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Séminaire 'Histoire des usages de la littérature, XIXe-XXe siècles' (Paris)

Séminaire 'Histoire des usages de la littérature, XIXe-XXe siècles' (Paris)

Publié le par Vincent Ferré (Source : J. Lyon-Caen)

Usages de la littérature, XIXe-XXe siècle

Programme 2017-2018

Séminaire de Judith Lyon-Caen, maîtresse de conférences à l'EHESS (CRH-GRIHL)

1er, 3e et 5e vendredis du mois de 11 h à 13 h (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 3 novembre 2017 au 1er juin 2018

 

Les débats actuels sur « histoire et littérature » mettent face à face l’histoire comme discipline et la littérature comme forme d’écriture et comme valeur. Ils concernent, pour l’essentiel, l’écriture de l’histoire, dans ses rapports avec l’écriture littéraire, et les formes de savoir alternatif du monde et du temps que la littérature pourrait opposer ou proposer à l’histoire savante. Dans ces débats, « la littérature » apparaît comme la frontière, l’autre de l’histoire, mais rarement comme l’un des objets possibles de l’investigation et du savoir des historiens. Dans les recherches présentées dans le cadre de ce séminaire, la littérature est, au contraire, résolument regardée comme un objet pour l’histoire.

L'histoire des usages de la littérature associe l’étude des formes d'action par l'écriture littéraire à celle des lectures, des appropriations, des savoirs sur les écrits conçus, reçus, qualifiés comme « littéraires ». Elle cherche à dégager des modes historiquement et socialement situés, depuis le début du XIXe siècle, de production de la croyance en la « vérité de la littérature » – c'est-à-dire en la puissance de figuration, de représentation, de description ou d'intervention des écrits littéraires. On cherche également à observer dans l’histoire l’ensemble des gestes, des pratiques d’écriture, de mise en livre, de publication, de lecture et de commentaire, qui inscrivent la « littérature » dans l’ordre du monde vécu : au delà de la « littérature » instituée – la littérature identifiée comme telle, bonne ou mauvaise, bourgeoise ou populaire, qui se publie, se lit, se commente, voire se transmet –, on s’intéresse aussi aux formes de dissémination du littéraire dans des écrits qui demeurent souvent « hors-champ » des études littéraires, parce qu’ils ne concernent pas la littérature mais sa présence.

 

Programme des séances

3 novembre 2017. Introduction générale, « Histoire et littérature »

17 novembre 2017. Fiction/non fiction, 1850

1er décembre 2017. Effets de réel et griffes du temps : pour une lecture historienne des détails littéraires

15 décembre 2017. La littérature dans la ville I. Autour du Palais Royal, années 1820.

19 janvier 2018. La littérature dans la ville II. « La littérature pratique » (atelier Paul de Kock)

2 février 2018. La généalogie falsifiée, histoire et politique. Restif de la Bretonne, Gérard de Nerval, Eugène Sue.

Invitée : Keiko Tsujikawa (Université Shirayuri, professeure invitée à l’EHESS)

16 février 2018. Histoires d’auteurs. Réécriture et écriture collective à l’époque romantique. Invitée : Keiko Tsujikawa

16 mars 2018. Histoires de lecteurs I. Autour de Gradiva. S. Freud lecteur de W. Jensen.

Invité : Christian Jouhaud (EHESS)

 30 mars 2018. Histoires de lecteurs II. « Les lectrices dans la France du premier XIXe siècle : pratiques, savoirs et appropriations »

Invitée : Isabelle Matamoros (Université de Poitiers)

6 avril 2018. La littérature dans la ville III. « Écrits de prostituées sous la Révolution  ». Invitée : Clyde Plymauzille (EHESS, CRH)

4 mai 2018. Histoires de lecteurs III. Journée d’études « Crimes littéraires en perspective, 1830-1950 », de 11h à 17h. Avec Ian Curtis (Yale University), John Finkelberg (University of Michigan). Sous réserve

18 mai 2018. Politiques de la littérature. 1850-1870, administrer la littérature

1er juin 2018 : Que fait-on avec la littérature ? Autour de quelques publications récentes.