Exposé de Rebecca Rogers Université Paris Descartes (Paris 5)
"Ecoles, broderies et genre: les héritages de l'Algérie coloniale"
Cette communication s'interroge sur le poids du genre dans le souvenir des politiques culturelles en Algérie. A partir du cas de l'école Arabe-Française créée par Mme Allix-Luce en 1845 à Alger pour les jeunes filles musulmanes, il sera question de l'évolution de cet établissement et sa transformation en ouvroir en 1861. Cet ouvroir continue à fonctionner jusqu'au début du XXe siècle, attirant des visiteurs anglais notamment. Par le biais des expositions internationales l'établissement acquiert une certaine renommée et les broderies réalisées par les jeunes élèves et ouvrières Arabes circulent entre l'Algérie, l'Europe et même les Etats-Unis. Le centenaire de la colonisation en 1930 célèbre l'institution et ses directrices françaises mais en occultant la dimension éducative, il forge une représentation durable de la jeune fille algérienne qui apprend à broder mais pas à raisonner.