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Écritures numériques et éditorialisation

Écritures numériques et éditorialisation

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Marcello Vitali Rosati)

 

Le séminaire "Écritures numériques et éditorialisation" est un cycle de 8 rencontres organisées en partenariat entre le Centre de recherche Interdisciplinaire sur les Technologies Émergentes (Faculté des Arts et des sciences, Université de Montréal), L'Institut de recherche et innovation du Centre Georges Pompidou et le laboratoire MSH de la revue Sens Public.

 

Les séances auront lieu en vidéoconférence entre la salle Triangle du Centre Georges Pompidou et la salle P217 du Pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal.

 

Les jeudis du 15 novembre 2012 au 20 juin 2013 à 11h30-13h30 (heure de Montréal) et 17h30-19h30 (heure de Paris).

 

Plus d'information sur le site du séminaire : seminaire.sens-public.org.

Les technologies numériques ont profondément changé notre culture. Il ne s’agit pas simplement de nouveaux outils mis à notre disposition : les pratiques numériques ont modifié notre façon d’habiter le monde. L’analyse du monde numérique doit donc être en premier lieu une réflexion sur la culture numérique et non seulement sur les outils. Pareillement, avec le changement des supports, des modalités de publication, des mécanismes de visibilité, d’accessibilité et de circulation des contenus, c’est l’ensemble de notre rapport au savoir qui se trouve remis en question.

En particulier, dans l’espace d’action qu’est aujourd’hui Internet, l’écriture occupe une place centrale. L’espace du web est un espace d’écriture. Interroger les pratiques d’écriture à l’ère numérique devient donc fondamental. Qu’est-ce qu’écrire ? Quelles sont aujourd’hui les modalités de l’écriture ? Quels sont les dispositifs de structuration et d’agencement des contenus en ligne ? Que devient l’auteur ? Quels modèles économiques faut-il imaginer ?

Autant de questions auxquelles le séminaire voudra apporter réponse, en développant une réflexion théorique qui s’appuiera sur l’examen d’un certain nombre de cas d’étude significatifs dans le domaine des pratiques de l’écriture numérique.

 

Calendrier :

- 15 novembre 2012 : Contextes et gestes de l’écriture littéraire numérique

Si l’écriture a partie liée avec la temporalité, il ne fait aucun doute qu’Internet en a profondément modifié le geste et le rythme : la publication peut se faire dans l’instant et sans délai, rendue disponible immédiatement pour les internautes. À qui et comment s’adresse alors le texte produit ? Comment l’auteur négocie-t-il son geste au clavier avec l’espace public de publication ? « L’oeuvre » se trouve-t-elle affectée par son lieu de production, l’espace multiforme qu’est le web ?

- 13 décembre 2012 : De nouveaux collectifs d’auteurs

Internet a inventé le sens du collaboratif et du participatif au point que ces mots, avec le Web 2.0., en sont devenus les emblèmes. Quelles en ont été les conséquences dans les activités littéraires et les réseaux d’auteurs ? Doit-on parler d’une adaptation à la communication nouvelle, qui bouscule les habitudes de la lettre et du papier, ou bien y a-t-il eu la création de nouveaux réseaux littéraires fonctionnant sur d’autres modes ?

- 17 janvier 2013 : Écriture, multimédia, transmédia

Les quelques décennies d’existence de l’informatique et du numérique fournissent un recul suffisant pour s’interroger sur les modifications ou nouveautés apportées par le multimédia dans la création. Texte, image, vidéo, musique, ces différents moyens d’expression artistiques sont appelés à produire des oeuvres composites où sens et langage deviennent pluriels. Quelles sont les conséquences, en termes de production et de réception, pour l’artiste et le public ?

- 14 février 2013 : Lire : une manière d’écrire ?

Lire c’est produire, inventer, créer. Que devient la lecture face à la profusion inouïe des contenus sur Internet ? La différence entre écriture et lecture se réduit de plus en plus, le lecteur devenant lui-même un auteur écrivant. On analysera pendant la séance un certain nombre de dispositifs d’éditorialisation qui cristallisent ainsi des parcours de lecture et transforment la lecture en écriture.

- 21 mars 2013 : Supports : les nouveaux matériaux d’écriture

Si le numérique a fait révolution, c’est aussi en terme de nouveaux supports offerts à l’usage courant comme à la créativité. L’écran est ainsi devenu un objet de production et de lecture quotidien, jusqu’à l’invention des écrans ‘tactiles’ introduisant un rapport à la fois affectif et interactif avec les éléments technologiques. Après le volumen et le codex, la plume et le stylo, le livre, la télévision, que peut-on dire de ces rapports aux nouveaux supports ?

- 18 avril 2013 : Modèles économiques de l’écriture numérique

L’exigence de gratuité sur Internet opposée à la réclamation d’une juste rétribution des producteurs de contenu n’a cessé de poser question ces dernières années, en particulier dans les domaines de la musique, de la presse et de l’édition. Comment soutenir financièrement des sites Internet spécialisés, faire vivre des activités créatives dont la productivité ont un coût, là où règnent les sources d’informations gratuites, parfois le piratage, et les grands sites commerciaux du web ?

- 16 mai 2013 : Lecteur, auteur : questions de droits

La question des modèles économiques ne peut être affrontée sans une réflexion sur les droits d’auteur. Mais peut-on encore parler d’auteur lorsqu’on se réfère aux producteurs de contenus numériques ? Comment ne pas prendre en compte toutes les pratiques d’éditorialisation de contenus qui produisent des objets sans pour autant pouvoir être considérées comme des gestes “d’auteur” ? Comment adapter l’idée de “droit” à ces nouvelles pratiques ?

- 20 juin 2013 : Vérité fiction

L’écriture numérique modifie le rapport aux concepts de vérité et fiction. Le web regorge d’informations, de documents, de données qui nous sont présentés comme “vrais”. Or, notre activité principale sur le web consiste à combiner ces “faits” entre eux. Combiner des données signifie construire un récit, mais quelle est la valeur de vérité d’un récit composé de faits vrais, dont la structure est imaginaire, ouverte à des variantes ?