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L'écrivain archiviste (Cergy)

L'écrivain archiviste (Cergy)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Olivier Belin)

L’écrivain archiviste

Séminaire de recherche

 

Lieu : Université de Cergy-Pontoise, site des Chênes 1, salle 521 

Calendrier : séances mensuelles, les jeudis de 17h à 19h.

Dates et intervenants prévus  de janvier à juin 2017 : (titres provisoires)

26 janvier : Présentation du séminaire (C. Mayaux, Cl. Coste, O. Belin)

2 mars : Eddie Breuil, Université de Bordeaux-ESPE : « Archives manuscrites et éditoriales de Rimbaud et Germain Nouveau »

23 mars : Catherine Mariette, Université de Grenoble Alpes : « Stendhal et ses archives »

27 avril : Sorin Crisan, Université de Tirgu Mures (Roumanie) : à préciser

18 mai : Guillaume Fau, Conservateur en chef à la BnF : « Archives d’écrivains contemporains à la BnF »

15 juin : Anne Reverseau, Université de Leuven : « Entre les livres et entre les pages : les images dans les bibliothèques d'écrivains »

 

NB. Tous les chercheurs et jeunes chercheurs sont les bienvenus pour proposer une intervention dans ce séminaire qui se poursuivra jusqu’en 2018.

Contacts : Olivier Belin – olivier.belin@u-cergy.fr / Claude Coste - claude.coste @ u-cergy.fr / Catherine Mayaux – catherine.mayaux@gmail.com

 

                L’œuvre et la langue littéraires ont partie liée avec l’archive : d’une part parce qu’elles s’alimentent à des sources intersémiotiques et intermédiales (dictionnaires, journaux, images picturales, photographiques ou animées, musiques) dont l’écrivain peut se faire le recenseur et l’analyste, d’autre part parce les œuvres se constituent, se transforment et se légitiment en se faisant elles-mêmes archives. En ce sens, la figure de l’écrivain archiviste permet d’interroger le processus même de transmission littéraire, au double sens de l’expression : non seulement transmission de la littérature, mais encore transmission par la littérature de ce qui peut constituer l’archive d’une société (son lexique, son iconographie, ses mythologies au sens de Barthes).

                Dans cette perspective, le séminaire « L’écrivain archiviste » s’inscrit dans le programme international « Poétique de l’archive » (Université de Cergy-Pontoise, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, Université Catholique de Louvain-la-Neuve), consacré à l’exploitation scientifique des archives littéraires, à l’étude de leur rôle culturel et patrimonial, et à l’analyse de leur fonction dans la création littéraire. Ce séminaire entend également élargir les recherches entreprises au sein des laboratoires LDI et AGORA sur les lieux emblématiques de l’art et du patrimoine, et susceptibles de nourrir la création littéraire :

- le séminaire Quand les écrivains font leur musée (2011-2012), prolongé par une journée d’étude sur le même thème ;

- le séminaire Bibliothèques d’écrivains (2013-2014), conclu par le colloque international D’une bibliothèque l’autre, soutenu par la Fondation des Sciences du Patrimoine (LabEx Patrima), et organisé en novembre 2014 à l’UCP et à la BNF.

Il s’inscrit aussi dans le champ d’une politique scientifique plus générale liée au patrimoine matériel emblématisée par le LabEx Patrima.

                Ouvert aux chercheurs comme aux acteurs des institutions culturelles, le séminaire accueillera des interventions consacrées à l’une et/ou l’autre des perspectives suivantes :

- une approche historique, visant à mettre en évidence la manière dont l'écrivain peut se faire l’archiviste de la langue ou du lexique, mais aussi le conservateur d’un passé individuel ou collectif, ou encore le mémorialiste de l'actualité, toutes ces modalités entrant en résonance – ou pas – avec l’œuvre ;

- une approche poiétique, s’attachant à l'utilisation de documents d’archives dans la fabrication même des œuvres : ces documents pouvant être historiques, scientifiques (on songe à Zola) ou personnels (dans le cas de nombreuses autobiographies contemporaines), consister en des supports divers (fiches, notes de lecture, listes, photos…) et s’intégrer à l’œuvre selon des modalités pouvant aller du camouflage à l’exhibition du document brut, en passant par toutes les formes de collage ;

- une approche patrimoniale, s’intéressant à la gestion par l'écrivain lui-même de ses archives (bibliothèque ou manuscrits, mais aussi correspondances, discothèque, filmothèque ou traces numériques sur le Web), aux interactions entre la logique de l’archiviste privé et celle des institutions publiques de conservation (conflit ou collaboration ?), et aux effets de la manipulation des archives (à tous les sens du terme) sur l’interprétation de l’œuvre, entre fausses pistes et reconfigurations ;

- une approche herméneutique, interrogeant le statut même de l'archive dans la création littéraire : dans quelle mesure, par exemple, l’archive possède-t-elle une valeur de vérité ? Joue-t-elle un rôle référentiel, ou contraire est-elle irrémédiablement prise dans un processus de fictionnalisation ? Va-t-elle dans le sens d’une personnalisation ou d’une dépersonnalisation de l’œuvre ?