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Séminaire Littéraire des Armes de la Critique 2016-2017

Séminaire Littéraire des Armes de la Critique 2016-2017

Publié le par Vincent Ferré (Source : Alice de Charentenay)

Le Séminaire littéraire des Armes de la critique (SLAC), membre des séminaires associés « Les Armes de la critique », poursuit ses activités pour la quatrième année consécutive et invite tou-te-s celles et ceux qui le souhaiteraient à le rejoindre. 

Poursuivant notre effort de pédagogie et d’auto-formation à la recherche par la recherche, nous souhaitons, cette année, continuer l’étude d’auteur-e-s ayant promu une approche matérialiste dans l’appréhension des phénomènes littéraires ou culturels, une perspective malheureusement trop peu présente dans les cursus académiques. Relisant collectivement, et dans une visée critique, ces théoricien-ne-s qui nous ont précédé-e-s, il s’agit pour nous, et pour tou-te-s celles et ceux qui voudraient partager cette aventure, de nous interroger sur la manière dont ils-elles peuvent nous aider à questionner le présent et nourrir notre propre recherche. L’année 2016-2017 sera pour nous l’occasion d’accentuer ce lien entre écrits théoriques et pratique de la recherche en proposant, pour chaque séance ayant trait à un-e théoricien-ne, à côté d’un compte-rendu synthétique de sa pensée, une tentative d’application de cette dernière à un texte, un-e auteur-e, un texte, un genre, etc. 

C’est d’ailleurs dans cette optique que s’inscrit notre problématique de l’année, « Genres littéraires et idéologie ». Nous prétendons aborder ce sujet classique, les genres littéraires, selon une approche méthodologique originale. En effet, les genres littéraires, comme le roman, le théâtre, la poésie, etc., doivent apparaître pour ce qu’ils sont : des constructions historiques mouvantes, nées d'une situation contextuelle donnée et dans la forme desquelles se cristallisent un (ou plusieurs) discours idéologique(s). La démarche du critique s'apparente ainsi, pour Fredric Jameson, au travail de l'archéologue ou du géologue, dans la mesure où elle consiste à dégager les différentes strates idéologiques « sédimentées » dans l'œuvre. 

Ainsi, le théâtre représentait, selon Pierre Barbéris, la forme par excellence de la société d’Ancien Régime en mobilisant des caractères figés, et non pas, comme permettra de le faire le roman, des personnages définis par leurs conditions socio-économiques. A l'inverse, le roman (dont Ian Watt lit « l'essor » au dix-huitième siècle en Angleterre comme un effort de la classe moyenne émergente pour contester les valeurs de l'aristocratie) est selon Lukacs le genre de la bourgeoisie triomphante. Quelle place le roman continue-t-il à occuper aujourd’hui ? Et qu’en est-il du théâtre, de la poésie, de l’essai ou encore des formes contemporaines hybrides, en particulier la littérature de témoignage sur laquelle nous avons déjà eu l’occasion de nous interroger ? Quels sont les outils, théoriques, sociologiques, historiques, qui pourraient nous aider à rendre compte des éventuels glissements subis par tous ces genres ? Autant de questionnements que nous souhaiterions aborder cette année, sans que cette liste soit pour autant exhaustive.

Il y aura environ une séance par mois. Chaque séance durera trois heures (pauses comprises !) et accueillera plusieurs interventions (deux ou trois) et d’importants moments de discussion. 

Les séances du premier semestre auront lieu un vendredi par mois, de 14h30 à 17h30 (la salle sera précisée). Toutes les séances sont ouvertes à tou-te-s et nous encourageons tou-te-s celles et ceux qui le souhaiteraient à y participer!

 

Programme prévisionnel des premières séances (susceptible de modifications)

1) 30 septembre : Séance d’introduction : présentation de l'année

2) 28 octobre : Le roman, forme dominante, forme bourgeoise ?

3) 25 novembre : Les genres de l’essai

4) 16 décembre : Bourdieu et ses épigones

A suivre…