Fruit d’une coopération inédite entre l’ENS et le Musée National des Arts Asiatiques – Guimet, le séminaire « Epopées indiennes » a pour but de donner le goût de l’Inde au travers de l’étude d’un thème fédérateur, et ce au fil des interventions des meilleurs spécialistes.
En 1989, Roger-Pol Droit publiait L’oubli de l’Inde, ouvrage dans lequel il enquêtait sur les raisons historiques et intellectuelles d’une « amnésie philosophique ». Vingt-cinq ans plus tard, l’Inde est reconnue comme une grande puissance émergente avec laquelle il faut compter, mais est-elle mieux connue pour autant ? Rien n’est moins sûr.
Impulsé par la Direction des relations internationales de l’Ecole normale supérieure, ce séminaire pluridisciplinaire, conçu comme une pierre d’attente d’un futur parcours d'études sur l’Asie du sud prévu pour la rentrée 2015, est co-organisé par les départements de Littérature et Langages, de Sciences de l’Antiquité, d’Histoire et Théorie des Arts et de Philosophie de l’Ecole normale supérieure et le Musée national des arts asiatiques - Guimet.
Isabelle de Vendeuvre (ENS), République des savoirs : Lettres, sciences, philosophie USR 3608 : CNRS / ENS / Collège de France
Régulièrement portée à l’attention du monde occidental, par le film de Peter Brook (Le Mahâbhârata, 1989) par exemple, ou le roman de Shashi Tharoor (The Great Indian Novel, 1989), la tradition épique indienne est à la fois une évidence, une des rares que l’on connaisse souvent de l’Inde, et un problème : il n’existe pas, dans le foisonnement des textes écrits et récités aujourd’hui encore dans les nombreuses langues indiennes, d’équivalent exact de ce qu’on appelle une épopée en Occident, et l’équivalence est à bien des égards un produit du contact avec l’Occident. Aussi, en invitant à la découverte d’« épopées indiennes » singulières par leur indianité, dans un parcours envisageant les textes (sanskrits principalement), mais aussi leur iconographie, leur diffusion en Asie du Sud-Est et les traductions contemporaines diverses auxquelles ils donnent lieu (réécritures, éditions, mises en scène), le séminaire propose-t-il une des portes d’entrée les plus pertinentes dans l’univers indien.
Le séminaire est ouvert à tous ; aucune connaissance préalable n’est requise. Les élèves et étudiants de l’Ecole normale supérieure pourront le valider par un petit travail de recherche dont les modalités seront précisées ultérieurement.
Claudine Le Blanc, Marc Porée, Daniel Petit, Béatrice Joyeux-Prunel, Paul Clavier, Cécile Becker, co-organisateurs du séminaire
Inscription : dri@ens.fr