Séminaire Écrivains juifs de langue française
Séminaire animé par Maxime Decout & Nelly Wolf
Université Lille 3, 3 rue du Barreau, 59650 Villeneuve d’Ascq, salle F042, Maison de la recherche
Mercredi 12 mars 2014, 17H-19H
Entrée libre
Séance 2 : « La renaissance juive » des années 20
La « renaissance juive », observée autour de l’affaire Dreyfus, connaît une seconde phase, après la Première Guerre mondiale. Les années 20 ouvrent une parenthèse optimiste et féconde pour le judaïsme français. L’antisémitisme des élites lettrées reflue ; la déclaration Balfour a ouvert la voie à l’établissement d’un foyer national juif en Palestine, et en 1925 à lieu l’inauguration de l’université hébraïque de Jérusalem, à laquelle assistent de nombreuses personnalités françaises, juives et non juives. Le « thème juif » est à la mode, dont s’emparent, non sans ambiguïté, Jacques de Lacretelle (Silbermann, 1922) ou les frères Tharaud (Quand Israël est roi, 1922). Dans ce contexte, intellectuels juifs et institutions communautaires s’adonnent à un travail de définition et de positionnement identitaire. Fleg, qui dirige chez Rieder une collection intitulée « Judaïsme », publie L’Enfant prophète (1926) et Pourquoi je suis juif (1927). Gustave Kahn écrit des Contes Juifs (1925). Albert Cohen prend la direction de La Revue juive, avant de publier Solal en 1930. Irène Némirovsky fait paraître David Golder en 1929.
Au cours de cette séance, on reviendra d’abord sur l’historique de cette « renaissance juive ». Dans un second temps, on évoquera l’œuvre d’Albert Cohen dont la genèse est liée à cette période singulière.
Intervenants : Nadia Malinovich, Maxime Decout.