUT, amphi 1 (programme des journées d'étude : http://www.contreg8db2011.lautre.net/;
plan du campus et accès :http://iredu.u-bourgogne.fr/plan-dacces.html;
plan de l'IUT :http://iutdijon.u-bourgogne.fr/www/images/stories/pdf/Info_Scol/Plan-couleurIUT-1.pdf)


Intervenants  :
- Jean-Michel Fourniau, Sociologue, directeur de recherche au département économie et sociologie des transports de l'Institut français des sciences et des technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (IFSTTAR-DEST), et responsable de la plate-forme interdisciplinaire Participation du public aux processus décisionnels et recherche Transport (PFI Débat public)(http://concertation.hypotheses.org/). Il est également membre du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive de l'École des hautes études en science sociale (GSPR, EHESS) dirigé par Francis Chateauraynaud. En 2009, il a créé le Groupement d'intérêt scientifique "Participation du public, décision, démocratie participative" (http://www.participation-et-democratie.fr/). Il en est le directeur, Patrice Duran en assurant la présidence pour le compte du CNRS, et Loïc Blondiaux la présidence du Conseil scientifique.
- Lionel Larqué, physicien de formation, administrateur de la fondation Sciences Citoyennes (http://sciencescitoyennes.org/), membre du Groupe 38, membre du secrétariat international du Forum Mondial Sciences et Démocratie (FMSD) (http://www.sdwf-fmsd.org/).
Modérateur : Michel Barthélémy

L'examen de la question de savoir dans quelle sorte de démocratie nous vivons précisément peut utilement se conduire en s'attachant aux dispositifs mis en oeuvre pour reconnaître aux citoyens une place de partenaire, à côté des experts, des pouvoirs publics et des représentants des intérêts privés dans les processus de décision touchant à des questions ayant des incidences sur la vie quotidienne des populations. Au-delà des points précis sur lesquels ces dispositifs s'appliquent, on peut s'interroger sur le changement de société que pourrait inaugurer le passage de la démocratie autoritaire à laquelle nous aurions affaire aujourd'hui, à la démocratie participative et délibérative dont semblent être porteuses les initiatives de la société civile en matière de participation à des choix concernant des sujets impliquant la collectivité nationale et au-delà et caractérisés par leurs retombées incertaines.
Jean-Michel Fourniau abordera la question de savoir en quoi l'ouverture des processus d'expertise à la société a-t-elle transformé à la fois la manière dont les agences publiques d'expertise mènent leurs activités, et les conditions de l'enquête en sciences sociales dans les différents domaines du risque ? Dans quel sens cette modification s'est-elle réalisée et avec quels résultats sur le processus d'élaboration de la connaissance partagée sur les questions en examen et sur la prise de décision collective ? Le cas des nanotechnologies servira principalement d'appui à cette analyse.
Sous le titre « Aux origines du processus de mondialisation néolibérale – la transformation de la nature de la connaissance », Lionel Larqué consacrera son intervention à une analyse des sciences citoyennes qui émergent des relations croissantes entre acteurs sociaux et scientifiques et qu'il présentera en contraste avec la situation aujourd'hui prévalente de la recherche publique qui se trouve progressivement asphyxiée financièrement et de plus en plus placée sous la férule de l'agenda politique et le contrôle des intérêts économiques et financiers privés jusque dans son organisation même.

Se dessinent de la sorte une tension et un paradoxe de plus en plus vif entre une activité de recherche dont la condition sine qua non est la liberté de ses acteurs et de sa démarche, un fonctionnement démocratique interne, soumis à une critique continue, et un appareil technocratique externe qui en encadre et en entrave la dimension proprement de découverte, pour en faire une composante de forces productives au service du capital. La revendication de plus en plus forte de la part de la société civile d'exercer un droit de regard et d'intervention dans le processus même de la recherche, dans le questionnement de ses finalités et de la légitimité des projets qu'elle réalise, au regard des pratiques et
des exigences de la démocratie, n'est-elle pas alors le véritable contrepoids à la toute-puissance apparente des seuls intérêts économiques et de la programmation technocratiques auxquels les organismes scientifiques publics et leurs agents ont à faire face ?

Comptes-rendus et fichiers audio des séances de l'année 2009-2010 et des séances précédentes de l'année en cours sont disponibles surhttp://pds.hypotheses.org